THASOS. – Liménas - 1992

Fouilles franco-helléniques. — Pour les rapports complets, se reporter au BCH 117 (1993), p. 647-652 et 658-661.

1) Port antique. — À l'occasion d'une huitième et dernière campagne, A. Simossi (Éphorie des Antiquités sous-marines) et J.-Y. Empereur (CNRS) ont examiné le port oriental dont le môle mesure 115 m de long. Celui-ci a connu deux phases de construction, l'une archaïque, l'autre liée à la muraille du IV^e s. av. J.-C.

2) Théâtre. — Z. Bonias (XVIII^e ΕΠΚΑ), J.-Y. Marc et D. Viviers (EFA) et J.-C. Moretti (CNRS) ont mené une campagne de nettoyage, de fouille et d'étude portant principalement sur le koilon ; Ils ont pu établir, sur des critères stratigraphiques, l'existence d'une phase d'aménagement du koilon au III^e s. av. J.-C., dont sont contemporains les fragments architecturaux du proskénion, ainsi qu'une accentuation importante de la pente au II^e s. ap. J.-C., lorsque l'évolution des spectacles entraîna des travaux d'aménagement. D'autre part, à l'arrière de la dernière rangée de gradins, au sommet du koilon, le rempart de la ville a été dégagé sur plusieurs assises.

On trouve dans l'ArchDelt 41 (1986) [1990], Chron., p. 181-182, un rapport sur la fouille du terrain Théologitis (cf. BCH 111 [1987], Chron., p. 619-622).
 

Fouilles de l'École française. — L'École française a repris ses fouilles et travaillé en 1992 sur les trois chantiers suivants (pour les rapports détaillés, cf. BCH 117 [1993], p. 652-658 et 661-669) :

1) Rempart. — Y. Grandjean et F. Salviat, poursuivant les nettoyages le long du rempart à proximité du sanctuaire d'Athéna, ont pu préciser le tracé de l'enceinte dans tout ce secteur. Les dalles composant le tronçon de muraille situé au Sud-Ouest du temple proviennent bien de sa krépis, tout comme les dalles analogues que l'on retrouve dans la forteresse médiévale en deuxième remploi. Ils ont aussi dégagé complètement l'angle Est de la fondation du temple, construite au début du V^e s. av. J.-C., en même temps que le rempart qui vient s'appuyer contre elle ; dans cette puissante fondation qui repose sur le rocher aménagé, un bloc de marbre remployé avec tenon de bardage et feuillure prouve l'existence dans cette zone d'un édifice antérieur au temple du V^e s.

2) Abords Nord-Est de l'Agora (terrain Valma). — F. Blondé, A. Muller et D. Mulliez ont effectué des sondages destinés à préciser et compléter les données recueillies lors des campagnes conduites entre 1979 et 1985. À l'extrémité Nord du Passage des Théores, on a dégagé l'un des parements, en appareil irrégulier, d'un épais mur Nord-Ouest/Sud-Est ; au Sud, des dalles de gneiss en forte déclivité vers le Sud constituent là couverture d'un tertre artificiel. Au centre de la place, on a mis au jour, semble-t-il, un niveau classique de la place et retrouvé un niveau archaïque déjà connu. Dans la maison paléochrétienne, deux sondages ont permis d'étudier la construction du sol (dallage de marbre reposant sur un mortier rosé, coulé sur un hérisson de pierres) et les fondations parfois très profondes des murs, dont la construction est à placer après le milieu du IV^e s. Il semble qu'une maison a empiété sur la rue du théâtre dont elle réduisit la largeur.

3) Arc de Caracalla. — Dans le cadre d'une recherche sur l'architecture monumentale à Thasos pendant le Haut-Empire, J.-Y. Marc a entrepris une nouvelle fouille et l'étude de l'« arc de Caracalla ». Plus de 70 blocs de son élévation ont été retrouvés, qui permettent d'envisager une restitution complète. Cette porte monumentale à arcature, composée d'une baie centrale plus large et plus élevée que les deux baies latérales, n'avait pas été consacrée à l'empereur Caracalla au moment de sa construction, mais la dédicace a été inscrite plus tard.