ARTA - 1994

La XII^e ΕΠΚΑ a dégagé en 1992, sur deux terrains voisins de la rue Komménou, un tronçon de 120 m de long de la majestueuse allée funéraire bordée d'enclos monumentaux (fig. 26). Mise au jour sur une longueur totale de 350 m, elle part de la porte Sud du rempart et se dirige vers le Pheidokastro, où était situé le port de la ville antique, Ambrakos. Large de 10-12 m, longée par un trottoir surélevé, elle est dallée sur une moitié de sa largeur de grandes plaques de pierre et pavée sur l'autre moitié de pierraille et d'éclats de taille ; la monumentalité des façades des enclos qui la bordent, conservées parfois jusqu'à 1,80 m de haut, et la densité des tombes aux nombreuses offrandes et stèles funéraires portant les noms d'Ambraciotes enterrés entre le VI^e s. av. J.-C. et le I^er s. ap. J.-C. prouvent qu'il s'agit de la Voie sacrée d'Ambracie, qui servait aussi bien de voie de processions que d'axe routier de communication avec les habitats et les installations côtiers du golfe d'Ambracie, entre la fin du VII^e s. av. J.-C. et l'époque impériale. Dans le mobilier des tombes, on remarque, fait rare en Épire, un ensemble de bijoux en or (fig. 27), déposés à côté du vase en argent qui abritait les cendres d'un riche Ambraciote, dont le nom était inscrit en pointillé sur le couvercle en plomb (- - ACIMAXOC - - EΛEOC).

On signale la variété prosopographique des noms attestés sur les stèles, décorées de représentations mythologiques, de feuilles de chêne et de couronnes, qui prouvent incontestablement l'identité grecque de leurs sculpteurs. Μαχητής, 9/12.

I. Andréou publie, ArchDelt 41 (1986) [1991], A', p. 425-446, les épigrammes inscrites sur le polyandrion découvert rue Komménou. Cf. déjà l'article de J. Bousquet, BCH 116 (1992), p. 596-606.

L. Theis, Die Architektur der Kirche der Panagia Parégorétissa in Arta/Epirus (1991), date la première phase de construction de l'église autour de 1250 et replace la seconde, du début de 1290, dans l'histoire du Despotat d'Épire à cette époque.