ATHÈNES. - Céramique (Porte sacrée, Batiments X et Y) - 1990
Kerameikos Excavations, Céramique
U. Knigge et ses collaborateurs ont poursuivi les fouilles dans la zone immédiatement en arrière de la Porte Sacrée.
1) À l'Est de la porte, des sondages profonds ont été entrepris dans la Voie Sacrée, dans le lit de l'Éridanos comme dans le bâtiment X. On a mis au jour sous les rues postérieures, jusqu'à environ 20 m à l'intérieur de la ville, le quai thémistocléen, traversé par de profondes ornières. L'égout augustéen, parallèle à la rue, a remplacé une canalisation classique. On a pu dégager plus loin dans le lit pré-cononien du ruisseau une large couverture de plaques reposant sur les couches alluviales et dont la fonction reste obscure. Les couches alluviales pré-cononiennes ont livré un cratère en cloche fragmentaire à figures rouges, du dernier quart du Ve s. av. J.-C, portant l'inscription Καλλίας καλός. Sous le fond du lit thémistocléen du ruisseau, une tombe submycénienne contenait un lécythe.
2) Au Sud de la Voie Sacrée, on a recueilli dans une fontaine une tête provenant d'un relief funéraire, certainement de l'époque antonine (fig. 5). La nappe phréatique étant basse, des fouilles profondes ont pu être entreprises dans le bâtiment X. Un mur en pierres de taille effondré a livré des tessons de la fin du VIIe s. av. J.-C, dont un fragment d'olpé avec une tête de sphinx, peut-être du Peintre de Nessos (fig. 6) : il pourrait s'agir des vestiges d'une construction funéraire pré-thémistocléenne, appartenant à la nécropole pré-perse qui s'étend vraisemblablement à cet endroit.
3) Dans le bâtiment Y, la fouille a porté cette année exclusivement sur les phases classiques. Ses murs intérieurs, bien que largement pillés, gardaient la trace de deux états. Du premier édifice, datant du Ve s. av. J.-C. (Y1), ne sont conservés que quelques murets en pierraille. Du second (Y2), sans doute du début du IVe s. av. J.-C, on a dégagé de longues fondations en poros jadis surmontées d'un socle de calcaire (fig. 7) ; dans la partie Nord du bâtiment, à côté du couloir d'entrée, avec citerne, deux grandes pièces d'apparat, aux murs stuqués, s'étendaient sur 5 x 6 m. Le sol de la pièce Nord-Ouest était constitué par une sorte de mosaïque d'éclats (cf. fig. 7). On ne peut encore rien dire de la répartition des autres pièces, vraisemblablement groupées autour d'une cour.
On peut, sous réserve, déduire la date de la construction de l'édifice Y2 de celle du matériel contenu dans trois fosses de cendres : l'une de ces fosses a livré trois coupes à anses (du type Bolsal) du dernier quart du Ve s. av. J.-C, ainsi que les fragments de trois moules en argile, représentant l'un Aphrodite sur un cygne s'élevant au-dessus des flots (ht. approx. 15 cm), les deux autres respectivement la partie postérieure d'un garçon accroupi et d'un personnage courbé ou âgé. Dans la deuxième fosse, dont la stratigraphie est moins claire, on a trouvé deux lampes du dernier quart du Ve s. av. J.-C, et dans la troisième une amphore d'une forme singulière et peut-être non attique (fig. 8). Il semble que le bâtiment du premier état ait été détruit au plus tard à la fin du Ve s. av. J.-C, comme l'indiquent plusieurs vases de céramique culinaire de cette époque provenant d'une grande fosse enduite de chaux qui appartenait à Y1, et immédiatement remplacé par le second bâtiment.
On signale enfin, dans la partie Nord de l'édifice, des murs qui appartiennent manifestement à des constructions funéraires antérieures à la construction du rempart thémistocléen et dont la fouille n'a pas été achevée.
U. Knigge, A. Rügler, A. Schöne et B. von Freytag publient dans l'AA (1991), p. 371-388, un rapport sur les fouilles de 1988 et 1989.
H. Lind, dans les Akten des XIII. internationalen Kongresses für klassische Archéologie Berlin 1988 (1990), – désormais Akten Berlin 1988 –, p. 545 sq., confirme d'autre part, en s'appuyant sur les sources littéraires, l'interprétation du bâtiment Ζ proposée par U. Knigge : ce serait bien une maison de tolérance, occupée par des hétaïres étrangères.
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