ARGILOS - 1996

Fouilles gréco-canadiennes. — Les fouilles dans les secteurs Nord (acropole) et Sud (ville basse) ont été poursuivies de 1994 à 1996, tandis que l'on entreprenait l'exploration d'un nouveau secteur près du port.
1) Acropole. — La suite de la fouille a montré que le grand bâtiment occupant le centre de l'acropole (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1267) remontait à l'époque archaïque, et qu'au V^e s. il avait pris la forme d'un édifice à deux ailes perpendiculaires. À la fin du IV^e s. av. J.-C. fut érigé, sur le point le plus haut de l'acropole, un puissant édifice carré de 14 m de côté (bâtiment A), dont les murs, épais de 1 m, sont enduits extérieurement de stuc blanc (fig. 1) : il pourrait s'agir de la résidence d'un hétaïre. Au Sud de celui-ci, un bâtiment rectangulaire de 10,25 x 6,25 m (bâtiment B), divisé en trois parties et renfermant deux foyers circulaires, avait sans doute un caractère religieux.
2) Ville basse. — La large rue Est-Ouest a été dégagée sur 25 m de long. Sur son côté Nord on a mis au jour la suite de la maison A, qui s'augmenta au début du V^e s. de deux pièces surmontées d'un étage, ainsi que les maisons C et D. La rue perpendiculaire plus étroite mène vers la maison B, qui se compose de deux pièces et d'une cour. Ces constructions furent remaniées vers la fin du V^e s. av. J.-C., et définitivement abandonnées au milieu du IV^e.
3) Secteur du port. — Sur les pentes de la petite colline située à l'Ouest de l'acropole, une fouille d'urgence a révélé la présence de deux rues dallées menant vers celle-ci ; la chaussée de l'une d'elles présente un tronçon en pente et un autre à degrés. La fouille a aussi mis au jour des vestiges de maisons, un stylobate appartenant sans doute à un édifice public et un segment du rempart urbain. Toutes les constructions dans ce secteur datent du VI^e au milieu du IV^e s. av. J.-C. ; aucune n'est postérieure à la conquête de la ville par Philippe II.
Parmi les trouvailles, outre la céramique — locale et importée des principaux centres du monde grec — , les objets en métal et les scories, présents en grande quantité, on mentionne plusieurs terres cuites architecturales, dont deux têtes de bélier provenant de tuiles couvre-joint, et deux types d'hémioboles en argent d'Argilos de la 1^re moitié du V^e s., dont l'un porte au droit un Pégase, l'autre une tête de lion.
AΕΜΘ 8 (1994) [1998], p. 317-326 ; 10B (1996) [1997], p. 663-680 [Z. Bonias, J. Y. Perreault].