PATRAS - 1983
Patra, Patras, Patrai, Patrae
Le Service archéologique a procédé en 1982-1983 à 45 fouilles d'urgence. 25 d'entre elles ont mis au jour des murs ou vestiges de bâtiments, 4 un amphithéâtre ou un stade, 8 une partie du réseau des rues et des égouts, 14 des tombes isolées ou groupées en nécropoles. De leurs résultats, exposés dans l'ArchDelt 37 (1982) [1989], Chron., Β'1, p. 140-144, 159, 161 et 38 (1983) [1989], Chron., Β'1, p. 116-123, nous retiendrons les découvertes suivantes :
Constructions diverses.
148-150 rue Londou. — Une installation où l'on peut déterminer sept phases d'utilisation, dont les plus importantes sont un atelier céramique et une nécropole du Ier-IIe s. ap. J.-C. Les tombes, à tuiles ou à ciste maçonnée, ne suivaient pas toutes la même orientation et n'ont livré que peu d'offrandes, à l'exception de la tombe d'une jeune fille, où l'on a retrouvé des bijoux en or et divers objets en bronze (amulettes, clous de sandales) et en fer (cuillères), illustrée fig. 1.
120 rue Gounari. — Une partie d'un bâtiment du Bas-Empire, avec citerne et sol dallé de carreaux de terre cuite.
121-125 rue V. Rouphou. — Un ensemble thermal, dont la face Est était longée par une rue déjà découverte en 1978-1979. Trois phases y sont identifiables, datant du milieu du IIe s. ap. J.-C., du début du IIIe s. (remaniements importants après une destruction), et du Ve s. (installations de fours céramiques, encore en activité au VIIe s. ap. J.-C., et d'un petit four métallurgique).
Angle des rues Vyrônos el Hypsilôn Alôniôn. — Deux bâtiments d'époque impériale, avec cour à un et deux bassins plaqués de marbre. Une salle, située à côté d'une salle à hypocaustes, était ornée d'une mosaïque à décor végétal et géométrique (fig. 2); il s'agit du prolongement du bâtiment dégagé en 1973 rue Panachaïkou. Les fondations reposent par endroits sur des murs hellénistiques. Le remarquable réseau de canalisations se jette dans une ruelle ; un grand égout avec puits de visite a été dégagé à l'Est du terrain.
67-69 rue Bouboulinas. — Une grande quantité de lampes du IIIe s. ap. J.-C. a été découverte contre un mur, vraisemblablement celui d'une réserve.
61 rue Gounari. — Une maison romaine, avec mosaïques (dont une bichrome noir-blanc à décor de losanges et zone de feuilles de lierre) et fresques.
159 rue Gounari. — Une maison romaine, dont on a dégagé une cour avec bassin semi-circulaire, et une grande salle à mosaïque à décor géométrique ;
28-32 rue Érenstrole. — Une maison romaine avec hypocauste, bassin et mosaïque polychrome (fig. 3).
1 rue Malakassi (banlieue). — Une villa romaine, dont la façade Sud, en opus testaceum, longeait une rue.
Monastère de l'Hospice. — À 150 m du monastère, on a dégagé les vestiges d'une église à nef unique, entourée de tombes de types divers. Sous le sol, un trésor de 1037 monnaies comptait 1028 paradès en argent datées de 1703.
Amphithéâtre/stade.
On a mis au jour des vestiges de ce bâtiment d'époque impériale (mur de l'arène et couloir dallé, entrées voûtées [fig. 4], départ d'escalier, mur de façade à contreforts, entrées à parastades, partie de la cavea, grand égout construit) sur plusieurs terrains (angles des rues Aghiou Georghiou et Héphaistou, des rues Yérokostopoulou et A. Hypsilandou, des rues A. Hypsilandou et Pantanassis, 182 rue A. Hypsilandou) (pour une description détaillée du bâtiment, cf. l'article de J. Papapostolou dans le BCH 113 [1989], p. 355-359).
