OLYMPIE - 1991
Archaia Olympia
Sous la direction de H. Kyrieleis, la campagne de 1991 a porté sur trois secteurs :
1) J. Rambach a effectué, pour vérification, deux sondages profonds à l'intérieur de la « base en forme de navire », sous le Prytanée. On a déjà rappelé (BCH 111 [1987], Chron., p. 535) les hypothèses émises concernant sa datation et son interprétation. Aucun vestige de structure de pont en bois n'a été retrouvé, ce qui peut s'expliquer par les mouvements du lit de la rivière ou les perturbations dues aux anciennes fouilles. Des tessons géométriques, trouvés dans la couche de graviers sous la fondation la plus récente, prouvent que l'installation, du moins dans sa deuxième phase, date de l'Âge du Fer et non de l'époque mycénienne, voire préhistorique.
On a en outre poursuivi les travaux dans la zone du Pélopion, sur le côté Est du tumulus HA II. Il est désormais assuré que les couches alluviales n'avaient pas atteint leur niveau actuel lors de la construction du péribole. Le tumulus se présentait plutôt comme un «couronnement», sur la moitié supérieure d'une éminence naturelle au-dessus de la plaine.
2) Le programme de recherches « Olympie sous l'Empire romain », dirigé par U. Sinn, s'est poursuivi à l'automne 1991 avec les fouilles et études suivantes :
— on a achevé l'exploration des ruines au Nord du Prytanée. Un puits avait été construit à l'époque hellénistique au Nord du péristyle : le corps du puits, profond de 7,10 m, est constitué de 94 lits de briques en terre cuite maçonnées. À la base du puits, conservée sous l'eau, on a pu faire d'intéressantes remarques sur des détails techniques, qui permettent de reconstituer le processus de construction (fig. 1a-c) : le premier lit de briques repose sur un anneau de bois fait de quatre segments assemblés ; cette « fondation » en bois était installée dans la fosse destinée au puits, initialement profonde de quelques mètres seulement et encore au-dessus de la surface des eaux souterraines ; les lits inférieurs de briques étaient alors maçonnés sur l'anneau de bois (fig. 1a) ; on extrayait ensuite la terre à l'intérieur du puits, sous l'anneau de bois, si bien qu'il s'enfonçait lentement avec les lits de briques maçonnés (fig. 1b). Ce processus était répété jusqu'à ce que l'anneau de bois constituant la base du puits se trouvât à quelque 80 cm au-dessous du niveau de l'eau. La partie située au-dessus de l'eau pouvait alors être maçonnée à sec (fig. 1c). Les vases (fig. 2) et les lampes, en parfait état, recueillis au fond du puits datent son abandon peu après le milieu du Ier s. av. J.-C., après une utilisation pendant environ un siècle. Le secteur situé au pied de la pente occidentale du Kronion servait au campement et au ravitaillement, comme le confirment les abondants restes de nourriture (ossements animaux, noyaux de pêches et d'olives, pépins de raisin, coquilles de noix et de pignons) trouvés sur le sol.
On a dégagé, devant l'extrémité Sud de l'entrée du péristyle, les restes d'une base maçonnée : la façade, majestueuse, était flanquée de deux statues.
— La fouille des ruines au Sud-Ouest du Léonidaion (fig. 3) a permis de confirmer les observations tirées des sondages de 1985 (cf. BCH 110 [1986], Chron., p. 693-695) : l'édifice a connu deux phases de construction, mais la première phase de travaux (époque néronienne ?) s'est arrêtée peu après la pose des fondations. L'édifice fut probablement achevé au début du IIe s. ap. J.-C., après modification des plans. La plus grande pièce, à l'Ouest de la cour à trois ailes, se distinguait de l'ensemble du complexe, à sol de marbre, par son sol en terre battue. De plus, des banquettes étaient vraisemblablement installées au moins le long de son mur Sud. L'hypothèse selon laquelle la pièce pourrait avoir servi aux athlètes de salle d'exercice est par là renforcée.
Le relevé de l'église byzantine a également été complété (J. Deckers). On a pu, à cette occasion, faire de nouvelles observations sur les niveaux différents des sols dans le narthex, la nef centrale, les deux nefs latérales et le chœur et reconstituer en grande partie l'agencement interne de l'édifice.
Dans le cadre d'un projet de collaboration avec l'Université de Karlsruhe pour la conservation des constructions d'époque impériale, on a commencé en 1991 la consolidation des murs de briques, des enduits muraux et des sols de marbre et de mosaïque (fig. 4).
3) Sur l'Altis, un nouveau programme de nettoyage et de rangement a été lancé sous la direction de K. Herrmann. Les travaux, qui comprennent l'inventaire de quelque 3000 éléments et dureront plusieurs années, ont été commencés dans l'angle Sud-Ouest du temple de Zeus. Pour permettre le transport et le classement systématique des blocs, un nouvel entrepôt de pierres doit être aménagé, doté de grandes plaques de béton pour le protéger de la végétation : c'est une grande aire de 2400 m2 au Sud-Est du Léonidaion qui a été choisie pour la première tranche de travaux.
Signalons la parution de l'ouvrage de W. Gauer, Die Bronzegefässe von Olympia I, Olympische Forschungen XX (1991), ainsi que celle de l'étude, par E. Kunze, des jambières découvertes sur le site jusqu'en 1977, Beinschienen, Olympische Forschungen XXI (1991).
C. Schauer, Μελετήματα 13 (1991), p. 373-378, publie quatre moules trouvés dans l'atelier de lampes du VIe s. ap. J.-C. découvert en 1987 dans la zone du bâtiment romain, au Nord du Prytanée (cf. BCH 112 [1988], Chron., p. 632). Les lampes fabriquées à Olympie avaient pour prototypes des lampes nord-africaines importées.
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