KOMMOS - 1992

J. W. Shaw et ses collaborateurs ont mené une nouvelle campagne dans le secteur Sud (fig. 1), où ils ont cherché à préciser le plan de la Maison X et des Bâtiments Τ (MR I) et Ρ (MR III), ainsi que dans le secteur du sanctuaire grec. La large route MM-MR I, qui menait probablement à Phaestos, servait aussi à relier l'extension Nord de la ville et le centre civique de Kommos.
De la Maison X, utilisée du MR IA au MR IIIA2, on a dégagé les limites Nord, Est et Ouest et nettoyé trois pièces ainsi qu'une cage d'escalier dans l'angle Sud-Est. Un sondage profond dans la pièce 2 a livré un dépôt MR IA ; on y a également découvert trois pithoi MR I à demi enterrés in situ (fig. 2), et recueilli quelques sceaux en stéatite, ornés de motifs abstraits. Les fresques de la pièce 1, en cours de restauration, représentaient des lys blancs sur fond rocheux.
Le Bâtiment P, dégagé à ce jour sur 38,50 x 39,60 m, était constitué d'au moins six larges galeries couvertes : ouvertes et sans porte à l'Ouest, elles étaient fermées à l'Est par une façade monumentale massive — fig. 3 — , qui incorporait dans sa partie basse la façade à orthostates du Bâtiment T, nivelé lors de la construction du bâtiment MR III. Dans cette façade orientale s'ouvraient peut-être des fenêtres. La fouille de la galerie 3 a livré des pans de maçonnerie écroulés, d'où l'on conclut à une hauteur de plafond de 4 m ; l'extrémité orientale, fermée par un mur, fut réutilisée comme bâtiment au Géométrique Moyen. L'absence de murs de refend suggère que les galeries servaient de hangars à bateaux durant les mois d'hiver. Au MR IIIB, dernière phase d'utilisation, on installa dans la galerie deux fours et un foyer.
Le Bâtiment T, dont les ailes Nord et Est bordaient une cour pavée de galets et dont l'aile Nord était bordée par un portique, a été dans sa partie Nord-Ouest largement détruit par la mer. La cour MR I s'étendait vers le Sud jusqu'à un mur épais en pierres de taille, datant du MR IA, où s'ouvrait une entrée menant à l'angle Sud-Est de la cour centrale. Un dallage au Sud de ce mur pourrait constituer la chaussée d'une rue Est-Ouest. Le bâtiment, avec sa superficie de ca 4 500 m², ses façades en pierres de taille et ses trois ailes bordant une cour centrale, est de style palatial — à moins qu'il ne s'agisse effectivement d'un palais, fermé sur l'extérieur pour des raisons de sécurité. L'aile orientale repose sur les vestiges d'au moins un édifice MM.
À l'Est et au Sud du sanctuaire grec, d'autre part, on a poursuivi le dégagement du Bâtiment F, du V^e s. av. J.-C. On a mis au jour un bâtiment du Géométrique Moyen contemporain du temple B, dans le sol duquel des dépôts ont livré de nombreuses pointes de javelot en fer et une abondante céramique. Au Sud-Ouest, un monument hellénistique carré pourrait être contemporain du temple C.

Sur la campagne de 1991 (cf. BCH 116 [1992], Chron., p. 940), cf. le rapport de J. W. Shaw, EMC 36 (1992), p. 109-117.
M. C. Shaw résume, AJA 97 (1993), p. 301, les résultats des fouilles de la Maison X : comprenant au moins dix pièces au rez-de-chaussée et un étage, elle présente plusieurs phases ; certaines des pièces, spacieuses et décorées de fresques, avaient une fonction spécialisée. L'une des pièces, d'où provient un sceau représentant un oiseau en vol, avait une fonction évidemment religieuse.
J. W. Shaw et M. C. Shaw proposent, Hesperia 62 (1993), p. 129-190, une synthèse sur les découvertes des fouilles 1986-1992.
Le matériel céramique des fouilles 1976-1982 et 1983, dont la plus grande partie provient du sommet et des pentes de la colline, est désormais publié par L. V. Watrous, Kommos III. The Late Bronze Age Pottery (1992).