ANTIQUE CORINTHE - 1989
Archaia Korinthos, Palaia
Dirigées par C. K. Williams II, les fouilles se sont concentrées en 1989 sur l'angle Sud-Est du téménos du Temple Ε (à l'Ouest du forum et au Sud-Est du musée).
À l'extrémité Sud des boutiques Ouest, la construction en forme de tour servait de support à la partie Est de la stoa Sud, en avancée par rapport à la pente naturelle sur laquelle est établi le téménos. Cette substruction massive a cependant pu être réduite à l'époque romaine. La stoa était orientée Est-Ouest, sa colonnade ouvrant au Nord sur le téménos du Temple E. Elle était dotée d'une rangée de colonnes intérieures axiales et n'avait pas de pièces le long du mur arrière. Aucune superstructure n'a été retrouvée in situ.
Des variations techniques suggèrent deux phases de construction dans les portiques entourant le Temple E. Le mur de fond le plus récent des boutiques de l'Ouest se confond avec la fondation la plus septentrionale des trois fondations associées à la stoa Sud. On peut restituer à 11,80 m la largeur de la stoa remaniée.
Les boutiques de l'Ouest semblent avoir survécu sans changement jusqu'au tremblement de terre de 365 ap. J.-C., après lequel elles furent reconstruites dans la stoa Sud selon un plan radicalement différent : on supprima des colonnes, abaissa le niveau du sol, construisit un mur de refend et un corridor servant d'accès à une rue qui longeait la face Sud de la stoa. Dans une pièce immédiatement à l'Ouest de ce corridor, on a fouillé trois sols de terre superposés, scellés par une couche de tuiles tombées du toit ; ils ont livré quelques monnaies dont la plus ancienne date de 395-450. Le bâtiment n'a pas été reconstruit après l'écroulement du toit. Une tombe, creusée dans cette couche de destruction et postérieure de peu à l'abandon, n'a livré aucun matériel.
Le secteur de l'angle Sud-Est du téménos du Temple E semble ne pas avoir été réoccupé avant le milieu du XIe s. Une étude statistique des céramiques glaçurées byzantines a été entreprise, concernant la popularité des divers types de céramique aux diverses époques de la période byzantine tardive. La nouvelle banlieue de la ville byzantine reprit l'emplacement, et donc l'orientation des murs de la ville romaine. Deux phases d'occupation sont attestées ; les structures de la seconde ont été utilisées par les Francs. Au 3e quart du XIIIe s., les constructions byzantines furent rasées et ensevelies sous les sols de gravier d'une stoa modeste : elle utilisait de nombreux éléments de remploi, dont un chapiteau en marbre orné de dauphins (fin du IIe-début du IIIe s. ap. J.-C.) provenant probablement de la façade du temple de Neptune. Des monnaies d'époque franque attestent l'occupation de ce secteur jusqu'au début du XIVe s. : les plus récentes sont d'Isabelle et Philippe de Tarente.
Une couche rougeâtre presque stérile recouvrait le sol de gravier, datant peut-être des projets de fortifications en terre des Vénitiens. Une nécropole y a été creusée à l'époque moderne.
C. K. Williams et O. H. Zervos publient dans Hesperia 58 (1989), p. 1-50 un rapport sur la campagne de 1988.
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