PATRAS - 1988
Patra, Patras, Patrai, Patrae
La présentation des collections dans les salles d'exposition du musée a été réorganisée. On signale de nouvelles pièces exposées. ArchDelt 43 (1988) [1993], B'1, p 147.
La VIe ΕΠΚΑ rend compte ibid., p. 148-163, des fouilles conduites sur 316 terrains en 1988, dont nous mentionnons ci-dessous les résultats les plus intéressants.
Vestiges mycéniens
Des murs remontant à la période mycénienne continuent à être dégagés à Pagôna (rue Chryssovitsiou) (cf. BCH 117 [1993], Chron., p. 804). Les limites Sud de l'établissement ont pu être déterminées (rue Lysiou-Marangopoulou).
Constructions hellénistiques et impériales
On relève entre autres la mise au jour de murs de l'époque romaine tardive constitués de blocs de réemploi et d'un sol de dalles en terre cuite et marbre (rues Botsari et G. Rouphou), d'un mur en opus testaceum (rue Lontou), celle d'une maison romaine en opus reticulatum (rues K. Paléologou et Germanou), ainsi que des vestiges d'ateliers (rues Kalavrytôn et Antheias).
On note en particulier un complexe remontant à l'époque romaine comprenant un local dont les murs sont constitués de plaques de terre cuite liées avec du mortier grossier et pourvu d'un seuil monumental, une partie de jardin dont les extrémités étaient munies de citernes semi-circulaires reliées entre elles par un canal et dont les murs et le sol étaient revêtus de plaques de marbre. Les murs extérieurs du jardin étaient pourvus de bases en pierre d'Astakos pour supporter des colonnes ou des statues. Les restes d'une construction ornementale monumentale subsitaient au centre du jardin (rue Lontou).
Bordant une rue en gravier d'époque hellénistique, en fonction jusqu'à la période byzantine et restée en service jusqu'au début du XXe siècle, pourvue d'un égoût maçonné assurant l'évacuation des eaux des édifices limitrophes, des bâtiments appartenant à deux phases de la période hellénistique et trois phases de l'époque romaine ont été dégagés. Sous les restes d'un sol en mosaïque remontant à la période paléochrétienne a été mis au jour un trésor de 107 monnaies de bronze du Ve et du VIe s. À l'époque paléochrétienne appartiennent également deux tombes à tuiles et une tombe à ciste implantées dans les ruines des édifices romains (rues Karatza et Bouphou).
Ateliers
Au Nord d'une rue dallée d'époque romaine ont été dégagés les vestiges d'ateliers de production céramique (cf. ArchDelt 31 [1976], B'1, p. 91 ; 40 [1985], Β'1, p. 115-116) (rues Karaïskaki et Kalamogdarti, fig. 29). Deux des fours conservaient encore leurs piliers et leurs canaux. Le second étage d'un des deux était préservé, soutenu par une voûte à armature en terre cuite (fig. 30). Une grande quantité de vases entiers ont été récoltés à l'intérieur. Une aire de travail de préparation de l'argile était également conservée.
Un ensemble de pressoirs, séparés les uns des autres par des murs de pierre et argile, remonte à la fin du Ier s. av. J.-C. et au début du IIe s. ap. J.-C. (fig. 31). Le complexe était entouré d'un mur identique à ceux qui délimitaient les pressoirs entre eux. Il a été détruit lors de l'extension de la nécropole Est au milieu du IIe s. ap. J.-C. (rue Patrôn-Klaous, cf. ci-dessous).
Vestiges byzantins
Une rue remontant à la période byzantine et comptant deux phases était constituée de fragments de tuiles et de pierres rondes (rue Karpénissiou). La présence de conduites datant de l'occupation turque indique que l'utilisation de la route byzantine se poursuivait à cette période.
Port
Une fondation constituée de blocs de poros et de dalles de calcaire, certains réemployés, doit être rattachée aux installations portuaires de la ville romaine (voir ArchDelt 31 [1976], Β'1, p. 114) (rues Bouboulinas 7 et Kanari).
