ARTA. – Antique Ambracie - 1990
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Arta
Les Ηπειρωτικά Χρονικά 31 (1994), pl. 25, publient un plan topographique de la ville antique d'Ambracie présentant les diverses fouilles et tous les vestiges architecturaux. On y trouve aussi (ibid., p. 17-29) un rapport sur les fouilles d'urgence effectuées par la XIIe ΕΠΚΑ en 1989-1990 :
— Une rue antique à chaussée dallée NE/SO, portant des traces de roues et bordée de trottoirs a été mise au jour (angle des rues Gr. Palama et Solomou, terrain du Monastère d'Hossios Grigorios). Le long du trottoir Nord-Ouest, on a découvert le mur de façade d'une maison dont la porte à double battant était ornée de ferrures; elle a dû être construite dans la lre moitié du IIIe s. av. J.-C. et détruite au milieu du IIe s. av. J.-C.
— Deux maisons hellénistiques ont été découvertes le long du trottoir Ouest d'une rue antique Est-Ouest, à chaussée de terre battue et petits graviers (rue Priovolou 6, terrain Manou). L'une d'elles devait être dotée d'une cour centrale à péristyle. Elles ont fonctionné entre la fin du IVe et la fin du IIIe s. av. J.-C. Entre les deux maisons, un égout couvert était perpendiculaire à la rue. On note aussi la présence d'une couche avec de la céramique de la fin de l'époque archaïque.
— Des vestiges architecturaux datés du Ve au milieu du IIIe s. av. J.-C. ont été mis au jour (rue Priovolou 4, terrain de la Chambre de commerce et de l'artisanat). Les constructions classiques sont fondées sur une couche contenant de la céramique de la fin du VIIe au VIe s. av. J.-C. Enfoncé dans le sol vierge, un pithos funéraire datait du Géométrique Récent. De la période post-byzantine, il reste 7 dépotoirs circulaires avec de nombreux tessons. Le site, après la destruction de la maison classique, a été inondé à plusieurs reprises.
— Une première installation est attestée au VIIIe s. av. J.-C. uniquement par de la céramique (rue Haghiou Vassiliou 26, terrain Tachou). Une maison du Ve s. bordée par une rue à trottoir dallé constitue la phase de construction suivante ; elle est pourvue de trois portes séparées par des piliers, dont l'une, centrale, à double battant, ouvrait vers le Nord, tandis que les deux issues latérales, à un seul battant, donnaient vers le Sud. Dans une phase postérieure fut bâtie au Nord une grande demeure, que la céramique date de la fin du IIIe s. et qui fut détruite vers la fin du IIe s. av. J.-C.
— Une rue Est-Ouest, sans trottoirs, dont le revêtement doit dater du IVe s. av. J.-C, quoique déjà en usage au Ve s., a été découverte (rue Porphyriou Métropolitou, terrain Liapati). Le site a été utilisé pour la première fois au VIIe s. av. J.-C. pour des sépultures en jarres. La première phase de construction attestée par des vestiges architecturaux remonte au Ve s. et a duré au moins jusqu'au milieu du IVe s. À cette phase appartiennent des vases miniatures et un fragment de plat à poissons à figures rouges. Une maison appartenait à la deuxième phase de construction, du milieu du IVe s. à la fin du IIIe s. av. J.-C. Un tronçon de conduite en pierre servait peut-être à récolter les eaux du toit de la maison. Toute la zone était perturbée par des dépotoirs circulaires post-byzantins.
— La partie inférieure d'un four de potier daté de la fin du Ve ou du tout début du IVe s. av. J.-C. a été mise au jour (angle des rues Haghiou Vassiliou et Haghias Théodoras, terrain Karassoula), appartenant à une installation artisanale dont le reste des structures est enfoui dans les terrains voisins. Le four a cessé de fonctionner avant le milieu du IVe s. et, vers la fin du siècle, une maison fut construite sur son emplacement ; une des deux pièces fouillées était une salle de bain. Une deuxième demeure, contemporaine, était séparée de la première par une conduite. Les deux habitations auraient cessé de fonctionner vers le milieu du IIIe s. av. J.-C. Signalons que toute cette zone était fortement perturbée par des dépotoirs d'époque post-byzantine. La couche la plus ancienne contenait une abondante céramique géométrique récente et corinthienne archaïque, avec un assez grand nombre de vases locaux modelés. Un ensemble clos d'époque archaïque a fourni un fragment d'œnochoé à embouchure trilobée représentant Héraklès et Triton.
