TÉGÉE. – Sanctuaire - 1992
Sous la direction de E. Østby, une équipe internationale a mené une troisième campagne de fouilles sur le site du sanctuaire.
À proximité de la route moderne, on a découvert, remployée dans un mur de soutènement récent, une statue féminine drapée de taille humaine, de la fin de l'époque hellénistique. Vêtue d'un chiton et d'un himation, elle avait une tête et des bras rapportés. Des fragments architecturaux en remploi ont également été dégagés dans le même secteur.
Dans le secteur Nord, proche du temple, la fouille a porté sur deux zones. À proximité de la rampe d'entrée Nord du temple, on a mis au jour le sol en usage de l'époque de la construction de l'édifice jusqu'à la fin de l'Antiquité : dans cette cour à ciel ouvert, dont la surface fut au cours des siècles simplement légèrement rehaussée, on a repéré sur l'un des sols des ornières de roues dues au passage d'un véhicule particulièrement large et lourd. Un puits profond, apparemment tardif, a livré un matériel hétérogène, d'un cheval de bronze géométrique jusqu'à de la céramique byzantine, en passant par des fragments de moulures du temple classique. Dans le sondage voisin, on a atteint les niveaux archaïques sous-jacents au sol de la cour. Le premier niveau présentait les petits trous de poteau d'une structure en bois de plan et de taille encore indéterminés. En dessous, dans une épaisse couche rougeâtre de débris de briques crues calcinées, dont certaines portaient des traces d'enduit blanc, on signale la découverte d'un bol en bronze hémisphérique, qui fermait l'embouchure d'un aryballe du Protocorinthien Ancien ou Moyen.
À l'intérieur du temple, entre les fondations des colonnades intérieures de l'édifice du début de l'époque archaïque, on a mis au jour les vestiges d'un second édifice cultuel plus large (ca 4 m) et plus récent que son prédécesseur : de même plan absidal, construit comme lui selon la technique du clayonnage sur pieux à l'intérieur et à l'extérieur du mur, sans socle de pierre, il comprenait peut-être une rangée de poteaux intérieurs qui soutenaient le toit et une banquette intérieure le long du mur Nord. Le matériel date du Géométrique Récent. Les deux bâtiments se sont apparemment succédé à bref intervalle — l'abondance des trous de poteau empêche d'identifier la stratigraphie liée à chacun des deux édifices (fig. 1) ; le riche matériel de la fin du Géométrique Moyen-début du Géométrique Récent est vraisemblablement en relation avec le premier bâtiment. Dans le pronaos du temple classique, un puits rempli de déchets de terre cuite et de scories métalliques, qui a livré une céramique du Géométrique Moyen et Récent, atteste la pratique d'une activité métallurgique dans le sanctuaire géométrique.
F. Poplin a entrepris l'étude des ossements constituant les restes de sacrifices et de repas rituels recueillis dans les niveaux des deux bâtiments géométriques. Les couches classiques du secteur Nord ont livré une dent de lion.
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