ATHÈNES. - Agora (Stoa Poikilè, Sanctuaire Aphrodite Ourania et Stoa Basileios) - 1994
Néolithique - Néolithique Final
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Agora antique, Athenian Agora
Les fouilles de 1994 avaient deux buts : démonter les restes médiévaux au-dessus des bâtiments classiques derrière l'extrémité Ouest de la Stoa Poikilè et explorer les niveaux profonds des deux côtés de l'Éridanos, devant la Stoa Poikilè et à l'Ouest.
Au Nord furent démolies sept maisons privées attestant, après un abandon aux VIIIe et IXe s., une occupation importante aux Xe et XIe s. Le quartier était modeste, même si les capacités de stockage étaient grandes : une douzaine de pithoi ou silos de techniques diverses ont été découverts. Au Nord de l'Éridanos, des couches plus récentes, coupées par les constructions modernes de la rue Hastingos, suggèrent une occupation aux XIIe-XIVe s. Les murs paléochrétiens s'appuient sur des couches de destruction témoignant de l'invasion slave de 582-583.
Plus près de la rivière, dans le secteur de l'autel d'Aphrodite Ourania, sous le temple du début de l'époque romaine, ont été dégagés des murs de soutènement en appareil polygonal de terrasses portant les restes de maisons archaïques et du début de l'époque classique. Plus à l'Ouest, quatre nouveaux fragments d'une conduite de terre cuite du début du Ve s. qui apportait de l'eau depuis l'Académie ont été découverts. Un puits situé 10 m au Nord de l'autel archaïque et en activité jusqu'au sac perse contenait des figurines en terre cuite de déesse assise, des pesons de métier à tisser et de nombreux fragments de céramique et de lampes ; sa position, à 23 m au Nord de l'Éridanos, indique que même à l'époque archaïque la rivière jouait un rôle moindre dans l'approvisionnement en eau de la cité. Dans ce secteur, aucun niveau de l'Âge du Fer ni du Bronze Moyen ou Récent n'a été repéré ; en revanche du matériel pouvant être daté du Néolithique Final à l'ΗΑ II, notamment un fragment de saucière et des lames d'obsidienne, a été découvert.
Au Sud de la rivière, en face de la Stoa Poikilè, un sondage de 4,50 x 5 m a livré une stratigraphie de la fin du VIe au milieu du IVe s. av. J.-C. Des traces de roues en métal ont été relevées. Dans le niveau du début du Ve s., des trous de poteaux d'un diamètre de 25 cm et d'une profondeur de 15 à 40 cm pourraient être les supports des ikria (tribunes de bois) élevés sur l'Agora à la fin du VIe et au début du Ve s. pour les représentations théâtrales. Le canal en pierre présente des traces de réparation des IIIe-IVe s. ap. J.-C. et son percement, dans la 1re moitié du Ve s. av. J.-C, fait partie du programme de construction de la Stoa Poikilè. Le sol le plus bas de l'Agora peut être daté de la 2e moitié du VIe s. av. J.-C.
Au Sud de la rue Hadrianou, des sondages ont permis d'explorer les niveaux anciens de la Voie des Panathénées à l'Est de la Stoa Basileios et au Nord de l'enclos du carrefour. D'autres entailles et trous de poteaux ont été découverts, aménagements possibles pour les ikria érigés pour les spectateurs de la procession des Panathénées dans l'angle Nord-Ouest de l'Agora ; des clous en fer trouvés là semblent confirmer cette hypothèse. Les niveaux de la 2e moitié du Ve s. av. J.-C, dépourvus de ces trous, se caractérisent par une terre meuble qui semble attester l'existence, non d'une route, mais d'une piste de course (dromos).
Un matériel varié a été découvert. Avec des ostraca de 480 av. J.-C. on a mis au jour la main gauche d'un acrotère de petit cavalier en terre cuite dont le torse avait été trouvé en 1971-1972 et qui a dû être brisé lors du sac des Perses. Dans un contexte antérieur au milieu du IVe s. av. J.-C, on a découvert un triobole de la 2e moitié du Ve s. av. J.-C. avec la tête d'Athéna et la chouette, en plomb recouvert d'une pellicule d'argent, témoignant d'un cas ancien de contrefaçon, ainsi qu'un petit disque de terre cuite portant l'empreinte d'un sceau ou d'une bague avec l'une des plus anciennes représentations connues de l'Athéna Parthénos avec la Niké dans la main droite et le serpent Erichthonios. Enfin, on relève une stèle inscrite datant de l'époque augustéenne, remployée dans les fondations du temple d'Aphrodite ; avec ses 43 lignes honorant les hipparques et les phylarques qui ont servi en 282/281 av. J.-C, la stèle nous renseigne sur le fonctionnement de la cavalerie hellénistique. Par la mention de son érection dans la « Stoa des Hermès », elle peut, avec la stèle trouvée en 1962 à 40 m au Nord-Ouest de celle-ci et citant pour la même année les mêmes officiers, nous aider à localiser cette stoa au Nord-Ouest du sanctuaire d'Aphrodite, juste au-delà des limites des fouilles actuelles.
C. Lawton publie, Hesperia 64 (1995), p. 121-130, quatre fragments de reliefs des fouilles de l'Agora, dont deux proviennent de décrets honorifiques et un d'un document concernant peut-être une victoire navale.
J. L. Shear rassemble et étudie, Hesperia 64 (1995), p. 179-224, les inscriptions du IVe s. provenant de l'Agora et relatives aux inventaires de navires.
M. B. Walbank publie, Hesperia 64 (1995), p. 61-65, un décret du début du IVe s. av. J.-C. trouvé sur l'Agora d'Athènes qui traite des relations entre Thasos et Athènes et, ibid., p. 315-324, des inscriptions découvertes entre 1933 et 1937 liées à la reconstruction des murs d'Athènes à la fin de la première décennie du IVe s. av. J.-C.
M. Osanna, ASAA 66-67 (1988-1989) [1993], p. 73-95, revient sur le problème de la localisation du sanctuaire d'Aphrodite Ourania.
M. Pagano propose d'interpréter le « Palais des géants » comme la résidence de la famille d'Eudoxie, épouse de Théodose II, Hesperia 64 (1995), p. 159-161.
S. Rotroff, Ελληνιστική κεραμική, p. 17-22, publie le matériel céramique provenant d'une citerne dite « Satyr Cistern », sur les pentes de l'Aréopage, illustrant le développement de la céramique attique à travers la 2e moitié de IIIe s.
Dans la série The Athenian Agora XXVII, R. F. Townsend, publie The East Side of the Agora. The Remains beneath the Stoa of Attalos (1995).
S. G. Miller, in M. H. Hansen, K. Raaflaub (éds.), Studies in the Ancient Greek Polis, Hisloria Einzelschriften 95 (1995), p. 133-156, met. en doute la reconstitution traditionnelle des bâtiments publics sur le côté Ouest de l'Agora et suppose une nouvelle position pour les anciens Métrôon et Bouleutérion.
T. L. Shear Jr., in M. H. Hansen, K. Raaflaub (éds.), Studies in the Ancient Greek Polis, Hisloria Einzelschriften 95 (1995), p. 157-190, donne son interprétation sur le même sujet.
Ph. Dimitrakopoulos publie, Παρουσία 10 (1994), p. 487-505, l'ensemble du matériel (photos, dessins, articles de presse, etc.) concernant la chapelle de saint-Elisée, autrefois située rue Aréôs ; construite sans doute au XVIe s., elle fut démolie par son propriétaire en 1943. Le monument a été l'église paroissale des célèbres auteurs A. Papadiamantis et A. Moraïtidis.
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