ÉPIDAURE. – Sanctuaire d'Apollon Maléatas - 1988
Sous les auspices de la Société archéologique, V. Lambrinoudakis a poursuivi, en 1988, les travaux de fouille et de restauration : ouverture de cinq sondages dans le sanctuaire, fouille de la partie Ouest du remblai au Nord du grand mur de soutènement, achèvement du nettoyage de la citerne d'Antonin, réparation du toit qui protège le temple et consolidation du péribole d'époque romaine.
1) Sondages. — Le premier sondage, dans la partie Ouest de la terrasse mycénienne, a confirmé 1) que l'installation cultuelle d'époque romaine était bien un péribole à ciel ouvert ; 2) que la terrasse protomycénienne avait été remblayée en partie à l'aide de matériaux provenant de la destruction d'un habitat plus ancien ; 3) qu'il n'existe aucune trace certaine de l'existence d'un culte prémycénien.
Le deuxième sondage, entre l'autel monumental et le petit édifice rectangulaire en poros, a montré que les deux monuments étaient contemporains et que le second — auquel sont associés de nombreux ossements brûlés de petits animaux — avait une importance particulière dans le culte d'Épidaure (sèkos d'Asklépios ?).
Étendant vers l'Est le sondage ouvert l'an dernier entre l'autel et le sanctuaire des Muses, on a atteint, sous le remblai classique de l'esplanade, un remblai mycénien. Cela semble indiquer que, dès cette époque, des aménagements furent entrepris en dehors du sanctuaire proprement dit.
Les deux derniers sondages, à l'entrée du sanctuaire classique, ont recoupé un mur de soutènement rudimentaire du IVe siècle av. J.-C., qui servit pendant la phase intermédiaire entre l'achèvement des constructions et l'aménagement de l'esplanade.
2) Mur de soutènement hellénistique. — La fouille entre le huitième et le neuvième contrefort (fig. 3) a permis de retrouver un certain nombre de blocs tombés des assises supérieures du mur et du portique qui le surmontait. Les traces d'une réparation hâtive, consécutive à la destruction du Ier siècle av. J.-C., sont visibles sur le neuvième contrefort.
3) Citerne d'Antonin. — La couche de remblai de 2 m d'épaisseur qui subsistait dans la partie Nord de la citerne a été déblayée, de sorte que l'intérieur est entièrement dégagé (fig. 1). Ces travaux ont permis de découvrir, dans l'angle Nord-Ouest, les marches inférieures de l'escalier d'accès et, au-dessous, l'embouchure du conduit d'évacuation. Parmi les trouvailles du remblai figure le quatrième des sept piliers qui délimitaient le sanctuaire des Muses (v. BCH 108 [1984] Chron., p. 762). Il porte lui aussi une inscription, qui est expressément datée de la cinquième année après la victoire de Trajan sur les Daces (111 ap. J.-C.) et qui mentionne un rituel de « nuit sacrée » (fig. 2) : Ἔτους Ε' ἀπὸ τῆς αὐτοκράτορος Νέρǀβα Τραειανοῦ Καίσαρος ǀ Σεβαστοῦ Γερμανικοῦ ǀ ἐv Μυσία νείκης ǀ Σπόρος Ἀλεξᾶ πυροǀφορήσας εἱερᾶς νυǀκτὸς βωμὸν ἔθηκε ǀ ἐπὶ Σωτηρίχου τοῦ ǀ Ἀπολλοφάνους.
Ergon 1988 (1989), p. 11-21.
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