ATHÈNES - 1983
Âge du Fer - Fer ancien/Submycénien - Protogéométrique - Géométrique
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romain
Athènes, Athens
Sont résumés ci-dessous les résultats de la trentaine de fouilles d'urgence et de nettoyages effectués par les 1e et 3e Éphories des Antiquités préhistoriques et classiques, tels qu'ils sont exposés dans les deux fascicules de l'ArchDelt exploités dans la Chronique du BCH 114 (1990) (ArchDelt 37 [1982], Chron., Β'1, p. 6-18, 19-31 ; 38 [1983], Chron., Β'1, p. 10-14, 15-26).
Rues.
27 rue Êrysichthônos. — Sur un terrain proche d'une nécropole du Géométrique récent, on a dégagé, en plus de deux tombes en fosse d'époque protogéométrique, la suite de la rue périphérique de la cité, qui longeait l'intérieur du rempart et, le long de cette rue, à l'Est, des habitations classiques (cf. BCH 113 [1989], Chron., p. 586).
Rue Hadrianou. — Les fouilles confirment la théorie de J. Travlos, selon laquelle le tracé des rues modernes reprend celui des principales rues antiques, tout en permettant d'en préciser les limites.
Place Lysikratous. — Selon un programme élaboré par M. Korrès, on travaille à dégager l'antique rue des Trépieds et les monuments qui la bordent, sur toute la longueur de la place, afin d'y réaliser un parc archéologique (cf. BCH 107 [1983], Chron., p. 750).
18 rue Kavallotti. — On a mis au jour la fondation du mur de soutènement Est et une petite partie de la chaussée de la route antique qui conduisait de l'Acropole au Phalère en passant par la porte Sud : les neuf chaussées superposées dataient du début du Ve au IVe s. av. J.-C. Deux canalisations y avaient été creusées, dont l'une au début du IVe s. av. J.-C. La rue fut abandonnée au IIe s. ap. J.-C. En dessous des niveaux de la route furent dégagés plusieurs murs d'orientations diverses, datant de l'époque géométrique, de la première moitié du Ve s. av. J.-C. et de la fin de l'époque hellénistique : certains, parallèles à celui de la route, pourraient être eux aussi des murs de soutènement. Des bâtiments d'époque romaine, dotés d'une citerne orthogonale, occupèrent par la suite cet emplacement.
Constructions diverses.
Angle des rues Dionysiou Aréopagitou et Makri. — On y a dégagé en partie des maisons classiques, hellénistiques et romaines, ainsi que des canalisations, un grand édifice à abside romain tardif ou paléochrétien, et des installations voûtées d'époque méso-byzantine. Une partie d'hypocauste a également été mise au jour.
Les murs classiques ne dessinent aucun plan défini. De l'époque hellénistique datent un sol enduit et des murs, restaurés et réutilisés jusqu'à l'époque paléochrétienne, délimitant au moins trois pièces orthogonales : l'une était ornée d'enduits peints et dotée d'un puits circulaire ; une canalisation en terre cuite a été mise au jour dans la seconde, où une mosaïque de tesselles blanches était partiellement conservée ; un mur de la troisième était également couvert d'enduit peint. Des restes d'escalier suggèrent l'existence d'un étage. De l'époque romaine date une pièce orthogonale, aux murs enduits. Au Bas-Empire fut construit un édifice, utilisé jusqu'au début du VIIe s. ap. J.-C. On a découvert à l'intérieur de ses pièces un puits, comblé pendant la 2e moitié du IVe s.-début du Ve s. ap. J.-C., ainsi que d'abondantes traces d'incendie. Dans la salle à abside du Sud du terrain, le sol de terre cuite recouvrait deux canalisations. À l'intérieur de l'une des deux installations voûtées, on a mis au jour une citerne circulaire.