Rues et égouts.
Place Pantokratôros. — Une rue romaine, de 6 m de large, orientée Est-Ouest, et son égout central.
20 rue Charalambi. — Une rue en gravillon, large de 6 m, bordée de constructions. Orientée Nord-Sud, pourvue d'un égout central, elle fut utilisée de l'époque hellénistique à la fin de l'époque romaine. Elle reposait en partie sur des vestiges hellénistiques et fut coupée par des tombes paléochrétiennes.
166 rue Gounari. — Une rue romaine à gravillon, orientée Sud-Ouest/Nord-Est et bordée de pièces appartenant probablement à l'atelier fouillé en 1980 sur le terrain voisin.
Nécropole Nord.
153-155 rue Karaïskaki. — À la limite Est de l'allée funéraire, des monuments funéraires et des chambres construites en opus testaceum, renfermant des tombes maçonnées et à tuiles et des sarcophages en pierre pillés.
84-86 rue Kanakari. — 42 nouvelles tombes, explorées en complément de la fouille de 1980 (cf. BCH 113 [1989], Chron., p. 622) : elles ont livré un abondant matériel, allant de la fin de l'époque classique à la fin de l'époque romaine. On a mis au jour une chambre souterraine du début de l'époque romaine, parfaitement conservée, avec un escalier de neuf marches et un plafond voûté ; des niches dans les murs servaient à recevoir les urnes cinéraires. Murs et plafonds sont ornés d'un décor géométrique rouge et noir sur fond blanc.
90-92 rue Kanakari. — Répartis à l'Ouest et au Sud de l'allée funéraire, deux chambres funéraires, deux bâtiments carrés et un bâtiment circulaire à krépis à degrés — qui recouvrait une tombe à ciste du IVe s. av. J.-C., ainsi qu'une petite construction carrée, contenant deux vases dont l'un renfermait une grande urne cinéraire en verre, construits au Ier et au IIe s. ap. J.-C.
156 rue Korinthou. — Un tronçon de l'allée funéraire à gravillon, large de 2,50 m, des tombes maçonnées, à tuiles et des urnes cinéraires d'époque impériale, ainsi que deux riches tombes à ciste hellénistiques.
43 rue Faviérou. — Un tronçon de la même allée funéraire, et des enclos funéraires renfermant des tombes à tuiles, des urnes cinéraires et une ciste en marbre à décor sculpté. Le matériel va de l'époque hellénistique au Ve- VIe s. ap. J.-C.
40 rue Thermopylôn. — Un tronçon de l'allée funéraire, et 17 tombes intactes, du début de l'Empire, dont cinq à l'intérieur d'une chambre funéraire à façade en opus reticulatum.
Nécropole Nord-Est.
Deux chambres funéraires en opus reticulatum et des tombes à tuiles sans offrandes (9 rue Yérokostopoulou). Signalons une tête de femme en marbre, trouvée sur le seuil de l'une des chambres.
Nécropole Sud.
4 rue Aghiôn Saranda. — Des vestiges d'enclos funéraires et deux urnes cinéraires d'époque impériale.
Angle des rues D. Hypsilandou et Koumaniôti. — Une tombe à ciste et vingt-deux tombes à tuiles, neuf sépultures en fosse et sept vases cinéraires, de la basse époque hellénistique au Bas-Empire.
Nécropole Sud-Est.
Seize tombes maçonnées ou à tuiles, appartenant à deux enclos funéraires (?). Une tombe familiale du IIe s. av. J.-C. a livré une plaque inscrite portant les noms et âges des défunts (5 rue Petmeza).
Enfin, à l'angle des rues Votsari et Germanou, on a dégagé un monument funéraire (?) à voûte semi-circulaire, parois en pierres recouvertes de plaques de terre cuite et enduites de mortier et sol de briques hexagonales, d'époque médiévale.
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