KOMMOS - 1991
Kommos
Après cinq années d'interruption consacrées à la préparation de la publication, les fouilles ont repris en 1991 sous la direction de J. W. Shaw. Les objectifs de la campagne étaient l'exploration de la Maison X et des Bâtiments Τ et P, l'un du MR I et l'autre du MR III, situés dans le secteur Sud-Ouest.
La Maison X reposait en partie sur une maison MM, dont on a partiellement dégagé une pièce dallée (fig. 1), qui a livré de nombreux vases ainsi qu'un sceau en stéatite ; construite au MR IA, elle fut détruite au MR III. Elle comprenait à l'origine au moins six pièces donnant au Sud sur une large véranda. Dans la pièce 1, corridor en escalier abandonné au MR II, on a trouvé, outre un dépôt de céramique sous le sol, les premiers fragments d'enduit peint à spirales et décor floral connus à Kommos. Les pièces 4 et 5, utilisées jusqu'à l'abandon de la maison au MR IIIA2, ont livré les premiers dépôts de sol intacts dans l'habitat MR : sur le sol de la pièce 4, aux murs enduits de couleurs pastel, on a trouvé des pithoi, des coupes et une pyxis, fermée par une coupe qui contenait un petit collier. Dans la pièce 7, en usage jusqu'au MR IIIA1, dans laquelle on descendait par un escalier, deux cruches à embouchure trilobée et de nombreux coquillages étaient posés sur une petite table de pierre, sous laquelle avaient été rangés deux kalathoi. Sur le même sol, on a recueilli de nombreux braséros intacts, un triton, un rhyton à base perforée, un sceau en stéatite et des coupes coniques. La présence d'un matériel similaire sur les niveaux de sol plus anciens suggère que la pièce pouvait avoir une fonction religieuse.
Du Bâtiment Ρ (fig. 2-3), comprenant cinq larges galeries ouvrant à l'Ouest sur un vaste espace, on a dégagé l'angle Nord-Est, conservé sur 3 m de haut. Ses dimensions (39,43 x 27,60 m) en font à ce jour le plus grand édifice en pierres de taille connu pour cette période. L'accès se faisait uniquement par l'Ouest. Dans les deux galeries Nord, on a mis au jour des sols d'argile, avec traces de combustion (fig. 4). Des débris brûlés du MR IIIB sous un mur effondré pourraient être les restes de l'incendie de la charpente. La quantité de vases servant au transport ou à la conservation des denrées, liée à la présence de céramique chypriote et étrangère, indiquent pour le bâtiment une destination commerciale.
Le prédécesseur MR I de cet édifice, partiellement détruit lors de sa construction, le Bâtiment T, comprenait dans sa partie occidentale une vaste cour de 28,75 x 38 m, bordée à l'Ouest par une aile à deux étages et au Nord par une stoa à colonnade. Il mesurait au moins 77 m d'Est en Ouest. L'appareil à orthostates employé pour les façades du Bâtiment Τ est encore visible par endroits sous les additions MR III. Un sondage profond a mis au jour un mur en maçonnerie du MM III (?).
Au Nord de la route minoenne Est-Ouest, à proximité de la Maison X, on a d'autre part découvert des niveaux du VIIe s. av. J.-C., les vestiges d'une réoccupation archaïque dans une des galeries du Bâtiment P, et les traces d'une occupation hellénistique dans le vaste espace ouvert à l'Est du sanctuaire.
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