ATHÈNES. – Céramique - 1992
Kerameikos Excavations, Céramique
Fouilles de l'Institut allemand. — La campagne de 1992 a porté sur les trois secteurs du Bâtiment Y, de la Voie sacrée et de la Porte sacrée.
U. Knigge a quasiment achevé la fouille des bâtiments Y1-3, sans toucher au niveau inférieur où avaient été installées des tombes pré-thémistocléennes. Il s'est avéré impossible de reconstituer un plan cohérent du bâtiment le plus ancien (Y1). On a en revanche, malgré le pillage des blocs de leurs murs, reconnu les plans des états suivants, Y2 et 3. Au Sud des deux pièces dégagées en 1991 s'ouvrait un vaste péristyle entourant une cour. À l'époque de la construction du péristyle de Y2, au début du IVe s. av. J.-C., la cour était bordée de dalles de marbre ; sur le côté Sud, une canalisation recueillait l'eau de pluie ruisselant du toit du péristyle. Lors de la rénovation du bâtiment Y2, le dallage et la canalisation furent enterrés sous un sol de fragments de marbre, dans lequel avaient été aménagées des cavités rondes de ca 70-90 cm de diamètre pour une profondeur de 30-40 cm : elles contenaient probablement des récipients en terre cuite qui servaient à collecter l'eau du toit du péristyle ou des citernes avoisinantes.
Leur plan exclut que les bâtiments Y2 et 3 aient été une maison privée ; les proportions et les dimensions des deux pièces, ainsi que l'emplacement de leur porte, décentrée, suggèrent qu'il s'agit de salles de banquets. Cet hestiatorion, situé à la fois à l'extrémité de la Voie sacrée et à proximité du bâtiment Z, maison privée du secteur résidentiel proche de la Porte sacrée, a pu abriter des banquets cultuels aussi bien que profanes ; le temple de Déméter, Korè et Iakchos, selon l'interprétation que propose N. Papachatzis du texte de Pausanias, se trouvait vraisemblablement immédiatement à l'Est du bâtiment Y.
Dans le tronçon fouillé sous la direction de B. von Freytag, on peut affirmer que la Voie sacrée était, à l'époque classique, divisée en une chaussée pour les véhicules et un trottoir pour les piétons. Le chemin des piétons n'empruntait pas le gué sur lequel les véhicules franchissaient l'Éridanos, mais passait probablement par un pont de bois. Dans le lit de l'Éridanos d'époque impériale, on a mis au jour, sous un remblai de la fin de l'époque classique, un pavement de pierres de taille situé à environ 1 m au-dessus du fond du lit de la rivière de l'époque de Thémistocle : peut-être est-il lié à l'élévation du lit du canal à la fin du Ve s. av. J.-C., qu'ont révélée également les fouilles américaines à proximité de la Stoa Poikilè.
Au Sud de la Voie sacrée, des sondages profonds dans le bâtiment X ont dégagé un état antérieur, qui a livré un fragment de tête d'un Hermès classique.
G. Kuhn a poursuivi d'autre part l'étude de la Porte sacrée. Les fondations du mur de courtine Sud étaient constituées de gros blocs de l'époque de Thémistocle. La céramique recueillie dans la tranchée de fondation permet de dater la construction du socle monumental de la 2e moitié du IVe s. et non de l'époque de Conon ; de même, le tronçon de mur polygonal entre le Dipylon et la Porte sacrée date probablement de 307-304 av. J.-C., tout comme la Porte du Dipylon.
On a par ailleurs achevé la consolidation du pilier au taureau de l'enceinte de Dionysos de Kollytos, et ajouté, avec la coopération de la IIIe Éphorie, un auvent du côté Est du musée, où seront abrités des monuments enlevés de la nécropole.
Sur les résultats des campagnes de fouilles 1990-1991 (cf. BCH 115 [1991], Chron., p. 837-839), on dispose désormais du rapport publié par U. Knigge, AA (1993), p. 125-140.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran