ITHAQUE. - Sanctuaire d'Apollon (Aétos) - 1990

Dirigées par S. Syméonoglou, les fouilles ont repris en 1990 à Aétos, où elles se sont concentrées autour de la chapelle en ruines d'Haghios Georghios. Quatre tombes paléochrétiennes ont été dégagées juste à l'Est de la chapelle, dont trois à ciste fermées par des plaques grossières ; elles contenaient chacune un squelette (trois hommes et une femme, d'environ 25 ans, qui portait de nombreux bijoux, dont le collier en perles de verre (fig. 42).

À l'Ouest de la chapelle, sur un terre-plein qui servit peut-être de place dans l'Antiquité, on a mis au jour l'angle Nord-Ouest des fondations d'un vaste bâtiment d'époque classique, au Nord duquel s'étendait une rue ou une cour pavée ; la couche de destruction datait du IV^e s. av. J.-C.

Au Nord, on a poursuivi la fouille du temple d'Apollon (cf. BCH 113 [1988], Chron., p. 636) (fig. 43) : de son angle Sud-Est part un mur d'analemma, vraisemblablement destiné à niveler le sol. La stratigraphie était très perturbée. On a dégagé les fondations du temple sur quatre assises, sans en dégager la base.

À l'Est de la chapelle, on a mis au jour une grande construction circulaire, repérée sur photographies aériennes : de 13 m de diamètre, il est délimité par un péribole de blocs irréguliers, écroulés vers l'intérieur, profond de plus de 3 m et rempli de céramique de diverses époques et de pierres.

On remarque l'étroite parenté entre le plan des bâtiments dégagés, qu'il faut mettre en relation avec ceux qu'avaient révélés au Sud-Ouest les fouilles anglaises, et celui du sanctuaire d'Apollon Hylatès à Kourion (Chypre) : cercle hypèthre à destination cultuelle (planté d'arbres) et autel circulaire de cendres, complétés par la suite par un petit temple et des bâtiments de service. Mais le culte à Aétos aurait commencé dès le X^e s. Le bâtiment circulaire pourrait être le «σκιερόν άλσος εκατηβόλου Απόλλωνος» d'Homère (Od. XX 278). Ergon (1990) [1991], p. 123-127.

Sur les résultats des fouilles 1986 à Aétos, déjà résumés dans le BCH 111 (1987), Chron., p. 536-537, cf. désormais le rapport de S. Syméonoglou, PraktArchEt (1986) [1990], p. 235-240.