Place Aghias Aikatérinis. — On y a dégagé la suite du stylobate de la colonnade romaine déjà retrouvée devant l'église et dans la rue Lysikratous, avec deux colonnes monolithes à base ionique, ainsi que le mur de fond d'une phase plus récente de la stoa, et un second stylobate, parallèle au premier; les entrecolonnements avaient été obstrués par des murets peu soignés.
23 rue Néléos. — On a fouillé un puits livrant un abondant matériel céramique, qui provient probablement des édifices hellénistiques mis au jour en 1968 à l'angle des rues Aktéou et Néléos.
7 rue Vlassopoulou. — Le matériel recueilli fait supposer l'existence d'un atelier céramique dans ce secteur.
Installations thermales.
Rue Hadrianou, en face du n° 117. — On a partiellement dégagé la salle circulaire et deux de ses absides semi-circulaires, aux murs plaqués de marbre, de petits thermes d'époque impériale, ainsi que quelques murs (contenant de nombreux fragments architecturaux en remploi) et les restes du sol dallé d'une maison byzantine (XIe-XIIe s.). Les trouvailles montrent que, au Bas-Empire, il n'existait pas de rue à cet emplacement; la rue actuelle a repris le tracé de la rue du XIIe s.
Angle des rues Kydathinaiôn et Ang. Géronda. — On a dégagé une partie d'une installation thermale romaine, dont une pièce en arc outrepassé et une pièce circulaire avaient conservé leur mosaïque à motifs géométriques (cf. BCH 107 [1983], Chron., p. 750).
6 rue Thoukydidou. — On a mis au jour les vestiges de deux bâtiments à péristyle et sol dallé, dont le plus ancien état remonterait au IIe s. ap. J.-C. ; au Ve-VIe s., dans l'un des édifices furent installées des mosaïques, partiellement recouvertes par des thermes plus récents. Il est impossible de déterminer la fonction des pièces partiellement dégagées autour des péristyles (cf. BCH 108 [1984], Chron., p. 745).
Réseau hydraulique.
Angle des rues Photiadou et Papatsoni. — On a mis au jour des murs, une citerne et quinze amphores empilées, datant du IIIe s. ap. J.-C., qui pourraient appartenir au réseau hydraulique romain (aqueduc d'Hadrien).
Rue Louisa Riancour. — On a mis au jour quatre puits de visite, distants de 35 m, de l'aqueduc d'Hadrien, dont une dérivation, descendant peut-être des contreforts du Pentélique, suit l'actuelle rue Hadrianiou.
4 rue Pyrrhas. — Une citerne circulaire, alimentée par un tunnel, a dû être utilisée jusqu'à la fin de l'époque hellénistique ou au début de l'époque romaine. Dans les remblais de la citerne fut trouvée une stèle funéraire, où sont représentés, aux côtés de la morte, une servante et un second personnage féminin.
Remparts et portes.
3 rue Dipylou. — On a dégagé un tronçon du fossé du mur du IVe s. av. J.-C., dont le remblaiement commença au IIIe s. av. J.-C. et dut se poursuivre à l'époque de Sylla et jusqu'au IIe s. ap. J.-C. (cf. BCH 113 [1989], Chron., p. 586).
Avenue Vass. Olgas. — Une tranchée de travaux publics, ouverte le long de la clôture Nord du site de l'Olympieion, a permis de mettre au jour le fossé, taillé dans le rocher, du rempart de la ville, diverses canalisations et citernes de la basse époque romaine, les fondations d'un grand bâtiment et un tronçon du mur de Valérien, qui daterait de l'époque justinienne, ainsi qu'une partie d'un édifice classique.
Rue Érechtheiou. — Une tranchée de travaux publics a permis de mettre au jour la suite de structures partiellement dégagées lors de fouilles plus anciennes : une pièce appartenant à un bâtiment de la fin de l'époque hellénistique, un fragment de la Porte Sud et un tronçon du mur du IIe s. av. J.-C., ainsi qu'une partie de l'enclos funéraire du IVe s. av. J.-C., qui contenait des tombes géométriques. On a également découvert le mur Ouest d'une grande citerne d'époque impériale.
39 rue Hérakleidôn. — Les couches de remblai découvertes pourraient correspondre au remblaiement du fossé du rempart après sa destruction par Sylla.
50 rue Hérakleidôn. — Les fouilles ont partiellement dégagé une porte de la fortification classique — la Porte du Pirée, avec cour intérieure — , ainsi qu'une route plus ancienne avec ses murs d'analemma, qui menait du Pirée à l'agora. On a pu déterminer que l'occupation du site remontait à l'époque submycénienne, la route avait été utilisée de l'époque géométrique à l'époque hellénistique, et que la porte, bâtie au IVe s. av. J.-C. sur le lit d'un torrent remblayé, avait été en service jusqu'à l'époque romaine. ·
Nécropoles.
37 rue Plataiôn. — On y a découvert quatre tombes du Haut et du Bas-Empire, un tronçon de canalisation et quelques vestiges du « Démosion Sema », déjà retrouvé dans les terrains voisins : seules la trace et une infime partie de la fondation de son analemma Sud-Ouest et la tranchée de la canalisation parallèle à l'analemma Sud-Ouest de la route antique, qui obliquait légèrement vers le Sud-Est, ont été mises au jour. Un canal d'écoulement Nord-Est/Sud-Ouest, assez bien conservé, creusé dans le sol et couvert de plaques de terre cuite, suivait l'axe de la route ; il date probablement de l'époque classique. Les quatre tombes empiétaient sur les bords de la route antique et réutilisaient en partie la tranchée de la canalisation ; l'une renfermait une marmite et un bassin, contenant des restes d'incinération, des clous en fer et quelques objets métalliques, une autre un flacon en verre.
4 rue Eurymédontos. — Une route antique, parallèle à la Voie sacrée, bordée de ses deux murs d'analemma, avait conservé trois chaussées, de terre compacte mêlée de gravier. Au Sud de cette route, on a poursuivi la fouille de la nécropole déjà découverte en 1976, qui longeait la Voie Sacrée. Les sépultures étaient par endroits particulièrement denses, et leur réutilisation très fréquente. Divers types d'ensevelissement et formes de tombes sont représentés. Les sépultures suivent deux orientations principales, l'une Nord-Sud et l'autre Est-Ouest. La plupart des tombes ne contiennent que peu (de un à trois vases) ou pas d'offrandes ; les vases les plus fréquents sont les lécythes ; on a retrouvé quelques alabastres en marbre et quelques rares objets métalliques. Les tombes datent, à quatre exceptions près, de la 2e moitié du Ve s. avant J.-C.
25-29 Voie Sacrée. — Cinquante-trois sépultures, appartenant à une nécropole de l'époque hellénistique au début de l'époque impériale, ainsi que quelques vestiges de murs et d'installations ont été mis au jour. Sauf rares exceptions, les tombes, en général à fosse, recouvertes ou non de plaques en terre cuite de diverses sortes, étaient orientées Est-Ouest. Signalons une incinération et une sépulture en jarre de nouveau-né. Trois fonds fragmentaires de sarcophages en marbre avaient probablement été remployés. Plusieurs indices (pauvreté des offrandes, réutilisation) prouvent qu'il s'agit d'une nécropole populaire. 34 tombes seulement contenaient des offrandes, quelques lacrymatoires pour la plupart ; l'un des morts portait une couronne de feuilles d'or. On a retrouvé aussi quelques monnaies, quelques clous en fer, ainsi que cinq stèles ou petits piliers funéraires et trois fragments de statues en marbre (dont une tête d'éphèbe, du Ier s. ap. J.-C.). Il faut signaler aussi la découverte de trois installations à fonction hydraulique, constituées de canalisations aux parois recouvertes d'enduit hydraulique, qui pourraient être liées aux cérémonies du rituel funéraire.
