ATHÈNES. – Acropole - 1993
Acropolis, Acropole
1) Travaux de restauration du Parthénon. — Un rapport de M. Korrès sur les travaux effectués en 1992-1993 nous apprend que :
— sur le côté Est, on a achevé la remise en place de tous les blocs restaurés, ce qui a permis de démonter les échafaudages ;
— sur le côté Sud, la 5e colonne, de 60 tonnes, a été déplacée (fév. 1992), afin d'en réparer et compléter le 1er tambour, sous la responsabilité de K. Zabas. La colonne avait été déplacée par l'explosion de 1687 et menaçait ruine, malgré la consolidation du 1er tambour postérieure à la destruction de la mosquée en 1842, puisqu'un des blocs de cet édifice y avait été réutilisé — ainsi qu'un fragment de la partie Sud de la frise. Pour le déplacement de la colonne (fig. 1), on a employé le système illustré fig. 2, capable de soulever, bouger et faire tourner une colonne entière : il a ainsi été possible de restaurer le 1er tambour sans démonter la colonne. On a ensuite remis en place son architrave restaurée, avant de tailler en 1993 les cannelures sur le marbre moderne à la manière antique ;
— environ 400 blocs des murs de la cella, restaurés par Balanos (1842-1844), ont été démontés afin d'être étudiés et dessinés par N. Toganidis. L'étude entreprise concerne également des centaines de blocs restés sur le sol sans être réutilisés dans les anastyloses précédentes. Les données, informatisées dans un programme mathématique appelé « Iktinos », ont déjà permis d'identifier la place originelle de ces blocs dans les murs de la cella ;
— le tronçon de la frise occidentale encore in situ (dix-sept blocs au total) a été transporté au musée pour y être traité, sous la direction de P. Kouphopoulos. Quatre-vingts blocs voisins ont également dû être démontés afin d'être restaurés ;
— le déplacement de tambours et de blocs du stylobate du pronaos a apporté confirmation aux remarques précédemment formulées par M. Korrès concernant l'histoire du plan du Parthénon : la construction progressait simultanément sur toute l'étendue du monument, mais toujours avec une avance de la partie orientale de la péristasis et de la cella. Quatre importantes modifications intervinrent dans le plan dès le début de l'exécution : les colonnes du pronaos, à l'origine identiques à celles de l'opisthodome, furent amincies de 6 cm. Sur les côtés Est et Ouest de la cella, le premier degré fut élargi respectivement de 6 et 10 cm par rapport aux prévisions initiales, et la profondeur du pronaos fut augmentée de 16 cm. La façade orientale, avec ses quatorze métopes et les métopes des extrémités des côtés, était achevée avant la mise en place des triglyphes et métopes des trois autres côtés. Toutes les observations concordent à prouver que les changements étaient dus à quelques révisions du programme sculpté, qui visaient à l'augmenter et en particulier à développer la frise ionique.
La presse s'est fait l'écho des travaux exposés supra, en particulier du déplacement de la 5e colonne (21-28/02 ; 7, 24/08 ; 10-11/12/1992). Elle a d'autre part signalé les objections émises par les représentants de la Communauté européenne à un usage qu'ils jugent excessif du ciment pour les copies des plaques de la frise.
Tα Νέα, Βήμα, 19/08/1992.
Signalons la découverte, sur le versant Sud de l'Acropole, d'un fragment de métope du Parthénon : représentant une figure masculine juvénile, acéphale, il appartient à la métope Sud n°13.
Απογευματινή, Έθνος, 18/04 ; Νίκη, 20/04/1992.
2) Propylées. — En 1992, on a commencé le démontage des plaques de couverture de la toiture en marbre du bâtiment central. Les profondes entailles ouvertes par Balanos ont causé d'importants dégâts. Le problème du plafond est complexe, et suscite une série d'études (Conférence de Ch. Bouras, 29/03/1993). La presse, relatant les opérations de démontage des poutres de la toiture des salles Est et Ouest du bâtiment, annonce que les travaux entrepris dureront six à sept ans (18/02/1992).
3) Temple d'Athéna Nikè. — Les nombreux problèmes posés par le monument ont empêché les progrès des travaux. Le problème de la restauration du marbre de la frise doit être résolu indépendamment de celui de la restauration du bâtiment lui-même (Conférence de Ch. Bouras, 29/03/1993).
La Commission pour la conservation des Monuments de l'Acropole a chargé en 1989 A. Matthaiou, M. Kreeb et G. Malouchou de rédiger le catalogue des inscriptions de l'Acropole, qui est désormais achevé. A. Matthaiou présente, Ηόρος 8-9 (1990-1991), p. 9-14, deux fragments conservés dans les réserves, l'un du décret de Salamine IG I3 1, qui porte la fin des cinq premières lignes, l'autre d'un Hermès acéphale, ex-voto de Στρομ[β..], datant de 480-470 av. J.-C. : il s'agit probablement d'une œuvre de l'artiste Strombichos, qui a signé aussi un autre Hermès trouvé à l'Amphiaraion d'Oropos.
C. Vlassopoulou publie par ailleurs, ibid., p. 15-16, deux fragments découverts dans les remblais de la citerne creusée au Bas-Empire dans les Propylées. Le premier, fragment d'une colonne votive dorique, porte une inscription de deux lignes, en faux boustrophédon pour la première et ἐπὶ τὰ λαιὰ pour la seconde (ca 500 av. J.-C.) : [Εὐέ]νορ ἐπ[οίεσεν] / [Ἀνγέλ]ιτος : Ἐχ[----]. Le second est un fragment de stèle avec inscription en alphabet ionien, du milieu du ve s. av. J.-C.
S. B. Aleshire et A. Matthaiou ont identifié un nouveau fragment de la grande stèle opisthographe avec catalogues d'offrandes de l'Asklépieion d'Athènes IG II2 1534 (ibid., p. 45-51).
Trois autres inscriptions votives, dont l'une à Zeus Philios, du milieu du IVe s. av. J.-C., et une autre à Hygie, antérieure au IVe s. av. J.-C., sont publiées par A. Thémos, ibid., p. 59-62.
Concernant les fouilles américaines de la pente Nord de l'Acropole, on signale que K. T. Glowacki a soutenu en 1991 une thèse intitulée « Topics concerning the North Slope of the Akropolis at Athens », disponible sur microfilm.
M. Korrès retrace pour sa part, dessins et photographies à l'appui, Vom Penteli zum Parthenon. Werdegang eines Kapitells zwischen Steinbruck und Tempel gezeichnet und beschrieben (1992), l'histoire du seul chapiteau inachevé du premier Parthénon qui nous soit parvenu.
Signalons également la parution de l'ouvrage d'O. Palaghia, The Pediments of the Parthenon, Monumenta Graeca et Romana VII (1993), où sont pris en compte les récents recollages et identifications de nouveaux fragments.
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