MÉGARE - 1988
Megara
Des 23 fouilles opérées par la IIIe ΕΠΚΑ et publiées dans ArchDelt 43 (1988) [1993], Β'1, p. 59-69, on retiendra les résultats suivants :
Constructions classiques et hellénistiques
— Une structure quadrangulaire, datable de l'époque classique, divisée en trois espaces et pourvue de solides fondations (rue Thrakis).
— Les vestiges d'un pressoir à olives du milieu de la période hellénistique et deux structures antérieures (rue Dogani) avec, liée au pressoir, une citerne quadrangulaire au sol de mortier hydraulique installé au-dessus d'une couche de petits fragments de tuiles et incliné sur un côté pour que les eaux et la lie puissent s'écouler par un petit canal vers un bassin de récupération. Une des deux structures antérieures situées à l'Ouest du pressoir, quadrangulaire, a été réutilisée lors du fonctionnement du pressoir. Au Sud se trouvait un deuxième bassin dans lequel les olives étaient lavées. La seconde structure, dont seul un angle est conservé, remonte au IVe av. J.-C.
— Une citerne de forme oblongue remontant au Ve s. av. J.-C. (rues Dogani et Grévénôn), une autre de même forme (rue Élefthériou Vénizelou) dont les parois étaient enduites de mortier hydraulique et qui était pourvue d'une embouchure en élévation alors qu'une canalisation élevée en forme de Π avec des dalles en calcaire coquillier assurait l'évacuation de l'eau.
— Les vestiges d'un édifice de l'époque hellénistique en quart de cercle dont le rayon mesure 5,25 m, élevé en blocs de calcaire coquillier la plupart de réemploi (rue Pérésiadou), ceux d'un vaste bâtiment d'époque hellénistique (rue Mykinôn).
Constructions impériales et byzantines
— Deux structures élevées en appareil constitué de petites pierres et de blocs de poros orthogonaux du début de la période byzantine, rue Ploutarchou.
— Au lieu-dit Haghia Triada, à 8,7 km au Sud-Est de la ville, les vestiges d'un édifice à vingt locaux divisés par des murs étroits constitués de pierres de tailles petites et moyennes liées à de la boue, ainsi que d'un second édifice composé de cinq espaces dans le plus grand desquels a été mis au jour un four circulaire installé sur une base quadrangulaire.
Tombes et nécropoles
— Deux tombes à ciste d'époque hellénistique recouvertes de plaques en calcaire coquillier (rue menant à Chani, près de l'église saint-Jean Choreftaras) ; pour une des tombes, des anses avaient été taillées sur un côté des plaques et, aux quatre angles de la dalle de fond, des petites cavités servaient probablement pour l'appui du cercueil. Plus loin, la suite de la nécropole connue a été dégagée, avec huit tombes (3 à ciste et 5 en sarcophage) du Ve au IIe s. av. J.-C, comportant des offrandes de vases et deux miroirs. Dans un autre secteur, une série de tombes en larnax en calcaire coquillier et une à tuiles datant du Ve s. av. J.-C., contenaient quelques offrandes, dont on relève un alabastre en albâtre et un lécythe à figures rouges portant une représentation de figure féminine ailée.
— Neuf tombes (2 à ciste et 7 en sarcophage) datant du Ve s. au IIe s. av. J.-C, appartenant à la nécropole déjà connue dans ce secteur (rue Elikônos). Les dalles de couvertures étaient en général pourvues d'anses. Les offrandes étaient constituées de vases et quelques objets.
— Deux tombes en sarcophage rue Tzavella, un péribole dont l'appareil est constitué de blocs de poros, à l'intérieur duquel ont été dégagées deux tombes en sarcophage dont la première contenait un enfant et la seconde les ossements de trois jeunes gens (rue Êlefthériou Vénizelou).
— À l'extrémité Nord de la ville, hors les murs, sept tombes en sarcophage et un enchytrisme (rue Spartis).
Rues
— Une artère qui semble partir de l'extrémité Sud-Ouest de l'agora, rue G. Mavroukaki. Orientée NE/SO, elle était bordée à l'Ouest par une conduite en pierre pour les eaux de pluie interrompue sur son tracé par un petit bassin. À l'Ouest, elle suit le tracé du mur d'analemma de la route élevé en blocs de poros orthogonaux. Trois couches de route ont été décelées, dont la troisième comprend au milieu de la chaussée une conduite cylindrique en terre cuite et un égoût bâti en dalles de calcaire coquillier.
— Un tronçon de route, dont une partie avait déjà été fouillée plus à l'Ouest (cf. ArchDelt 34 [1979], Β'1, p. 52), bordé au Nord respectivement par une conduite ouverte pour les eaux de pluies – constituée de deux séries de dalles disposées en angle obtus –, et par un mur d'analemma (rue Omirou). Trois chaussées ont été identifiées, une petite tête d'idole féminine en terre cuite a été trouvée dans la plus récente. La route devait conduire à une nouvelle porte de la ville.
Remparts
— Des segments de la muraille (cf. BCH 117 [1993], Chron., p. 784) avec de petits tronçons de deux tours semi-circulaires (fig. 14), dont l'une implantée sur un angle obtus du tracé de l'enceinte, ainsi qu'une tour carrée, rue Papakônstantinou et prolongement Mykinôn. La proximité des deux tours semi-circulaires et l'angle formé par le rempart à cet endroit indiquent la présence probable d'une porte. À l'Est de la tour semi-circulaire de l'angle, on a retrouvé une partie de son avant-mur, avec trois contreforts, élevé en blocs orthogonaux de poros jaune ou calcaire coquillier et petites pierres sèches, avec blocage de boue.
— Un tronçon de 13,50 m du proteichisma du IVe s. av. J.-C. en blocs de poros (rue Elikônos), pourvu de deux contreforts sur la face Nord (fig. 15), marque une déviation vers le Sud par rapport au tracé connu, due vraisemblablement à la proximité d'une porte de ville déjà supposée par la présence d'une nécropole à cet endroit. Avec la fondation, le tronçon est conservé sur une hauteur de trois assises et l'existence d'une quatrième au moins est attestée.
M.-A. Bernier, Étude topographique sur les ports de la Mégaride antique (1990) [1995], examine les ports de Nisée et de Pagai. Si le deuxième ne soulève que quelques points d'interrogation sur sa topographie, l'emplacement même du premier n'est toujours pas précisé. L'auteur, après une étude exhaustive des vestiges et des textes anciens, propose deux possibilités pour la localisation de Nisée et de l'île de Minôa.
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