Signalons enfin, à l'angle des rues Thespidos et Épiménidou, au bas de la pente Est de l'Acropole, un certain nombre de murs perpendiculaires, orientés pour les uns Nord-Sud et pour les autres Est-Ouest. Ils sont construits en gros blocs de remploi et pierres liés à l'argile, et délimitent des espaces par endroits comblés de matériel de destruction. Le rocher semble avoir été nivelé en deux terrasses successives, larges de 16 m et hautes de 2 m, délimitées par les murs Nord-Sud. Dans un secteur étaient concentrés un puits, des canalisations en terre cuite et une citerne. Cette fouille a également fourni d'intéressants renseignements concernant la topographie des rues du quartier, installé dans un secteur auparavant désert et consacré à l'agriculture : contrairement à l'opinion de J. Travlos, il ne pouvait y avoir de lien entre la rue dallée à l'entrée Est du Théâtre et la petite rue du monument de Lysicrate.
Durant la campagne d'aménagement de rues piétonnes dans Plaka, on a pu partiellement dégager des murs de la basse époque romaine (rue Pharmaki, rue Aphroditis, rue Chairéphontos), une chaussée romaine (rue Aphroditis), deux murs, le sol et un pithos d'époque byzantine (rue Chairéphontos), ainsi que les restes de plusieurs citernes et quelques vestiges datant de la domination turque.
À l'angle de l'avenue Vass. Sophias et de la rue Hérodou Attikou, enfin, on a dégagé d'importants vestiges d'un ensemble architectural, des nécropoles d'époques variées, des rues et un grand tronçon de l'aqueduc d'Hadrien : 76 tombes d'une nécropole submycénienne et protogéométrique, creusées dans le sol rocheux, selon une orientation Nord-Est/Sud-Ouest, ont été fouillées. On y a dénombré 16 tombes à inhumation et 60 tombes à incinération. La présence et l'orientation de cette nécropole font supposer l'existence d'une route très ancienne, dont le tracé était approximativement conforme à celui de la rue Hérodou Attikou (cf. BCH 108 [1984], Chron., p. 742-745).
Une route du IVe s. av. J.-C., orientée Nord-Est/Sud-Ouest, se dirigeait vers la porte de Diocharès et l'enceinte de Thémistocle, situées à l'angle des rues Apollônos et Pendélis. Cinq tombes contemporaines de la route ont été mises au jour. Du Ier s. av. J.-C. au Ier s. ap. J.-C., une nécropole recouvrit la route abandonnée.
92 autres tombes, datant du Ier s. av. J.-C. au Ier s. ap. J.-C., orientées Nord-Sud, ont également été découvertes.
Deux grands tronçons de l'aqueduc d'Hadrien ont été mis au jour : les murs latéraux, conservés sur 1-1,50 m de haut, se terminaient par des voûtes.
Trois phases de construction se sont succédé dans l'ensemble architectural qui occupait l'emplacement des nécropoles plus anciennes : de la première (IIe-IIIe s. ap. J.-C.), datent quelques pièces ornées de fresques à décor végétal. De la seconde phase (milieu IIIe s. -début IVe s. ap. J.-C.) date un bâtiment doté d'un sanctuaire à abside ; dans les conques de l'abside étaient placées des statues de marbre, deux de Cybèle, une d'Hygie, ainsi que deux reliefs votifs d'Asclépios et Cybèle. Au centre de cet ensemble se trouvait une cour avec un bassin en marbre et un puits avec margelle en marbre. Sur cette cour s'ouvraient diverses salles, dont deux avaient conservé leur sol de mosaïque, représentant les quatre saisons. Le bâtiment comportait deux autres cours, avec bassins à abside. Il fut détruit par un incendie à la fin du IVe ou au début du Ve s., date à laquelle fut édifié le dernier état. On y a recueilli 500 lampes ; il fut abandonné au milieu du VIe s. (cf. BCH 107 [1983], Chron., p. 750).
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