KIPIA-AKROVOUNI. – Sanctuaire du héros Avlôneitès - 1985

On a poursuivi en 1985 la fouille du sanctuaire du héros Avlôneitès (cf. BCH 110 [1986], Chron., p. 725), où quatre grands amoncellements de pierres ont été explorés. Le premier n'a livré que quelques fragments d'inscriptions et de sculptures, dont une tête d'homme barbu en marbre. Le second recouvrait un édifice à deux pièces, dans lequel on avait découvert en 1968 les fragments d'un siège avec les noms des procurateurs de la colonie romaine de Philippes ; on en a recueilli en 1985 d'autres fragments, ainsi que de nombreux fragments de reliefs votifs et d'inscriptions, de blocs architecturaux et de statues. Un mur appartenant à un bâtiment du Bas-Empire a été mis au jour sous le 3^e amas de pierres. On a dégagé sous le dernier le prolongement de l'édifice du Bas-Empire partiellement fouillé en 1983 (cf. BCH 115 [1991], Chron., p. 915) (fig. 1) : le mur Nord est vraisemblablement le péribole du sanctuaire. La couche de destruction a livré un grand nombre de monnaies du IV^e s. ap. J.-C., de Constantin le Grand et de ses successeurs. Il existe une phase architecturale plus ancienne, liée à une couche cendreuse contenant, avec des tessons du II^e-I^er s. av. J.-C., des coquillages et des ossements animaux. De nombreux graffiti attestent l'existence d'un culte (héroïque) précédant l'installation, à l'époque impériale, du culte du héros Avlôneitès, vénéré du II^e au IV^e s. ap. J.-C. Plusieurs représentations de ces divinités semblent suggérer une identification du héros avec Dionysos, Héraklès ou Asklépios. Les inscriptions votives cependant font référence exclusivement à Avlôneitès, comme celle de la base de statue illustrée fig. 2 : Εἰκέσιος Φοιβίδου / Ἥρων[ι Α]ὐλωνείτη / Ε[ὐχ]ήν. Offrande courante du sanctuaire, à côté des colonnettes inscrites, les autels supportaient probablement pour la plupart des thymiatéria. Les bâtiments et les offrandes ont été systématiquement détruits, lorsque la religion nouvelle tenta de supprimer radicalement les cultes populaires implantés sur le Pangée, montagne sacrée de Dionysos.
ArchDelt 40 (1985) [1990], Chron., p. 263-266.