ÉLEUSIS - 1988
Âge du Fer - Protogéométrique - Géométrique
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Eleusis, Elefsis, Elefsina, Lepsina
Des onze fouilles menées en 1988 par la IIIe ΕΠΚΑ, on retiendra les résultats suivants :
— Un groupe de tombes mycéniennes dans le secteur de la nécropole Ouest de la ville (rue Kynégion). Quatre tombes à chambre avec dromos, à entrée fermée par des pierres sèches et chambre quadrangulaire ou en forme de fer à cheval, étaient disposées sur un axe parallèle Nord-Sud. Trois tombes de type rare à double fosse, dont les deux parties étaient séparées par un mur de pierres sèches, constituaient une unité à l'Est des précédentes. Les premières remontent à l'HR IIIA2-B2 et les secondes à l'HR IIIA1.
— Deux tronçons de canalisation longs respectivement de 5 m et 11,65 m (rue Papagianni), orientés Est-Ouest, constitués de segments en terre cuite en Π reliés au mortier hydraulique et recouverts de plaques quadrangulaires, datant probablement du IVe et du IIIe s. av. J.-C. D'autres segments mis au jour antérieurement peuvent certainement être rattachés au même œuvre.
— À environ 500 m au Nord du sanctuaire (rues Kongioumtzoglou et Ari Velouchiôti), une limite orientale de nécropole a été identifiée avec 44 tombes (fosses à incinération dont 4 étaient pourvues d'un canal d'aération de 10 cm de diamètre sur un des côtés étroits au niveau du sol, enchytrismes, amphores et pithoi, tombes à couverture en tuiles, sarcophage d'enfant en terre cuite de forme ellipsoïdale, tombe d'enfant à ciste, tombes en fosse à couverture en dalles) et les fondations de sept murs en blocs de pierre délimitant vraisemblablement des groupes de sépultures (fig. 12).
— À environ 250 m au Nord du péribole du sanctuaire (rue Dimitros), parmi les vestiges d'époques diverses, on relève surtout la fondation d'un aqueduc romain orienté NE/SE (voir BCH 117 [1993], Chron., p. 779, 782), ainsi que des habitations simples de l'époque hellénistique et du début de la période romaine. La présence de maisons dans cette région, dès la fin de l'époque classique, révise l'ancienne théorie selon laquelle la ville d'Eleusis s'étendait à l'extérieur des murs seulement aux périodes romaine et romaine tardive. Le quartier était implanté sur des couches d'alluvions de rivière qui ont partiellement endommagé un secteur de nécropole d'époque subgéométrique et du début de la période archaïque spécifique aux enfants et qui a livré des tombes à fosse, à enchytrisme (fig. 13), à incinération et une place d'offrande. Parmi le matériel, on note la présence d'importations corinthiennes et attiques.
— Des tronçons de murs appartenant probablement à un édifice à caractère public jouxtant un complexe identifiable par le mortier hydraulique dont étaient enduites ses parois à une citerne, vraisemblablement enterrée. On note en outre les vestiges d'un édifice archaïque en pierres sèches avec une partie souterraine à fonction probablement religieuse vu sa proximité avec le sanctuaire (rues Éleutheriou Vénizélou et Skorda).
— Au pied de la colline de l'acropole (rue S. Gkioka), à l'extérieur des murs, des vestiges de toutes les phases de la ville antique depuis l'époque mycénienne jusqu'à la période romaine tardive.
— De diverses phases de l'époque romaine, une maison, une structure circulaire reliée à une canalisation interprétable comme un pressoir à olives, un réseau de canalisations partant d'une structure quadrangulaire en briques cuites ainsi qu'un puits appartenant vraisemblablement à un complexe industriel (dont la datation a pu être précisée par la découverte d'un sesterce en bronze représentant à l'avers l'empereur Hadrien et au revers la personnification de la distribution de blé), et finalement un réseau de murs dont un contenait un fragment de stèle hermaïque en réemploi portant une inscription honorant Κλέωνα Μητροδώρου Φλυέα (rue Kontouli).
— Des segments de murs remontant aux époques classique tardive et romaine, des vestiges d'une installation industrielle romaine, trois tombes classiques tardives (rues V. Laskou, Pisistratou, Périkleous et Salaminos), ainsi qu'un mur appartenant peut-être à la pente Nord du stade de la ville (rues Périkleous et Salaminos). ArchDelt 43 (1988) [1993], B'1, p. 40-59.
Deux articles dans Mediterraneo, sous la plume d'A. Moropoulou et al., p. 275-286, et de V. Fassina et al., p. 287-294, sur les embruns et la pollution atmosphérique comme facteurs de destruction des monuments côtiers, prennent pour exemple les vestiges d'Eleusis.
W. T. Loomis, Hesperia 64 (1995), p. 131-134, reconsidère les deux inscriptions IG II2 140 et 1672.
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