ATHÈNES. - Céramique (Tour Ν et Bâtiment Y) - 1994
Kerameikos Excavations, Céramique
La campagne, conduite en 1994 sous la direction de U. Knigge, a porté, cette année encore, sur l'étude de la Porte sacrée. G. Kuhn a poursuivi le relevé de la porte dans sa phase thémistocléenne à l'aide de quelques sondages opérés en profondeur dans les remblais des vieilles fouilles. B. von Freytag gen. Löringhoff étudia la tour Ν de la Porte sacrée, ainsi que des secteurs du passage entre la courtine et le bâtiment Y.
La fouille en profondeur à l'intérieur de la tour Ν n'a pas permis de prouver l'existence d'un état thémistocléen supposée par F. Noak et K. Kübler. En revanche, on a récolté des fragments de sculptures qui recollent avec d'anciennes découvertes, dont des jambes de cheval appartenant au corps du cheval avec tête et cavalier conservé au Céramique (fig. 3), d'autres provenant de plaques du Musée national, qui ont probablement formé le socle d'un monument funéraire (F. Willemsen, MDAI (A) 85 [1970], p. 30 sq., pl. 13) et un autre fragment figurant un pied de trône avec ornements colorés et restes de draperies, qui complètent un fragment de stèle inscrit représentant une femme assise attribué par F. Willemsen à Aristoclès (ibid., p. 36 sq., pl. 15).
Sous les remblais se trouvait le terrain naturel, rougeâtre, que Kübler désignait comme sol vierge. Il contenait plusieurs sépultures, dont la plus ancienne, une amphore utilisée comme urne, fermée par un cratérisque et enterrée profondément dans le sable alluvial de l'Éridanos, date de la période de transition entre les époques submycénienne et protogéométrique ; l'urne, que nous illustrons (fig. 4), accompagnée de nombreux récipients (petits lécythes, cruche, askos, etc.), contenait, en dehors d'esquilles d'os, un anneau en or et plusieurs quenouilles à filer. On relève encore une amphore de même époque avec un skyphos comme couvercle, un pithos de forme inhabituelle de toute évidence protogéométrique, qui contenait le squelette d'une jeune femme d'environ 25 ans sans mobilier et qui provenait probablement d'une sépulture secondaire. Une coupe en bronze sans doute grecque, unique et jusqu'ici sans parallèle, avec quatre sirènes (têtes en bosselure, corps ciselés), date environ du milieu du VIIe s. av. J.-C. et provient d'un bûcher ou d'une aire de sacrifices.
Des sondages sous le bâtiment Y ont livré quelques beaux tessons à figures noires et rouges, dont un fragment d'amphore à figures noires avec deux têtes masculines et un fragment de lébès à figures rouges avec une représentation d'Héraklès affrontant le lion.
On propose en outre un projet de canalisation de l'Éridanos – actuellement dévié dans le réseau urbain pour préserver les ruines des inondations – depuis la Stoa Poikilè jusqu'au Céramique, afin de redonner à l'Éridanos, vestige de l'héritage antique comme tout autre monument, sa fonction première.
Signalons que J. K. Papadopoulos réexamine les cultes funéraires en Grèce et à Athènes en particulier, à la lumière des études d'I. Morris et de J. Whitley, dans JMedA 6 (1993.2), p. 175-206. Il discute les relations entre les cultes du Bronze Récent et du début de l'Âge du Fer, qui, selon lui, sont sous-estimées par les auteurs cités. Dans la même revue, p. 207-221 et 223-229, les auteurs critiqués répondent. Des ensembles céramiques du début de l'époque hellénistique provenant de la nécropole du Céramique sont publiés dans Ελληνιστική κεραμική, par K. Braun, p. 23-34, et par A. Schöne-Denkinger, p. 39-45.
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