VERGINA - 1991
Les collaborateurs de M. Andronikos ont travaillé en 1991 dans les quatre secteurs suivants :
— dans le sanctuaire de la Mère des Dieux-Cybèle, au centre de la ville antique, S. Drougou a achevé le dégagement de l'espace double, avec un sol de terre battue et des murs de briques crues, pourvu d'un trou de libation (fig. 1) et d'un autel chthonien, qui constitue la partie Nord de la grande pièce centrale consacrée aux mystères. Un seuil de marbre permet la communication entre les deux parties, dans chacune desquelles se trouvait un bûcher. On y a recueilli un grand nombre de pesons pyramidaux, dont certains timbrés, ainsi que des monnaies de bronze et une riche céramique hellénistique, datant du milieu du IIe s. av. J.-C. ; un sceau en terre cuite représentant une tête d'Héraklès permet de supposer l'existence d'archives dans le sanctuaire. Sous l'angle Nord-Est de cet espace, on a partiellement dégagé un bâtiment à mosaïque de galets, de la fin du IVe s. av. J.-C. ;
— dans le sanctuaire d'Eukleia, Ch. Saatsoglou-Paliadéli a terminé la fouille du dépôt mis au jour en 1990 à l'extérieur du mur Nord du grand temple, sans découverte notable. Les vestiges d'un bâtiment d'époque impériale ont livré un fragment d'une statue colossale de serpent lové, posé sur une plinthe : le diamètre du corps atteint 0,25 m. Le dépôt serait postérieur au milieu du IIe s. av. J.-C, terminus ante quem de la construction du grand temple. À l'intérieur du temple, un foyer semi-circulaire conforte l'hypothèse de l'existence d'un autre culte à Aigai ;
— P. Phaklaris a poursuivi la fouille du rempart oriental (cf. BCH 112 [1988], Chron., p. 649) et cherché à localiser son retour Nord, afin de déterminer l'extension de la partie Nord de la ville. Le rempart a été dégagé sur 16 m (fig. 2) ; large de 2,80 m, il est constitué de deux parements de grands blocs de poros sur une hauteur de trois assises, liés par un blocage de petites pierres brutes ; le reste de l'élévation était en briques crues.
On a d'autre part continué le dégagement de la tour semi-circulaire découverte en 1987 (cf. BCH 112 [1988], Chron., p. 649) : d'un diamètre de 6,30 m, elle est construite en blocs de poros et se prolonge par une avancée orthogonale à l'intérieur du rempart. Parmi le matériel recueilli, on signale, à côté de céramique hellénistique, une monnaie d'Antigone Gonatas, ainsi que les rebuts d'un atelier céramique ;
— A. Kottaridou a surveillé le début des travaux de construction du hangar des tombes royales : lors du creusement des fondations, on a mis au jour à l'Est du tumulus dix-huit sépultures, dont deux tombes en jarre, deux tombes à tuiles et seize tombes en fosse ou en briques ; la moitié d'entre elles datent du IVe s. av. J.-C, les autres datent de la fin du IIIe s. et de la lre moitié du IIe s. ; sauf deux tombes de femmes et deux tombes d'enfants, il s'agit de tombes d'hommes. Dans la plus importante d'entre elles, du IVe s. av. J.-C., on a trouvé, avec de nombreux vases en terre cuite, une épée en fer, un strigile, une couronne de bronze plaquée d'or, deux pyxides en bronze et une en plomb. Certaines de ces tombes sont probablement à mettre en relation avec les stèles funéraires retrouvées dans les remblais du grand tumulus.
Ergon (1991) [1992], p. 62-70.
Les fouilles menées en 1988 dans la nécropole (cf. BCH 113 [1989], Chron., p. 644) font l'objet d'un rapport dans les PraktArchEt (1988) [1991], p. 99-107. Concernant les fouilles effectuées en 1990, déjà résumées dans le BCH 115 (1991), Chron., p. 784-785, on peut se reporter également aux articles signés A. Kottaridou, S. Drougou, C. Saatsoglou-Paliadéli et P. Phaklaris, ΑΕΜΘ 3 (1989) [1992], p. 1-44.
N.G.L. Hammond reconsidère, dans le BSA 86 (1991), p. 69-82, les tombes à ciste des Ve et IVe s. découvertes à Mégali Rachi, près d'Aiani, afin de démontrer que les tombes dégagées à Vergina en 1977 ne sont pas des phénomènes isolés mais s'inscrivent dans la ligne d'évolution des inhumations royales. Il propose pour les tombes I, II et III des datations fondées sur des critères architecturaux et conteste* les identifications des morts suggérées par M. Andronikos.
(*) Erratum, lire : "appuie" (v. BCH 117 [1993], Chron., p. 846, n.) [O.D.]
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