ISTHMIA. – Sanctuaire de Poséidon - 1992

Sous la direction de E. R. Gebhard (Université de l'Illinois), l'équipe a mené en 1992 une campagne entièrement consacrée à l'étude des objets et de l'architecture en vue de la publication finale, dont nous retiendrons les conclusions suivantes :
— la céramique du temple archaïque témoigne d'un violent incendie autour de 470 av. J.-C. ; des amphores contenant du vin et de l'huile étaient à l'époque stockées à l'intérieur de la cella ;
— le matériel céramique d'entre 700 et 550 trouvé dans le sanctuaire compte une majorité de vases à boire ; les types sont en continuité avec ceux du VIII^e s. ; on compte à la fin du VII^e et à la 1^re moitié du VI^e s. de nombreuses importations laconiennes, mais aucune attique ;
— à la fin du VI^e et au V^e s., les très nombreuses tasses à vernis noir, trouvées sur la terrasse Nord-Ouest et dans le puits circulaire avec les armes et l'armure, étaient sans doute des offrandes de soldats et de voyageurs ;
— les 3 062 fragments de poros taillé découverts sur la terrasse Est sont les restes de la taille des cannelures du temple classique. Des marques de maçons (bandes, traits, lettres) étaient gravées et peintes sur de nombreux fragments ;
— on a identifié, parmi les fragments architecturaux trouvés dans la partie Nord du téménos, les blocs d'un petit bâtiment dorique, peut-être une entrée, qui pourrait avoir été dressé sur une base découverte dans ce secteur. Les bâtiments du sanctuaire ont subi de graves dommages ca 200 av. J.-C. De nombreux fragments de colonnes du temple classique ont été trouvés dans des dépôts liés à la construction du mur du premier téménos romain, à une époque où la colonnade du péristyle a probablement été refaite ;
— les fragments de statues de marbre permettent à ce jour de reconstituer huit statues-portraits plus grandes que nature, du II^e s. ap. J.-C. ; le groupe qu'elles constituaient (empereurs, personnages officiels, prêtres ou anciens rois de Corinthe) se dressait vraisemblablement dans le Palaimonion antonin.

À Rachi, d'autre part, on a poursuivi le travail de reconstitution des plans des maisons et des ateliers et identifié trois longs passages suivant la crête et un transversal. La couche de destruction contient un matériel de ca 200 av. J.-C.