LE PIRÉE - 1984

En 1984, la 2^e Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques a mené neuf fouilles de sauvetage, dont les résultats sont les suivants :

Constructions classiques.

1) Sur le terrain de l'École Supérieure de Management industriel, à l'angle des rues Délighiorghi, Tsamadou, Théâtrou et Karaoli-Dimitriou, des travaux de construction ont permis de fouiller un intéressant ensemble de maisons du IV^e s. av. J.-C. (cf. BCH 109 [1985], Chron., p. 767), différentes par leurs caractéristiques morphologiques et leurs dimensions des habitations connues pour cette époque au Pirée et à Athènes. Situées à 200 m des remparts de la cité, à proximité du théâtre et de l'agora d'Hippodamos, la fouille de ces insulae a mis pour la première fois en lumière l'importance des travaux d'aménagement et de remblaiement nécessaires pour la construction de la ville antique. Entre les deux insulae passait une rue de 8 m de large.
L'insula Ouest comprend deux maisons bâties en gradins, dont les pièces sont réparties sur les trois côtés d'une cour dallée, avec un puits près de l'entrée ; on a dégagé dans l'une la cour avec citerne et la salle de bains, dans l'autre (21 m de long), les pièces de l'aile Sud, l'entrée de l'andrôn (4,50 x 4,50 m) et la cour où était conservée la base d'un autel.
À l'Est, l'insula est entièrement occupée par une seule maison, de 40 x 25 m, où l'on discerne trois états. Elle comprenait neuf pièces réparties sur les trois côtés d'une cour à péristyle (5 x 5,50 m), dont un andrôn avec mosaïque, des pièces de service à l'Est, et probablement un jardin au Sud.

2) Deux autres maisons du IV^e s. av. J.-C. ont été partiellement dégagées à l'angle des rues Néôriôn et Tsamadou, sur la pente Sud de la colline du Prophète Élie. Elles sont séparées par une rue large de 5 m, qui rejoignait probablement les insulae du terrain cité précédemment. ArchDelt 39 (1984) [1989], Chron., p. 26-29.

Tombes et nécropoles.

À l'angle des rues Thivôn, Retsina et Palamidiou (cf. BCH 109 [1985], Chron., p. 767), on a retrouvé de nombreux fragments de monuments funéraires : stèles et reliefs, lécythes et loutrophores en marbre, ensevelis dans les déblais de travaux publics du siècle passé. Citons en particulier la stèle d'un Chypriote, Ζωίλος / Αντιφίλου / Κύπριος / εγ Μαρίο. Trois tombes à ciste ont également été dégagées à proximité.

Huit tombes, appartenant probablement à une nécropole, ont été dégagées dans le quartier de Kaminia. Signalons deux sarcophages monolithes en calcaire local, avec couvercle bas à double pente, à l'angle des rues Thiras et Chiou : les unguentaria, dont un en verre, permettent de dater la première tombe du I^er s. ap. J.-C. ; la seconde, qui contenait entre autres une boîte en os cylindrique (fragmentaire), remontait au IV^e s. av. J.-C. Une table funéraire en marbre pentélique du IV^e s. av. J.-C. portait l'inscription Δημοστράτη Ρίνωνος Ικαριέως (110 rue Thiras). Quatre tombes à ciste, pillées, ont été fouillées dans les rues Chrysoupoléôs et Moutsopoulou (cf. BCH 109 [1985], Chron., p. 767). Ibid., p. 30-31.

E.G. Papastavrou publie, dans l'ArchEph 127 (1988) [1991], p. 61-70, une stèle funéraire découverte en 1986 rue Androu : c'est celle de Pancharès, fils de Léocharès, sur laquelle est représentée, exemple rare dans l'iconographie funéraire, une scène de combat entre un cavalier et deux hoplites. Datant du milieu du IV^e s. av. J.-C, elle appartiendrait au cénotaphe d'un soldat tombé à Chéronée.

Dans le tome 39 d'Αρχαιολογία (juin 1991), G. Steinhauer propose une rapide mise au point sur les sanctuaires du Pirée (p. 88-90), suivi d'une synthèse, par L. Palaiokrassa, sur le sanctuaire d'Artémis Mounychia (p. 91-96). Signalons enfin la parution des ouvrages de L. Palaiokrassa, Το Ιερό της Αρτέμιδος Μουνιχίας, Βιβλιοθήκη της εν Αθήναις Αρχαιολογικής Εταιρείας 115 (1991) et de K.V. von Eickstedt, Beiträge zur Topographie des antiken Piraus, Η εν Αθήναι Αρχαιολογική Εταιρεία 118 (1991).