GIANNITSA - 1993
Néolithique - Néolithique Ancien - Néolithique Moyen - Néolithique Récent
Giannitsa
En 1992-93, des fouilles d'urgence ont été pratiquées dans trois terrains de Giannitsa Β — deux dans le secteur de l'agora antique*, un dans le secteur Sud-Est — , apportant des éléments nouveaux sur l'habitat néolithique et les niveaux d'occupation post-byzantins.
Terrain Κ Stachtaris. — Sous une épaisse couche de remblai d'époque ottomane, qui se superposait à une installation tardo-byzantine comprenant trois fours de potier et une abondante céramique (sans décor, à peinture blanche ou à glaçure), un sondage de 3,30 x 3,30 m a atteint, à environ 4 m de profondeur, les niveaux du Néolithique Récent. La céramique de ces niveaux — à décor noir sur fond rouge, blanc sur fond rouge, de type Dimini (locale ou importée), ou encore à motifs lissés — est semblable à celle des niveaux contemporains des autres sites. Les couches sous-jacentes, à partir de -5,60 m jusqu'au sol vierge, ont livré du matériel assignable au Néolithique Ancien : céramique monochrome (rouge, brune, noire) ou décorée de motifs blancs (triangles pleins, lignes ondulées) sur engobe rouge poli, céramique à décor imprimé ; le répertoire des formes, assez limité, comprend surtout des récipients à panse plus ou moins sphérique ou hémisphérique.
Terrain G. Boutaki. — Dans ce terrain, proche du précédent, les couches néolithiques étaient également recouvertes par des niveaux d'époque ottomane, moins épais, qui ont notamment livré de nombreux tuyaux de pipe. Le sommet de couches néolithiques a été atteint à 1,40 de profondeur, dans un sondage de 5 x 5 m, dont les dimensions ont été réduites à mesure que la fouille s'enfonçait. Ici trois phases ont pu être distinguées. La phase III (entre -1,40 m et -2,60 m), dont les seules structures conservées sont un foyer presque carré (0,60 x 0,70 m) et un fossé de 3 m de large sur 2,50 m de profondeur, appartient au Néolithique Récent ; elle est caractérisée par la prédominance de la céramique noire monochrome, tandis que la seule série peinte est le noir-sur-rouge. La phase II (entre -2,60 m et —3,90 m) se distingue de la précédente — et de la suivante — essentiellement par la composition de son matériel céramique : différences dans le pourcentage des diverses classes monochromes ; présence de nouvelles classes peintes, comme le rouge sur fond crème ; fréquence relativement élevée du décor à la barbotine ; diversification des formes, etc. Tout concourt à dater cette phase du Néolithique Moyen, qui n'avait jusqu'à présent pas d'existence stratigraphique sur le site. La phase III (entre -3,90 et le sol vierge, à -5,30 m) a livré un matériel purement Néolithique Ancien, identique à celui des couches profondes du terrain précédent. Outre la céramique, la fouille a produit quelques figurines en terre cuite ainsi que de l'outillage lithique (phases II et III), osseux (phase II) et d'abondants restes de faune (phase III). Cette fouille confirme donc que le site, qui entretenait des contacts avec tout le Nord de la Grèce mais aussi le Sud de l'ex-Yougoslavie et l'Albanie méridionale, fut occupé sans interruption pendant toute la durée du Néolithique.
Terrain D. Mamoulakis. — Un sondage a mis au jour trois sépultures, qui datent vraisemblablement des premiers temps de la turcocratie, ainsi qu'un petit four à double conduit d'alimentation. La couche du Néolithique Récent, qui n'a pu être fouillée en raison de la remontée des eaux, a été atteint à 2,90 m de profondeur.
ΑΕΜΘ 7 (1993) [1997], p. 135-146 [P. Chrysostomou].
* Il ne s'agit pas de l'agora antique, mais du vieux marché [O.D.].
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