THESSALONIQUE - 1988
On rend compte également, ArchDelt 43 (1988) [1993], B'2, p. 369, 371, 377-394, des vingt-six fouilles, dont nous retiendrons ici les résultats les plus importants.
Remparts. — La double muraille de la partie Nord-Ouest de l'acropole a été mise au jour sur une longueur de 100 m environ (rue Agraphon). Signalons les travaux de restauration et de consolidation du rempart occidental de la ville, le long de la rue Klavdianou : à l'extrémité Ouest de ce tronçon de la muraille ont été dégagés une nouvelle tour, une autre partie de la courtine et le proteichisma du rempart Est sur une longueur de 46,50 m, conservé sur une hauteur considérable (3,20 m) ; on y a découvert une petite porte en plein cintre, murée à une période indéterminée, ainsi qu'une construction en forme de tour isolée, située dans l'espace entre le proteichisma et le rempart (10, rue Filikis Etaireias et Tsimiski). Enfin, notons les restes d'un four de potier (fig. 90), du type à deux étages (rue Monastiriou), à l'extérieur du rempart occidental.
Sondages dans les églises de la ville. — Un pavement paléochrétien, des murs romains et un mur datant probablement de l'époque hellénistique ont été découverts sous la crypte de saint-Démétrius.
Fouilles dans la Ville basse. — On a poursuivi la fouille de l'insula qui jouxte l'agora romaine (carrefour des rues Ménélaou, Egnatia et Ghennadiou) (cf. BCH 118 [1994], Chron., p. 752) : on a partiellement mis au jour un bâtiment datant de la fin du Ve s. ap. J.-C, doté d'une pièce oblongue pourvue d'une abside à l'Est et d'une construction funéraire (?) à l'Ouest ; les remblais contenaient des tombes à plusieurs niveaux, dont les plus récentes ont fourni de la céramique des XIIIe-XIVe s. ; à l'Ouest de cette nécropole, on relève les vestiges d'un autre bâtiment méso-byzantin, qui dépendait sans doute du catholicon du monastère de saint-Jean, fondé entre 944 et 946. En outre, on a dégagé sur une longueur de 17 m une rue dallée romaine, bordée des murs extérieurs de bâtiments à plusieurs phases de construction ; on a exploré quatre pièces du bâtiment longeant la rue à l'Ouest (3, rue Haghiou Nikolaou). De plus, on a fouillé le triclinium luxueux, pavé d'opus seclile dans la salle oblongue et de grosses tesselles dans l'abside, d'une maison privée paléochrétienne dont on a partiellement mis au jour deux autres pièces (5, rue Prophitou Ilia).
Fouilles dans la Ville haute. — Une citerne post-byzantine en forme de losange et à voûte en berceau a été fouillée (rue Arsinoïs). Un caniveau construit a été dégagé sur une longueur de 5 m (rue Akropoleôs). Signalons les découvertes d'une fontaine datant de l'époque turque (50, rue Dimitriou Poliorkitou), de deux citernes paléochrétiennes, l'une pavée de plaques orthogonales en terre cuite (10 A, rue Eptapyrghiou) et l'autre dallée (7, rue Kastoros), ainsi que d'une canalisation datant de l'époque paléochrétienne avec remaniements pendant la turcocratie (rue Eptapyrghiou). Un bâtiment paléochrétien à salle oblongue appartenait sans doute à un atelier au dense réseau de canalisations (5, rue Arachthou). La fouille la plus significative a mis partiellement au jour la partie occidentale d'un bâtiment cruciforme (église ?), inscrit dans un quadrilatère et précédé d'un narthex, et sa crypte souterraine : dans les remblais du narthex, on a exploré trois tombes byzantines à ciste construite, l'une à l'extrémité Sud et les autres à l'extérieur des murs Nord et Est ; la crypte conservait son pavement d'origine, ainsi que deux passages voûtés souterrains intacts qui s'ouvraient dans le mur Sud du bras Sud (explorés sur environ 5,35 m) ; le mur Nord du bâtiment était décoré de peintures murales ; d'autres murs, trouvés plus au Nord, appartiennent sans doute à des annexes (12, rue Vyzantos).
Nécropoles. — Le rapport de la 9e EBA donne des informations sur la nécropole Est1, où l'on a exploré 112 nouvelles tombes au total : 1) neuf tombes du Bas-Empire, dont six à ciste et deux à couverture de tuiles ; une des tombes à ciste contenait un trésor de 32 monnaies en bronze (terrain du musée byzantin) ; 2) un groupe de trois tombes à ciste construite et à voûte en berceau qui conservent des peintures murales (fig. 91) (3, rue Vassilissis Olgas, dans la cour de l'ex-1er Lycée de garçons) ; 3) 90 tombes en total, le long du côté Nord de l'hôpital de St-Démétrius (cf. aussi BCH 118 [1994], Chron., p. 752), datant des époques romaine et paléochrétienne : les tombes chrétiennes sont situées le long de la rive Ouest du torrent de Saint-Paul et suivent son lit vers le Nord et le Sud ; seule une tombe isolée conservait des peintures murales représentant deux croix sur sa paroi Nord.
(1) L'inscription trouvée lors de la fouille de la nécropole sous l'actuel hôpital de saint-Démétrius et mentionnée dans la Chronique de l'année précédente (cf. BCH 118 [1994], Chron., p. 752) fut reprise par M. B. Hatzopoulos, Bull (1993) n° 364 et SEG XLII 626 : Χρήστος CΑΓΙΡΩ|ΝΙ (= Σαφιρωνι?) τη ιδία θυγα|τρί μνήμης χά|ριν.
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