Nécropole Nord
Un tronçon de la voie en gravier qui traverse la nécropole a été dégagé, ainsi qu'une partie d'un columbarium daté du Ier s. ap. J.-C, un monument funéraire et des tombes à ciste et à tuiles (fig. 32). Les murs du columbarium étaient pourvus de cavités où avaient été placées des urnes en terre cuite. Une tombe à ciste et un sarcophage monolithique en poros ont été placés à l'intérieur du columbarium à une époque postérieure. Un sol en dalles de pierres et des fragments architectoniques de réemploi placés au-dessus du columbarium après la destruction de son élévation en forme de tholos atteste l'occupation du secteur même après la période romaine. Le monument funéraire, de plan quadrangulaire et dont les fondations ont été dégagées sur trois côtés, était pourvu d'une exèdre orientée vers la voie qui traverse la nécropole, avec un banc posé sur deux pieds en forme de pattes de lion. Des fragments de demi-colonnes et de pilastres appartenaient au monument, dont on ignore toutefois le type de couverture et la hauteur. Au cœur du monument se trouvait une petite chambre funéraire orthogonale, dans laquelle on accédait par un seuil de pierre situé sur la façade arrière du monument. Deux niches ménagées dans le mur du fond de la chambre funéraire étaient dépourvues d'urnes. Mais dans le sol de la chambre, une urne en plomb était imbriquée dans les fondations de l'édifice. La moulure du toichobate permet de dater l'édifice du Ier s. ap. J.-C. (rue Kanakari).
Dans un autre secteur de la nécropole Nord (rue Pouqueville), des tombes, à tuiles ou à ciste, depuis la période classique jusqu'au début de l'époque romaine, contenaient de riches offrandes dont on mentionne une couronne de fleurs multicolores et des idoles en terre cuite, des monnaies, des bijoux en or, des lamelles en argent, des miroirs en bronze. Trois monnaies de bronze étaient déposées dans la bouche des sujets ensevelis dans les tombes à tuiles. On relève également le grand nombre d'urnes cinéraires (22 en terre cuite, 1 en plomb) implantées dans des fosses de forme orthogonale recouvertes par une dalle plate ou plus rarement par une tuile courbe, ainsi que douze fosses peu profondes, fermées par une plaque de terre cuite et qui contenaient les ossements calcinés du mort et ses offrandes.
Nécropole Sud
Ont été fouillées 68 tombes à ciste avec parois en pierres sèches et briques cuites et à tuiles, qui datent de l'époque romaine tardive à la période paléochrétienne (rue Messolonghiou). Les squelettes reposaient soit sur la terre, soit sur des tuiles laconiennes, soit sur des plaques de terre cuite plates. Des deux seules tombes dont la couverture est conservée, l'une est fermée par une plaque de marbre et deux de pierre, l'autre par trois plaques de pierre. Les offrandes étaient pauvres.
Nécropole Est
Quatre tombes romaines à chambre et une partie d'édifice plus tardif de fonction indéterminée ont été fouillées, en plus de douze tombes dont 6 à tuiles et 6 à ciste, pauvres en offrandes, et quatre sépultures à crémation avec urnes en terre cuite (rue Patrôn-Klaous). Au milieu du IIe s. ap. J.-C, la nécropole s'est étendue au-dessus d'un complexe de pressoirs (cf. ci-dessus). Les tombes étaient en majorité à tuiles, une à ciste et une à fosse orthogonale et couverture de trois dalles en calcaire. Les offrandes étaient généralement pauvres, sauf dans une tombe de femme, où on note un pendentif en or avec une Aphrodite en repoussé, une boucle d'oreille en or avec une pierre verte, un unguentarium en verre, une perle en or. On mentionne encore trois tombes à incinération. La nécropole a cessé d'être utilisée à la suite d'une inondation au IIIe s.
Un tronçon du mur oriental d'un péribole funéraire d'époque romaine en opus mixlum a été dégagé à la rue Kalavrytôn.
D. Kyriakou, Ελληνιστική κεραμική, p. 185-195, publie certains vases hellénistiques représentatifs provenant des 182 tombes classiques et hellénistiques découvertes jusqu'en 1983 dans les nécropoles Nord et Sud de Patras.
Dans l'étude de M. Petropoulos sur les fermes de la région de Patras, Structures rurales, p. 405-424, on trouve un catalogue de 176 installations rurales localisées, à la suite de fouilles ou de prospections, dans la plaine mais aussi sur les collines. Il s'agit généralement de bâtiments rectangulaires qui disposent d'une partie à usage agricole avec pressoir à vin ou à huile. La majorité de ces installations, de taille petite ou moyenne, appartient à l'époque impériale.
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