VÉLESTINO (ANTIQUE PHÈRES) - 1988
Velestinon
En 1988, la XIIIe ΕΠΚΑ a effectué sept fouilles à l'intérieur et autour de la ville de Vélestino, ArchDelt 43 (1988) [1993], Β'1, p. 243-249, qui peuvent être résumées comme suit :
Dans la partie méridionale de la cité antique (rue Pherôn), on a fouillé partiellement une grande maison hellénistique (16 x 13 m), ainsi qu'une rue qui passait à l'Ouest de celle-ci. La construction de la maison n'est pas particulièrement soignée ; les murs, conservés sur 0,60-0,90 m de haut, sont construits en briques crues sur soubassement de pierres sèches. La maison comprend un ensemble de pièces assez complexe dont l'extension totale n'est pas connue ; certaines des pièces peuvent avoir été hypèthres ou semi-hypèthres. Une des plus caractéristiques, au Nord, présente un dallage de galets et des enduits peints partiellement conservés in situ. L'espace Nord-Ouest, semi-hypèthre, comporte sur deux côtés une petite stoa, peut-être avec des colonnes en bois. La maison a subi plusieurs remaniements (terrain G. et Th. Apostolina).
Dans la partie Nord-Est de la cité antique (rue M. Antipa), des fouilles de sauvetage ont mis au jour les restes d'une petite conduite d'évacuation datant de la turcocratie, au Sud et à l'Ouest les ruines d'un bâtiment d'époque hellénistique de construction sommaire, comportant une conduite d'évacuation et peut-être une stoa, à l'Est une partie de bâtiment un peu antérieur (classique?) reposant sur le sol vierge ; cet édifice comprend au moins trois pièces de construction analogue à celui de l'époque hellénistique ; dans le sol vierge, on a fouillé une tombe à ciste d'enfant, peut-être géométrique.
Au lieu-dit Avlagadia (terrains Yatsou et Tsoubekou), on a complètement dégagé, outre une tour conservée sur 3,40 m de haut (fig. 45), un tronçon du rempart Sud, partiellement visible en surface, d'une épaisseur de 3,40 à 3,45 m et conservé sur 1,50-2,90 m de haut, dont l'appareil est semblable à celui du mur de l'acropole daté du IVe s. av. J.-C.
Dans la rue Riga Pheraiou, on a mis au jour une partie du rempart Sud-Est, dont la construction est également semblable à celle du mur de l'acropole.
Au Sud-Ouest de la ville, sur la place Smolenski (terrain Kyriazi), on a fouillé une petite tombe à ciste géométrique : son emplacement, assez éloigné de l'habitat, témoigne de la grande dispersion des sépultures de l'époque.
Au Nord-Est du rempart de la cité antique (terrain Makropoulou), la découverte d'éléments architectoniques et de céramique hellénistique en surface a conduit au nettoyage d'un silo souterrain construit en fragments de tuiles laconiennes. Sa hauteur dépasse 1,90 m, son diamètre est de 1,60 m, tandis que son embouchure est de 0,80 m de diamètre.
Lors d'une fouille de sauvetage sur le sommet de Kastraki (terrain Laïtsou), on a vérifié la stratigraphie avec une succession de phases d'habitat allant de l'époque mycénienne à la période hellénistique et une réutilisation de l'espace comme cimetière pendant la turcocratie. Une cour avec des fosses-dépotoirs et des murs partiellement fouillés date de la période hellénistique ; 3 tombes d'enfants en fosse géométriques avaient été creusées dans la couche mycénienne, dans laquelle on a reconnu deux phases de construction : des restes de murs des maisons de la fin de l'époque mycénienne, détruites par un incendie, et un mur plus ancien, qui reposait sur une mince couche mésohelladique. Parmi le matériel recueilli, signalons des figurines, des tuiles estampées et des monnaies hellénistiques, des figurines mycéniennes et des obsidiennes, ainsi que deux tessons néolithiques, très rares dans le secteur de la ville antique.
On signale d'autre part la remise par un particulier d'une petite stèle de marbre à fronton, datant du début de l'époque hellénistique et provenant de la nécropole Nord de Phères ; elle porte l'inscription άψευδον ονοκόπα. ArchDelt 43 (1988) [1993], Β'1, p. 258.
Dans La Thessalie A', p. 215-224, A. Batziou-Eustathiou publie un four de potier mycénien découvert lors d'une fouille d'urgence de l'Éphorie dans le terrain Saranli, qui se trouve du côté E/SE de la Magoula Bakali. Dans les couches au-dessus du four, on a dégagé trois tombes à ciste datant de la fin de l'HR IIIC. D'assez grandes dimensions (1,60 m de diamètre), ce four, dont il reste la chambre de chauffe, le tiers du foyer et le dromos devant l'ouverture, est le premier exemple de four mycénien en Thessalie. D'après l'étude de la céramique, qui date du milieu de l'HR IIIC, on constate que les formes les plus communes sont les hydries et les amphores de grandes dimensions ; les petits vases fermés sont rares, tandis que les vases ouverts – skyphoi, cratères, coupes, kalathoi et phiales – sont les plus nombreux.
A. Doulgéri-Intzessiloglou présente, dans La Thessalie Β', p. 71-92, une étude de synthèse sur les résultats des fouilles effectuées de 1976 à 1993 dans la ville antique de Phères; M. Di Salvatore publie, La Thessalie Β', p. 93-124, les résultats de ses recherches sur le territoire de la ville antique, insistant sur les rues et les relations avec les villes voisines, telles que Skotoussa, Thèbes et Érétrie; enfin, E. Østby revient La Thessalie Β', p. 139-142, sur la date qu'il a proposée pour le temple dorique de Zeus Thaulios (cf. BCH 116 [1992], Chron., p. 893). P. Chryssostomou, La Thessalie Β', p. 339-346, publie une étude sur le culte de la déesse Énodia de Phères (cf. BCH 116 [1992], Chron., p. 892) à partir des recherches archéologiques, topographiques et des trouvailles fortuites ; signalons que le même auteur a publié une étude consacrée aux cultes d'Énodia et de Zeus Meilichios et Thaulios par rapport à la fête macédonienne dite Xandika, dans Μακεδονικά 29 (1993- 1994), p. 175-208.
A. Doulgéri-Intzessiloglou, Ελληνιστική κεραμική, ρ. 363-388, présente 47 lampes hellénistiques provenant des fouilles d'urgence effectuées par la XIIIe ΕΠΚΑ dans la ville antique de Phères, depuis quinze ans. Il s'agit du premier ensemble thessalien étudié systématiquement. À part quelques exemples probablement importés, la production principale à l'époque hellénistique était locale, influencée au début par des prototypes attiques et plus tard d'Asie Mineure.
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