HALAI - 1992
Néolithique - Néolithique Ancien - Néolithique Moyen - Néolithique Récent
Theologos Akra
J. E. Coleman (Cornell University) a mené en 1992 une troisième campagne de fouilles dans cinq secteurs de l'acropole.
Dans le secteur F, plus de 200 m2 d'occupation néolithique ont désormais été dégagés. Le sol vierge ayant été atteint dans l'une des tranchées, on a une séquence stratigraphique complète des niveaux néolithiques : le matériel le plus ancien date du Néolithique Ancien (ca 6000 av. J.-C.). D'importants dépôts du Néolithique Moyen succèdent aux niveaux de la première occupation. Les vestiges architecturaux de ces deux périodes comprennent des socles de murs en pierre probablement surmontés de briques crues, et des sols d'enduit de torchis blanc. Une partie de la céramique « Red-on-White » du Néolithique Moyen ressemble à celle de Sesklo. Du Néolithique Récent datent un abondant matériel, des murs semblables à ceux des périodes antérieures, ainsi qu'un mur de clôture (?) massif. Le site fut abandonné pendant la phase « Tsangli-Larissa », au début du Néolithique Récent I (ca 5000 av. J.-C.).
Dans le secteur A, on a dégagé la limite Nord-Ouest d'une vaste pièce rectangulaire, dont le mur Nord-Ouest a conservé au moins dix assises de briques crues sur un socle de pierre : elle a pu servir à la préparation et au séchage de briques crues. Trois réceptacles en pierre pouvaient servir de moules à briques, ou d'étalons. Des amphores découvertes dans la pièce adjacente permectent de dater l'utilisation du bâtiment d'avant la fin du VIIe s. av. J.-C. On a renoncé à interpréter les plates-formes circulaires comme des greniers, puisqu'on n'y a pas retrouvé la moindre trace de matière organique : elles pouvaient être liées à la fabrication des briques crues dans le bâtiment voisin. Les édifices du secteur A répondent plus à un usage public qu'à un usage privé.
Le secteur C, au centre de l'acropole, a livré un abondant matériel céramique et d'usage domestique antérieur à la destruction de la ville par Sylla en 85 av. J.-C. De l'autre côté de la rue Nord-Ouest/Sud-Est, on n'a dégagé aucun niveau romain au-dessus des vestiges hellénistiques : l'occupation romaine était restreinte. Les vestiges du début et du milieu de l'époque impériale sont rares ; on remarque en revanche une intense activité sur le site au Bas-Empire et en particulier au Ve et au VIe s. Dans le secteur H, on a découvert deux tombes du Ve-VIe s. : l'une d'elles, voûtée, avec entrée menant à une porte à l'Est, avait abrité au moins seize squelettes ; les quinze lampes recueillies portaient toutes des symboles chrétiens. Les tombes du secteur H sont probablement postérieures à l'occupation domestique dans la moitié Nord-Ouest de l'acropole, tout comme vraisemblablement l'église du secteur G, dans laquelle on a dégagé une mosaïque à panneaux figurés (bol avec oiseaux, cygne, aigle auréolé) entourés de guillochis, qui date du VIe s. L'église s'étendait dans un premier état à l'Ouest des murs actuellement conservés et fut remaniée à plusieurs reprises.
De nombreux vestiges aujourd'hui submergés ont d'autre part été repérés sur le rivage au pied de l'acropole.
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