AMPHIPOLIS. – Ville antique (gymnase) - 1988
Amfipolis, Neochorion
En 1988, les fouilles de la Société archéologique se sont poursuivies, dans la ville antique, sous la direction de Mme K. Lazaridi. Les travaux ont porté sur le gymnase, où l'on a exploré le xyste et ses abords Sud.
1) Xyste. — Le bâtiment, dont la largeur intérieure est de 7,10 m, a été dégagé sur 75 m de long (à partir du petit côté Ouest), puis recoupé, dans plusieurs sondages, jusqu'à 125,60 m ; il se continue au-delà et devait donc mesurer un stade. Ses murs en poros, construits dans un appareil pseudo-isodome très soigné, sont conservés sur 2 à 5 assises (fig. 1) ; les parties supérieures des murs étaient probablement en brique.
Le long côté Sud est constitué par un mur de 7,15 m de long qui part de l'angle Sud-Ouest, et auquel fait suite un stylobate à colonnade dorique. Celui-ci porte encore la trace de 9 colonnes (diam. 0,60 m, entrecolonnement 2,30-2,65 m), dont la hauteur conservée, fournie par les 14 tambours en poros retrouvés jusqu'à présent, est de 4,32 m. L'édifice comporte une ouverture percée dans le mur Nord (fenêtre ?) et une autre, plus large, dans le stylobate, à 25,50 m de l'angle Sud-Ouest. Il est traversé perpendiculairement, à une quarantaine de mètres du petit côté Ouest, par un drain en poros qui se dirige vers le Sud, et qui ressemble beaucoup au grand collecteur du gymnase.
On a pu y isoler deux couches de destruction, dont la plus ancienne, qui témoigne d'un violent incendie, a livré des tuiles laconiennes, des fragments de l'enduit rouge qui devait revêtir les murs du xyste et une balle de catapulte en pierre qui n'est peut-être pas étrangère à sa destruction. Au-dessous, on a atteint la piste du xyste, constituée par une couche de terre compacte (ép. 0,10 m) sur radié de poros broyé, mêlé de terre dure et de fragments de roche tendre (ép. 0,16 m).
2) Abords Sud du xyste. — Plusieurs blocs d'une frise dorique en poros, qui est probablement celle du xyste, ont été découverts à l'extérieur de celui-ci, à une vingtaine de mètres de l'angle Nord-Est de la palestre, remployés dans une construction postérieure en forme de Π (fig. 2).
Le long du stylobate du xyste, à la hauteur des fondations, la fouille a mis au jour une grande concentration de foyers, auxquels étaient associés de nombreux ossements d'animaux, des coquillages, ainsi que des fragments d'assiettes et de cruches du IIIe-IIe siècle av. J.-C.
À 6 m au Sud du stylobate et 4 m de l'angle Sud-Ouest du xyste, on a découvert, à la même profondeur, un bloc de poros in situ percé d'un trou d'encastrement. Trois autres blocs semblables ont été trouvés dans le remblai. Il pourrait s'agir de blocs d'aphésis ou de terma, ce qui amène à restituer, en avant du xyste et parallèlement à lui, une paradromis semblable à celle du gymnase de Delphes.
Entre le xyste, la palestre et le bâtiment aux bassins, on a achevé la fouille de l'autel, au Sud-Est duquel ont été découverts deux nouveaux dépôts, dont le matériel ne diffère pas de celui des deux précédents (v. BCH 112 [1988] Chron., p. 660).
Ergon 1988 (1989), p. 92-100.
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