MÉGARE - 1987
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Megara
La IIIe ΕΠΚΑ publie dans l'ArchDelt 42 (1987) [1992], Β'1, p. 34-49 — avec, comme chaque année, un plan de situation fort utile — les résultats de seize fouilles d'urgence menées en 1987, où ont étédégagés :
Constructions classiques et hellénistiques
— plusieurs murs appartenant à quatre bâtiments, vraisemblablement des maisons, dont la date s'échelonne entre le VIe s. av. J.-C. et le Bas-Empire (angle des rues Papakonstantinou et Marathônos) ; l'une des pièces, du Ve s. av. J.-C., était semi-circulaire ;
— l'angle d'un bâtiment du IVe s. av. J.-C. (angle des rues Prytaneiou et G. Schina). Au Nord, on a fouillé deux puits aux parois constituées de plaques de calcaire coquillier, qui étaient reliés entre eux ; deux canalisations aboutissaient dans l'un des deux puits par deux ouvertures voûtées ;
— un bâtiment rectangulaire, à murs en blocs de poros et sol de terre battue, du IVe s. av. J.-C. (rue Palaiologou 48) ; sur le même terrain, un édifice du Bas-Empire comportait deux pièces aux murs enduits de mortier hydraulique, avec un escalier : il pourrait s'agir des vestiges d'un atelier céramique ;
Constructions impériales et byzantines
— les vestiges d'un bâtiment protobyzantin, rue Sp. Schina 10 ;
— deux édifices du Bas-Empire et de l'époque protobyzantine, séparés par une chaussée de terre battue, bous laquelle passait un grand égout orienté Ouest-Est (rue Prytaneiou 8) ;
— une partie du portique protobyzantin (fig. 1) qui constituait la limite orientale de l'agora (angle des rues Prytaneiou et D. Schina). Sur le stylobate en marbre, des colonnes en marbre à fût lisse portaient des chapiteaux ioniques ; sur l'un des fûts était gravée l'inscription en neuf lignes de la fig. 2, où l'on lit les noms de l'éparque de la ville et de ceux qui avaient pris en charge la construction du bâtiment, probablement au Ve s. ap. J.-C. Le sol intérieur était constitué de plaques de marbre rectangulaires. Un prostôon s'étendait peut-être à l'Ouest ;
— trois pièces de la partie occidentale d'un édifice du Bas-Empire ou du début de l'époque protobyzantine (rue du 28 Octobre) : les murs d'une cour pavée supportaient probablement un étage; une entrée souterraine était surmontée d'un linteau en briques voûté ;
Chambres souterraines
— quelques-uns des murs de cinq bâtiments, dont le plus ancien remonte à l'époque classique, rue Chr. Moraïti 41 ; le bâtiment de la phase suivante (IVe s. av. J.-C.) comprenait deux chambres souterraines mitoyennes, de 5,70 x 5 m, dont l'appareil des murs est composé de blocs de poros séparés par des portions construites en petites pierres (fig. 3) ; l'une des deux chambres a conservé son sol dallé et deux colonnes monolithes, de section carrée, en calcaire coquillier; les phases ultérieures de l'édifice datent du Bas-Empire (citerne et puits) et de l'époque byzantine ;
— une chambre souterraine de plan trapézoïdal, du début de l'époque hellénistique (rue Zeuxidos 21) ;
— une chambre souterraine, rectangulaire, à sol de terre, peut-être du milieu de l'époque hellénistique (rue Mykinôn). Deux autres chambres ont été dégagées à l'extrémité de la même rue ;
Tombes et nécropoles
— cinq tombes (sarcophages en calcaire coquillier et tombes en jarre), allant du Géométrique Récent à la 1re moitié du Ve s. av. J.-C., sur le même terrain de la rue Mykinôn ; elles abritaient des squelettes d'adolescents et contenaient, entre autres offrandes, des figurines en terre cuite, des sphécôtères et des spirales du Géométrique Récent, ainsi que des grandes fibules de bronze ;
— une tombe à ciste archaïque, rue Haghias Paraskévis 27, qui abritait trois squelettes sans offrandes ;
— vingt-quatre tombes datées du VIe-Ve s. av. J.-C. (angle des rues G. Mavroukaki et Chr. Moraïti) ; six de ces sarcophages en calcaire coquillier avaient été utilisés à plusieurs reprises. Les tombes faisaient partie de la nécropole Sud-Est, qui longeait la route Eutheia, menant de l'agora vers Nisaia ; les chaussées successives s'étagent entre l'époque classique et l'époque impériale.
L'ensemble rue-nécropole fut recouvert à l'époque protobyzantine par trois bâtiments où plusieurs phases ont été mises en évidence ; on y reconnaît entre autres des réserves et une pièce à sol dallé. Les bâtiments recouvraient les vestiges d'un grand édifice classique d'au moins six pièces, dont l'une contenait une citerne longue et étroite. Une chambre souterraine d'époque hellénistique avait conservé les deux colonnes qui y étaient dressées sur une base carrée ; parmi le matériel, on signale un fragment de cuillère en os, un fragment de meule à huile en poros, et, sur le sol, des tessons des IVe-IIe s. av. J.-C. Une autre chambre souterraine à deux pièces, dont une extension plus récente et de construction rudimentaire, avait des murs en appareil isodome, un pilier carré et un sol pavé ;
Rues
— sur les contreforts Sud de l'acropole de Karia, un tronçon, taillé dans le rocher, de la rue orientée Sud/Nord-Ouest qui menait à la porte de l'acropole ; elle était bordée par plusieurs murs non identifiés, à proximité d'une citerne enduite de mortier hydraulique rouge foncé ;
— une autre portion de rue, avec canalisation en pierre pour l'évacuation des eaux de pluie, rue Minoas 13A ; la chaussée de terre battue, d'époque impériale, recouvrait deux autres chaussées, dont la plus ancienne datant du IVe s. av. J.-C. À l'Ouest ont été mis au jour une citerne, un puits et une canalisation byzantine; au Sud, on a fouillé deux tombes de la nécropole Sud-Est, une tombe à ciste du VIe s. av. J.-C. et un sarcophage de la 1re moitié du Ve s. av. J.-C. ;
Remparts
— un nouveau segment du mur d'enceinte, en blocs de poros avec remplissage de pierraille et d'éclats de taille, recoupé dans la rue Efpalinou ; il date de la phase la plus ancienne, d'après les guerres médiques et d'avant la construction des Longs Murs, d'environ 460. Son avant-mur, à 7 m au Nord, épais de 0,60 m seulement, est construit en petites pierres et boue, renforcé par endroits de quelques blocs de poros. Entre les deux passait une rue en terre battue.
Quatorze stèles et fragments de stèles funéraires datant d'entre le IVe s. av. J.-C. et le IIe s. ap. J.-C., découvertes à Mégare pendant la dernière décennie, sont publiées par P. Philippou-Angélou, Ηόρος 8-9 (1990- 1991), p. 107-111.
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