ÉLEFTHERNA - 1992
N. Stambolidis, qui dirige les recherches dans le secteur Ouest, a travaillé en 1992 dans la nécropole géométrico-archaïque d'Orthi Pétra et commencé à fouiller une nouvelle zone, située à Xéniana, à l'Ouest du torrent Chalopotas.
1) Dans la nécropole, on a dégagé cinq tombes en jarre sans offrandes, dont une double, constituée de deux grandes amphores placées embouchure contre embouchure. Chacun des vases abritait une sépulture ; on attend l'étude anthropologique des ossements. Au fond d'un grand pithos, on a trouvé une petite stèle funéraire cassée, apparemment sans décor. La datation repose, sous toute réserve, sur la typologie des vases eux-mêmes, du tout début de l'époque archaïque. On a dégagé par ailleurs la partie supérieure d'une structure en pierre (?), à proximité d'une couche qui pourrait être constituée de briques crues fondues.
Dans la zone des bâtiments archaïques mis au jour depuis 1987, fut découverte une base monolithe en calcaire (1,50 x 1,50 x 0,80 m) portant en son milieu un trou carré de ca 0,60 m. S'y insérait un grand pilier, d'une hauteur estimée à 2-2,50 m — d'où peut-être le nom actuel du secteur de la nécropole — , dont plusieurs fragments avaient été recueillis dans les sondages des campagnes précédentes et qui fut détruit par vandalisme. La base reposait sur le niveau de sol sur lequel avaient été allumés certains des premiers bûchers de la fln du VIIIe et du début du VIIe s., dont elle est par conséquent contemporaine.
Sur le bord Ouest d'un nouveau bûcher, de la fin du VIIIe ou du début du VIIe s., on a découvert le squelette non brûlé d'une jeune fille de 16-20 ans, vraisemblablement pieds et poings liés et poussée la tête la première. Elle avait reçu un coup sur la tête ; l'étude anthropologique a montré qu'elle était mal nourrie et se servait de ses dents pour couper des fibres végétales ou des fils.
Une couche perturbée était pleine de fragments de blocs provenant de monuments funéraires, de stèles ou de piliers parfois ornés ou inscrits. Elle reposait sur une couche non perturbée d'amphores placées debout, dont l'embouchure était fermée par un (parfois deux) vase(s) de bronze (phiales ou lékanès, provenant pour partie d'ateliers d'Asie Mineure) ou de terre cuite ; les amphores contenaient les ossements réensevelis de squelettes calcinés et datent de la fin du VIIIe et du début du VIIe s.
2) À Xéniana, un tronçon de mur en appareil isodome avait été détruit lors de l'ouverture de la route. Ce mur constituait vraisemblablement une enceinte, de chronologie encore indéterminée. Au Sud de cette construction, des murs écroulés étaient surmontés d'une sorte de pavement (rue ? place ?) ; l'ensemble fut coupé par la tranchée de fondation du mur isodome.
Seize inscriptions, découvertes en 1987 et 1988 (cf. BCH 112 [1988], Chron., p. 688), pour la plupart en remploi dans un bâtiment de l'Antiquité tardive, sont publiées par H. van Effenterre, Th. Kalpaxis, A. B. Pétropoulou et E. Stavrianopoulou, Ελεύθερνα τομέας II. 1. Επιγραφές από το Πύργι και το Νησί (1991). Trois d'entre elles proviennent du propylon d'un enclos rectangulaire de la fin du Ve - début du IVe s. Elles comptent une loi archaïque sur l'excès de boisson, un fragment de stèle concernant l'artisanat, des traités d'alliance, un serment, un calendrier de sacrifices...
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