ATHÈNES. - Acropole - 1990

En 1990, les travaux de M. Korrès et ses collaborateurs se sont concentrés sur la restauration de la face Est du temple (fig. 2). Le démontage de l'entablement a été plus important que prévu, en raison des fissures découvertes au cours des travaux sur les blocs de l'architrave surmontant les 6^e et 7^e colonnes (à partir du Nord). On a pu, sans la démonter, replacer la colonne Sud-Est, qui avait légèrement bougé lors du séisme de 1981. Les 126 blocs restaurés, d'un poids total de plus de 250 tonnes, ont été remis en place. On prépare les moulages qui remplaceront les geisa du fronton encore en place (chevaux de Hélios et de Sélénè), ainsi que les moulages de 1931 . La même opération est prévue pour la sima à tête de lion de l'angle Nord-Est du temple. Le démontage de la frise des côtés Ouest et Sud de la cella a également été décidé.

Des diverses études menées à ce jour, on peut tirer les conclusions suivantes :
— le sens de construction du temple était du Nord-Est vers le Sud-Ouest; quand la façade Est fut construite jusqu'au geison, alors que les autres côtés n'avaient pas dépassé l'architrave, intervint une importante modification, dont témoigne la forme de la poutre à la face interne de l'entablement de la péristasis. Il est donc très probable, comme le pensait W. Dörpfeld, que le type de frise de la cella ait été modifié lui aussi ;
— les chevaux du char de la métope A 14 étaient quatre, et non deux;
— avant la mise en place de l'énorme base de l'acrotère de l'angle Sud-Est (une Nikè fortement penchée vers l'avant), la toiture de marbre en place était constituée par une simple tuile de rive et une petite base à l'arrière de la tête de lion (fig. 3) ;
— les traces laissées par les boucliers prouvent que les quatorze boucliers d'origine avaient été remplacée par douze plus petits bien avant la mise en place de l'inscription de Néron ;
— les pierres servant de remplissage à l'arrière des métopes ont révélé une nouvelle série de noms (Καλλίας, Εύθυμος, Χσανθίας) ;
— parmi les objets métalliques recueillis dans le remplissage des joints entre les blocs d'épistyle (cf. BCH 112 [1988], Chron., p. 712), on a recueilli des rouleaux, de quelques centimètres de long pour un diamètre de 3-4 mm, qui supportaient un poids de plusieurs tonnes et permettaient un parfait contrôle de l'exactitude de la mise en place horizontale des blocs ;
— le démontage du chapiteau et du 11^e tambour de la 7^e colonne a permis d'intéressantes observations concernant la technique de mise en place des tambours, probablement sans rotation. On a par ailleurs identifié plusieurs fragments de disques circulaires, qui permettaient le contrôle du lit d'attente et du lit de pose de deux tambours successifs en marquant les éventuelles excroissances à la peinture rouge (fig. 4). Des disques orthogonaux similaires servaient au contrôle des autres blocs. (Rapport de M. Korrès, juin 1991).

Des quatre projets d'anastylose du pronaos du Parthénon proposés par M. Korrès et publiés dans les actes de la III^e Rencontre internationale sur la Restauration des Monuments de l'Acropole (1989) – dont le premier laisse les six colonnes incomplètes, le second reconstitue entièrement trois seulement de ces colonnes, le troisième l'ensemble de la colonnade et le quatrième met en place, sur la colonnade entièrement complétée, un moulage de la frise –, la Commission pour la Sauvegarde des Monuments de l'Acropole a adopté la seconde solution.

On a par ailleurs entrepris de tailler un tambour de marbre, destiné à remplacer les petites pierres employées par les Turcs pour soutenir la cinquième colonne du long côté Sud du Parthénon, laquelle sera soulevée d'un bloc et remise dans son axe d'origine avant de reprendre sa place. (Communication de Ch. Bouras [Centre d'Études de l'Acropole, 22/04/1991] : au nombre des autres travaux prévus figurent la consolidation du rocher sous les Propylées, la restauration des Propylées, dont les plafonds menaçaient ruine, mais qui a été retardée par la découverte d'une citerne romaine remplie de blocs et fragments architecturaux à l'emplacement prévu pour l'atelier de marbriers – cf. BCH 113 [1989], Chron., p. 584 –, ainsi que la restauration du temple d'Athéna Nikè, actuellement à l'étude).

Un rapport sur les travaux réalisés par le Service archéologique en 1990 aux Propylées, au Parthénon et au Théâtre de Dionysos, où les efforts ont porté sur la consolidation et l'anastylose de la parodos Est, est publié dans l'Ergon (1990) [1991], p. 134-136.

Signalons la parution, sous l'égide de la Banque nationale immobilière, de l'ouvrage Μάρμαρα του Παρθενώνα (γλυπτά) στο Βρετανικό Μουσείο (1990).

Le catalogue de l'exposition consacrée aux terres cuites architecturales décorées de l'Acropole est publié par Ch. Vlassopoulou, dans le volume 1 de Hesperia 59 (1990), entièrement consacré aux actes du colloque « Archaic Greek Architectural Terracottas (2-4/12/1988) », organisé par l'École américaine.