ÉRÉTRIE - 1995
Fouilles de l'École suisse. — La campagne de 1995 a porté sur trois secteurs.
1) Plateau sommital de l'acropole. — Les sondages qui avaient révélé des vestiges préhistoriques en 1994 ont été étendus vers l'Est. Sous une importante couche de destruction de la période hellénistique, sont apparues plusieurs fosses contenant du mobilier de l'époque archaïque, en particulier des hydries miniatures de même nature que celles qui proviennent du dépôt votif du temple d'Apollon. Ces fosses ont perturbé les couches géométriques et mycéniennes tardives qui se trouvaient au-dessous et dont il ne subsiste que de la céramique fragmentaire. Au-dessous, une épaisse couche de la fin du Bronze Moyen et du début du Bronze Récent permet de distinguer deux niveaux très rapprochés dans le temps, caractérisés par des bols et des cruches en minyen jaune ainsi que des cratères en céramique à peinture mate bichrome (fig. 2). Le mur Est-Ouest en appareil cyclopéen découvert en 1994, qui jouait un rôle de soutènement mais peut-être aussi d'enceinte, se poursuit vers l'Est ; il délimite au Sud une pièce dont le sol est constitué, dans la partie Nord, par le rocher aplani, et, dans la partie Sud, par un assemblage de dalles. Un escalier de quatre marches donnait accès à cette pièce au Sud. Dans les anfractuosités du rocher, sous le sol mésohelladique, des poches de terre recelaient quelques tessons du Bronze Ancien et de la fin du Néolithique en position secondaire. Deux sépultures mésohelladiques de nouveaux-nés avaient en outre été aménagées dans des cavités du rocher, l'une couverte d'une dalle de schiste, l'autre d'un pithos renversé.
2) Citerne de l'acropole. — Sur le flanc Est de l'acropole, la fouille de la citerne entreprise en 1992 (v. BCH 117 [1993] Chron., p. 876) a été achevée (fig. 1). Elle a permis d'établir que ce secteur n'avait pas été occupé avant la construction de la citerne. Une première couche de destruction, qui bute à l'Est contre le mur d'enceinte, remonte à la fin du IIIe s. av. J.-C. Le bassin principal de la citerne a été construit sur cette couche au début du ΙIe s. av. J.-C., en même temps que la chape de mortier qui l'isolait à l'extérieur. À l'intérieur, une double couche de mortier hydraulique enduisait les parois, directement constituées par le rocher naturel dans la partie inférieure. Différents états se sont succédé dans l'aménagement des installations annexes, fouillées en contrebas du grand bassin, mais la zone semble avoir été abandonnée dès le milieu du Ier s. av. J.-C., date du comblement du bassin par des sédiments de pente. Aucune adduction d'eau n'est apparue dans les murs de la citerne, ce qui laisse supposer que les eaux de pluie concentrées par une hypothétique couverture constituaient la seule source d'alimentation. À l'Ouest du bassin, la présence de nombreuses scories et de murs tardifs permet de penser que la zone fut partiellement réutilisée pour des activités artisanales.
3) Gymnase. — Des sondages limités, visant à éclaircir des points de détail, ont recoupé plusieurs conduites d'évacuation, dans l'angle Nord-Est de la cour, dans la pièce J et au Nord de la pièce B. D'autre part, on a mis en évidence, au Nord du mur de soutènement qui forme la limite septentrionale du bâtiment, un niveau compact correspondant à une route antique.
Parallèlement à ces travaux, on a effectué une série de mesures géoélectriques à l'Ouest du théâtre et dans la région du gymnase, pour tenter de mettre en évidence sans fouilles des structures d'édifices non visibles.
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