— Une maison classique abandonnée ou détruite dans la 2e moitié du IVe s. et une rue en usage jusqu'au début du IIe s. av. J.-C. ont été dégagées (rue Haghias Paraskévis, terrain Saviki). Des remblais liés au revêtement de la rue provient un fragment de tuile laconienne estampée avec un bétyle et les trois lettres DA[M]O qui appartient peut-être à une fortification construite en briques crues protégées par des tuiles. De l'époque postbyzantine datent des petits murs, quatre dépotoirs circulaires et trois sépultures dans des fosses, dont l'une contenait une paire de boucles d'oreille en bronze.
— Une rue NO/SE et des murs appartenant à des maisons ont été fouillés (rue Rôgôn, terrain Apotori). La première phase de construction (maison A) est datée par la céramique de la 2e moitié du IVe s. av. J.-C. Au début du IIIe s. av. J.-C, les ruines sont nivelées et d'autres maisons (B et G) construites. De la maison B, deux pièces et une cour avec un puits ont été reconnues. Une coupe stratigraphique sous le dallage de la cour a donné un grand nombre de vases miniatures qui constituaient probablement le dépôt de fondation de la maison B. La céramique atteste l'utilisation des maisons B et G jusqu'aux premières décennies du IIe s. av. J.-C. Des remblais hellénistiques proviennent également un broyeur, 82 monnaies de bronze, des clous en fer et quelques figurines fragmentaires.
— Une rue Nord-Sud avec deux maisons, séparées par une conduite, présentaient deux phases de construction (rues Arachthou et El. Vénizélou, terrain Gélaraki) ; la première date de la fin Ve - début IVe s. av. J.-C, avec deux dépôts de vases miniatures, de la céramique grossière classique, des figurines fragmentaires, des poids de métier à tisser et des monnaies, alors que la phase hellénistique des maisons, réutilisant les murs extérieurs, est datée du milieu du IIIe s. aux premières décennies du IIe s. av. J.-C Dans les couches supérieures, au-dessus des vestiges antiques, il y avait six squelettes sans mobilier funéraire de l'époque post-byzantine et deux sépultures sans mobilier non plus, visiblement antérieures, dans des fosses contenant des clous en fer.
— Deux murs parallèles NE/SO faits de moellons-briques et de pierres de taille dont la construction rappelle une krépis dallée ont été découverts (rue Vas. Pyrrhou 37, terrain Alyssandratou). La céramique et l'emplacement du terrain laissent à penser que ces murs font partie de petites constructions entourant le monument découvert dans le terrain Spyropoulou voisin.
— Trois tombes à ciste orientées NE/SO ont été fouillées (rue Kommenou 127, terrain Skandali). Le contenu des tombes 1 et 2 date les sépultures du tout début de l'époque hellénistique, tandis que la troisième est légèrement postérieure. Autour des tombes, dans un environnement perturbé dès l'Antiquité tardive, on a découvert, entre autres, les restes d'une couronne de feuilles d'olivier en bronze doré.
— Un segment de trottoir dallé orienté NO/SE (rue Ambrakias 25, terrain Krika), faisant suite à celui découvert en 1987 dans le terrain Photoniata, était bordé à l'Ouest par les vestiges d'une maison du début de l'époque hellénistique, dont deux pièces (A et B) ont été explorées. Sous le sol a été dégagé un petit mur d'époque archaïque. De la pièce A proviennent deux poids de métier à tisser et une anse de vase en bronze, de la pièce B un fermoir en bronze, un broyeur en pierre et des monnaies en mauvais état. Une monnaie de Phlionte date la couche de destruction de la maison du dernier quart du IVe s. av. J.-C Quatre dépotoirs post-byzantins ont fourni de la céramique vernissée, des vases en verre et des petits objets, comme un dé à coudre et un hameçon en bronze.
I. Andréou, ΦΗΓΟΣ, p. 77-98, dans son étude sur les périboles funéraires de la Grèce du Nord-Ouest, présente le péribole archaïque en Π de la nécropole Ouest de la ville (cf. BCH 117 [1993], Chron., p. 814).
M. Oikonomidou, ΦΗΓΟΣ, p. 279-288, étudie la circulation des monnaies en bronze d'Ambracie.
V. Karatjeni, ΦΗΓΟΣ, p. 289-304, propose que le ιερόν όρος et l'επιφανές όρος Κράνεια soient la même colline, qui s'identifie avec l'actuelle Guelberini.
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