GORTYNE. - Prétoire et Basilique - 1993
Gortyn
Les résultats des fouilles menées en 1993 peuvent être résumés comme suit :
1) Prétoire. — Sous la basilique/cour de justice de l'époque d'Héraclius, on a dégagé des vestiges de la basilique/prétoire mentionnée dans les inscriptions de l'Oikoumène Dôsithéos. Concernant le prétoire, on a désormais la certitude que le premier état du bâtiment était plus large qu'on ne le supposait ; dans un état récent, la moitié de son côté Sud était occupée par des édifices de caractère monumental. La moitié Nord de l'ancien prétoire avait été réutilisée par un ensemble thermal, dont on a identifié le système complexe des praefurnia du grand caldarium, ainsi que de vastes latrines du IIe s. ap. J.-C. Le temple des Dieux augustes recouvrit une partie du premier prétoire à partir du milieu du IIe s. ap. J.-C.
2) Basilique de Mitropoli. — La troisième campagne de fouilles avait pour objectif l'étude systématique du secteur de l'abside. Au Nord, on a dégagé le mur qui forme la limite de l'abside et le mur Est de la nef, à l'Est duquel on a poursuivi la fouille de la pièce Nord 1, qui communique par une porte au Sud avec le déambulatoire qui passe entre le synthronon et l'abside. La couche de destruction de la toiture avait recouvert d'importantes traces d'incendie, dans un niveau qui a livré des objets en marbre à usage liturgique ; les dalles de marbre du sol d'origine correspondaient au niveau du seuil Sud de la pièce. Deux monnaies, l'une de l'époque de Constantin II, l'autre de l'époque vénitienne ou des Paléologues, ont été recueillies sous la toiture effondrée.
Dans une seconde pièce annexe, au Nord de la première et communiquant avec elle (pièce Nord 2), on a découvert la même couche de destruction ; parmi le matériel, on note un chapiteau avec protomès de béliers, du milieu du Ve s., réutilisé comme bénitier. À l'Ouest de ces pièces, des constructions postérieures remployaient des blocs architecturaux, en particulier une plaque au bord orné d'une bande de méandres de croix gammées du IVe s. et un fragment de colonne en spirale en pierre grise semblable à celles du déambulatoire du synthronon.
À l'arrière de l'abside, une tombe à ciste contenait plusieurs sépultures, sans offrandes ; son couvercle enduit était orné d'une croix grossière en relief. Des sondages ouverts immédiatement au Sud de la tombe ont permis d'étudier l'histoire architecturale de l'abside et sa relation stratigraphique avec le mur Nord de la pièce Nord 1. Le mur de l'abside, lors d'un remaniement, a été doté de cinq petites fenêtres. Dès le premier état de l'abside, il existait un passage vers une salle annexe au Nord de l'abside ; l'un des piliers de ce passage a été réutilisé dans un second état. Dans le déambulatoire du synthronon et au Sud du synthronon lui-même, un niveau de mortier très compact peut être interprété comme couche de préparation du sol de la première abside, qui ne comprenait pas de Synthronon. C'est sur une épaisse couche de terre (1 m d'épaisseur) que se situent le niveau du synthronon et le sol du déambulatoire, constitué de plaques de marbre, en grande partie pillé, qui fut recouvert par la couche d'effondrement de l'abside : cette couche était composée principalement des éléments architecturaux de la partie supérieure du mur de l'abside, dont des colonnettes en spirale et des chapiteaux corinthiens – deux d'entre eux avaient conservé des petits fragments de feuille d'or.
Sous l'autel, on n'a pas trouvé de reliquaire, ce qui peut être dû à un pillage ; on n'a recueilli que quelques traces des petites plaques de marbre du pavement du sanctuaire.
Au Sud de l'abside, on a mis au jour le pilier de l'abside et le mur oriental de l'église, sur lequel s'appuyaient des constructions postérieures qui feront l'objet de recherches futures. On a trouvé la limite du côté Sud du sanctuaire. Un sol en opus sectile polychrome, semblable à celui qui se trouve au Nord et à l'Est du baldaquin, a été dégagé au Nord du sanctuaire.
On trouve dans L'eau et les hommes, p. 279-283, le texte de la communication de M.Pagano sur l'aqueduc romain de Gortyne, qui fut en usage depuis le Haut-Empire jusqu'à l'époque byzantine et constitue un témoin architectural de l'importance de la cité.
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