OLYMPIE. - Pélopion, Léonidaion et Bouleutérion - 1994
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romain
Archaia Olympia
Une dernière campagne de fouilles s'est déroulée à Olympie dans la région du Pélopion, sous la direction de H. Kyrieleis, en mai 1994. Quatre nouveaux secteurs du propylon classique ont fait l'objet d'investigations. Les découvertes faites dans ce cadre proviennent toutes des dépôts secondaires fluviaux constitués de débris provenant de la partie Nord du sanctuaire. Nous citerons en particulier une série d'animaux en bronze de l'époque géométrique. Se trouve ainsi confirmée l'observation faite dans les secteurs du Prytanée, selon laquelle le Cladéos atteignait, encore au VIIe s., du moins dans les périodes de crues, le Gaion et la colline du Pélopion. C'est dans ce contexte aussi que la partie Sud-Ouest du tumulus préhistorique fut endommagée. Il a été impossible de recueillir des indices épigraphiques pour la datation du propylon, mais des observations relatives à la technique de construction montrent que la porte n'a probablement pas été construite au IVe s. ; elle ferait déjà partie du grand programme de reconstruction du début de l'époque classique.
Dans le cadre du programme de recherche « Olympie sous l'Empire romain », conduit par U. Sinn, la fouille du bâtiment au Sud-Ouest du Léonidaion a été poursuivie, ainsi que celle des « thermes du Léonidaion ».
Une nouvelle inscription apporte des précisions sur les fêtes de culte au IVe s. ap. J.-C. (fig. 25). La séquence des vainqueurs des concours olympiques datables, du moins hypothétiquement, se terminait jusqu'ici avec la 265e Olympiade (277 ap. J.-C). Deux noms isolés, Philoménos de Philadelphie et le prince arménien Varazdates, sont généralement placés dans la 287e Olympiade (369 ap. J.-C). L'origine exotique du dernier est, pour certains, la preuve que la fête en l'honneur de Zeus avait perdu pour les Grecs, depuis un certain temps déjà, son importance religieuse. La nouvelle inscription sur plaque inscrite en bronze est conservée de manière fragmentaire (env. 70 x 40 cm), découpée dans l'Antiquité déjà ; elle donne des noms d'athlètes vainqueurs entre le Ier s. av. et la fin du IVe s. ap. J.-C, des disciplines lourdes et légères, originaires d'Asie Mineure et de Grèce propre, dont quelques Athéniens, ainsi qu'un nombre élevé d'habitants de Thespies en Béotie. Le dernier enregistrement est relatif à la 291e Olympiade (385 ap. J.-C). La forme et le contenu de l'inscription indiquent qu'il s'agit d'une liste des noms des adhérents d'une association d'athlètes, dans un ordre non chronologique. La découverte de la plaque à l'intérieur du « Bâtiment Sud-Ouest » confirme la thèse, déjà émise en raison de son architecture spécifique, que ce bâtiment servait à une association d'athlètes.
Deux blocs de corniche richement ornés, dont nous illustrons un exemple (fig. 26), proviennent de la décoration intérieure de la maison de l'association d'athlètes et sont attribués à un atelier local du Péloponnèse.
Les thermes au Nord de la maison de l'association, construits vers 300 ap. J.-C, quoique d'aspect modeste à l'extérieur, constituent un complexe très ambitieux aux points de vue esthétique et technique. La technique de chauffage du mur comporte un système fermé de conduits de chaleur verticaux encastrés côté à côte dans le mur (fig. 27). Des petits fragments des mosaïques de pavement ont été mis au jour. Ainsi une grande fréquentation du sanctuaire aux environs de 300 est attestée et l'hypothèse d'une destruction directe ou indirecte d'Olympie par les Hérules en 267 ap. J.-C. est de nouveau mise en doute.
L'étude de la céramique de l'époque romaine impériale par A. Martin montre que les habitants de l'agglomération de l'Antiquité tardive (Ve-VIe s.) utilisaient en grande partie de la céramique importée (amphores à vin égéennes, amphores à huile africaines et syriennes, lampes africaines, ainsi que céramique fine d'Afrique ou d'Asie Mineure).
Dans le secteur du Bouleutérion, le rangement et l'étude des blocs de construction a permis de démontrer qu'il s'agit selon toute probabilité du plus ancien bâtiment d'ordre ionique à Olympie. Des travaux de nettoyage dans le secteur Nord du « mur de rive » du Cladéos confirment qu'il s'agit d'une digue destinée à protéger des inondations le terrain situé plus à l'Est.
Ph. de Carbonnières, Olympie. La victoire pour les dieux (1995), envisage le sanctuaire à travers ses vestiges et ses légendes fondatrices, en suivant un fil directeur : les jeux, dans leur développement, leurs aspects techniques, leur impact politique et cultuel.
T. K. Andrews, Bronzecasting at Geometric Period Olympia and Early Greek Metals Sources (1994) [1995], envisage des origines possibles (italiote, macédonienne et balkanique) des métaux (bronze, plomb et étain) utilisés pour la fabrication des offrandes.
Ch. Schauer, Ελληνιστική κεραμική, p. 174-184, publie du matériel céramique provenant de dépôts tardo-hellénistiques d'Olympie.
U. Sinn, G. Ladstätter et A. Martin, Nikephoros 6 (1993), p. 153-158, étudient le « Bâtiment Sud-Ouest » au Sud-Ouest du Léonidaion, peut-être construit avec une participation impériale.
Le 9e volume de Bericht über die Ausgrabungen in Olympia (1994) réunit des études relatives aux fouilles conduites sur le site en 1962-1966 et présente divers types de mobilier en bronze (casques, sphyrelata, périrrhantéria, figurines, trépied).
J. Heiden, Terracottas, p. 135-139, présente les réparations et les constructions de nouvelles toitures opérées dans un grand nombre de bâtiments du site à l'époque classique.
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