ATHÈNES. – Céramique - 1991
Kerameikos Excavations, Céramique
Au Céramique, l'équipe de U. Knigge a poursuivi, en arrière de la Porte Sacrée, la fouille à l'extérieur et à l'intérieur du Bâtiment Y.
À l'extérieur du Bâtiment Y, on a pu dégager complètement la ruelle qui le sépare de la courtine de la Porte Sacrée, ainsi que la façade Nord de l'édifice. La ruelle est parcourue par un égout, installé au Ve s. av. J.-C. et où l'on distingue deux réfections à l'époque impériale (fig. 1). La canalisation venait de l'Agora, suivait la Voie Sacrée dans sa partie Sud, courait ensuite le long de la ruelle entre les Bâtiments Y et Ζ et le mur Sud de la Porte, avant d'obliquer vers le Sud pour se déverser dans une cavité sous le rempart. Cet égout se jetait probablement dans le canal de la ville. On a pu identifier la tranchée de fondation du soubassement de la Porte Sacrée, que l'on croyait jusqu'à présent cononien : certains des tessons trouvés dans la tranchée datant de la fin du IVe s. av. J.-C., la datation adoptée jusqu'ici pour le soubassement doit être modifiée.
La fouille à l'intérieur du Bâtiment Y a conduit au Sud et à l'Ouest jusqu'au substrat sablonneux du lit abandonné par l'Éridanos à l'époque géométrique. Aux murets du premier édifice (Y1) découverts en 1990 se sont ajoutés de nouveaux vestiges de fondations, sans qu'aucun plan cohérent ne soit encore reconnu. La construction du bâtiment Y1 date de la 2e moitié du Ve s., chronologie assurée à la fois par la céramique trouvée sous le sol et par le matériel recueilli dans la tranchée de fondation, de presque 3 m de diamètre, d'un grand puits. Le puits a été détruit seulement au VIe s. ap. J.-C.
Bien que quelques vestiges seulement soient conservés de ses fondations en gros blocs de poros, le plan du bâtiment postérieur, Y2, est désormais mieux discernable : au Nord, deux grandes pièces s'ouvraient vers le Sud sur un péristyle ; l'entrée se trouvait au Nord-Est, et il existait peut-être une autre entrée au Sud-Est. L'assise inférieure du mur extérieur Nord était construite dans un bel appareil polygonal, inhabituel, de blocs de calcaire. Le plan de l'édifice, avec une petite aile et un péristyle beaucoup plus développé, atypique pour des habitations, est caractéristique des salles de banquets.
Vraisemblablement construit au début du IVe s. av. J.-C., le bâtiment Y2 fut, après un remaniement, détruit dans le 3e quart du IVe s. av. J.-C., pour être reconstruit peu de temps après. Dans la couche de destruction et sous le sol de l'édifice postérieur Y3 on a découvert deux foyers, sans aucun doute des offrandes de fondation, qui ont livré une abondante vaisselle du 3e quart du IVe s. av. J.-C. (fig. 2) : une trentaine de vases, parmi lesquels des assiettes, des tasses, ainsi qu'un canthare, une pyxis et une lampe, étaient empilés dans les petites fosses ovales. Le bâtiment Y3 a été doté, au 3e quart du IVe s. av. J.-C., d'un nouveau mur extérieur, dont des vestiges sont conservés ; il ne reste en revanche rien des murs intérieurs.
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