SAMOTHRACE. - Sanctuaire des Grands Dieux - 1994
Dans le sanctuaire des Grands Dieux, l'équipe de l'Université de New York, dirigée par J. R. McCredie, a concentré ses recherches sur la pente occidentale de la colline Est où une fondation était identifiée comme celle du mur Est du téménos, et sur la terrasse Nord adjacente au téménos. On a dégagé une partie des fondations Nord, Est et Sud couvertes de débris contenant 80 blocs de marbre et des fragments provenant de l'angle Sud-Est du téménos.
Avec 20,70 m au Sud et 23 m au Nord, le téménos est plus grand qu'on ne le pensait et comporte deux grandes salles auxquelles on accédait par un porche ionique au Nord, constitué de deux ailes saillantes prostyles avec quatre colonnes en façade et une colonne faisant retour sur chacun des côtés, séparées par une rangée de trois colonnes.
L'extérieur du bâtiment était en marbre avec entablement ionique en façade, frise sculptée de danseuses, denticules, geison et sima à rinceaux et têtes de lions courant tout autour de l'édifice. Le monument était couvert et il est donc peu probable qu'il s'agisse d'un téménos. À l'Est et à l'Ouest, les fondations sont faites de blocs de grès posés sur un lit de galets, renforcées au Nord et au Sud par des blocs de poros soutenant le porche et la colonnade. Les fondations Est et Sud ont englobé des constructions antérieures, de fonction et date encore mal définies. Un fragment de sol en éclats de marbre pris dans du plâtre est lié au bâtiment à l'Est, datant soit de la construction, soit d'une réfection. Les parements intérieurs des murs devaient être couverts de stuc coloré (rouge, blanc et noir). Ont été retrouvés la base de l'acrotère de l'angle Sud-Est et des fragments d'un des acrotères au moins (motif floral ?). La céramique date du 3e quart du IVe s. (340 av. J.-C), alors que dans le porche, de la céramique des VIe-Ve s. et les constructions incorporées aux fondations Est et Sud du bâtiment attestent une activité antérieure dans la région. Un mur de soutènement d'époque romaine renforce les côtés Est et Sud du bâtiment. L'édifice a été détruit, probablement par un tremblement de terre, à une date non encore précisée, mais après la construction du mur de soutènement. Plus tard, un four à chaux, dans lequel on a trouvé une monnaie ottomane de 1899, a été installé dans les fondations Est. Il s'agit du plus ancien et plus grand édifice en marbre du sanctuaire, et il devait occuper une place centrale dans le culte.
On signale la découverte d'un péribole à l'endroit où avait été trouvée la statue de la Victoire ; elle aurait été placée dans un petit bâtiment et non dans une fontaine. De plus, la stoa du IIIe s. av. J.-C. (cf. BCH 117 [1993], Chron., p. 869), de 104 m de longueur, était à colonnes doriques au rez-de-chaussée et ioniques à l'étage ; elle servait de xénon pendant le déroulement des mystères en l'honneur des Grands Dieux. Ελεύθερος, 23/07 ; Αυριανή, 25/07.
Ch. Karadima-Matsa, Ελληνιστική κεραμική, p. 355-362, publie un atelier de production d'amphores fouillé en 1989 et 1991 sur la côte Nord de l'île au lieu-dit Kéramidaria (cf. BCH 116 [1992], Chron., p. 922).
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