THÉRA. - Akrotiri - 1994

Les fouilles, sous la direction de Ch. Doumas, se sont poursuivies en 1994 dans les quatre secteurs suivants :

1) Complexe A. — Les analyses ont démontré que les vases en céramique découverts dans la pièce la avaient contenu du blé, de la farine et des graines de légumes secs (fig. 144). Signalons parmi d'autres trouvailles dans la salle 8a, une scie en bronze à manche en bois non conservé. Au rez-de-chaussée des pièces 18 et 18a, recouvert d'une couche de terre et de cailloux provenant de l'étage, les objets en matière organique ont laissé des empreintes permettant de reconstituer l'aspect du mobilier de la pièce (comme le cas a déjà été illustré dans BCH 118 [1994], Chron., fig. 109 et 111 p. 792), par exemple des chaises et des paniers (figs. 145-146). Parmi les ustensiles en bronze trouvés dans un coffre en bois, mentionnons un brasero (fig. 147). Dans la petite pièce 18a, plusieurs objets, des hameçons en bronze, des tables, des chaises et des ustensiles entre autres, avaient été déposés pêle-mêle, peu avant le grand séisme.

2) Xestè 3. — La toiture de la pièce 16 a été découverte sous la couche d'origine volcanique. Un corridor étroit a été localisé entre les pièces 15 et 16 et la « maison des bancs ». Les restes d'un mur plus ancien y sont apparus.

3) Xestè 4. — Le mur bordant la cage d'escalier conduisant au deuxième étage était recouvert de peintures murales qui représentent une procession d'hommes gravissant un escalier.

4) Xestè 5. — À l'Ouest de la Xestè 5, la place dite Kenotaphio semble avoir pris forme au début de l'époque CR I. Elle fut constituée par des couches de terre et des restes de constructions détruites par un séisme. Antérieurement, depuis la fin du CA au plus tard, l'endroit avait servi de lieu de cérémonies, au cours desquelles le foyer trouvé en 1969 jouait un rôle très important. Ergon (1994), p. 56-62.

Sur les travaux de restauration et d'étude du matériel effectués en 1991 (cf. BCH 116 [1992], p. 931), voir le rapport de Ch. Doumas dans PraklArchEt (1991) [1994], p. 272-274.

La thèse de doctorat de P. I. Sôtirakopoulou, Ακρωτήρι Θήρας : η Νεολιθική και η Πρώιμη Εποχή του Χαλκού επί τη βάσει της κεραμεικής, Thèse de doctorat, Université d'Athènes (1991), est parue en reproduction multigraphique. La concentration de tessons néolithiques et CA I dans la région de la Xestè 3 atteste l'installation des premiers habitants dans cette partie de l'habitat. Le site a été occupé sans interruption pendant toute la période du BA et avait des rapports non seulement avec le reste des Cyclades mais aussi avec le Nord-Est de l'Egée et les côtes de l'Asie Mineure.

Signalons la parution de l'ouvrage de Ch. Télévantou, Ακρωτήρι Θήρας. Οι τοιχογραφίες της Δυτικής Οικίας, Βιβλιοθήκη της εν Αθήναις Αρχαιολογικής Εταιρείας 143 (1994).

A. Papagiannopoulou, Klados, p. 209-215, étudie les types de vases trouvés dans la Xestè 3, ainsi que leur répartition dans les différentes pièces. Elle remarque la pauvreté de vases traditionnellement considérés comme cultuels et souligne le grand nombre de vases à verser, ce qui indique que le bâtiment avait une fonction spéciale en rapport avec l'utilisation des liquides.