KASTELLI PÉDIADOS - 1990
Âge du Bronze - Bronze Moyen - Bronze Récent
Antiquité - Archaïque - Hellénistique
Kastellion Pediada
Sur un terrain communal, on a dégagé des niveaux d'occupation préhistorique, où le matériel le plus ancien – une céramique imitant des modèles métalliques – remonte à l'époque paléopalatiale (MM IB-IIA). La découverte d'un grand bâtiment néopalatial, qui fut détruit par un violent incendie, avait déjà été annoncée dans les BCH 114 (1990), Chron., p. 830 et 115 (1991), Chron., p. 943. On signale sur le même terrain la mise au jour des fondations d'une grande réserve d'époque vénitienne, ainsi que d'une tour d'angle du « Kastelli » vénitien et de maisons de la basse époque byzantine. ArchDelt 42 (1987) [1992], B'2, p. 531-532.
Ces renseignements préliminaires peuvent désormais être complétés par le rapport publié par G. Réthémiotakis sur les fouilles de la place St-Georges, achevées en 1990 (Κρητική Εστία 4 [1991-1993], p. 286-287). Sur les 350 m2 fouillés, on a dégagé sept pièces, un corridor et une salle à polythyron de 6 x 5 m : il s'agit de l'aile orientale d'un bâtiment néopalatial, dont les murs extérieurs Sud et Est ont été mis au jour. On y a identifié deux états : le premier correspond à une construction en petites pierres plates, le second à des murs en pierres de taille disposées en assises de 1,30 m de largeur. D'après les observations effectuées dans les parcelles voisines, la superficie totale du bâtiment devait atteindre au moins le double de la surface fouillée.
Dans la partie Sud du polythyron, deux caniveaux en pierre coupaient le sol couvert d'un épais enduit blanc ; l'un d'eux venait de l'extérieur du bâtiment. Deux autres caniveaux en terre cuite, de section orthogonale, ont été mis au jour, l'un dans une pièce au Nord-Est du polythyron, l'autre dans un puits de lumière dallé. Cette abondance de canalisations indique que cette partie du bâtiment était consacrée à un usage particulier, ce que confirment plusieurs dizaines de vases à libation découverts dans le polythyron et dans deux pièces latérales du côté Est (calices miniature et de taille normale, « tubes » et cruches, mêlés à des vases d'usage courant, dont plusieurs centaines de coupelles) ; cet ensemble architectural devait abriter des cérémonies incluant libations et banquets.
La même fouille a également livré d'intéressants vestiges de la tour de garde byzantino-vénitienne qui a donné son nom à l'agglomération de Kastelli, ainsi que des murs d'époque hellénistique. Le mobilier comprend une abondante céramique des IIIe et IIe s. av. J.-C., qui présente des similitudes avec celle de Lyttos, des dizaines de poids pyramidaux et des fragments de pithoi archaïques.
G. Réthémiotakis présente également (Κρητική Εστία 4 [1991-1993], p. 288), les résultats de quatre autres fouilles :
— sur le terrain Stavroulaki, on a mis au jour la pièce d'angle d'un bâtiment du MM IB-II. Le mobilier comprend le revêtement en or d'un scarabée, des tasses carénées, une cruche à décor de barbotine et un brasero de type « boîte-à-feu » ;
— place Meïntani, on a fouillé deux couches d'occupation successives remontant à la période protopalatiale. Les murs de la seconde phase reposent sur ceux de la première et appartiennent à un magasin, avec deux petits pithoi et une pièce aux murs et au sol enduits, ce dernier conservant des traces de peinture rouge. Un foyer rond à cavité centrale contenait encore de la cendre. Dans l'angle Nord-Est, on a trouvé une marmite tripode et une « coupe à fruit ». Ces pièces ont livré une abondante céramique du MM IA-II. Signalons une figurine animale creuse à décor linéaire en clair sur sombre et une coupe fragmentaire à décor gravé rehaussé de pâte blanche, caractéristique d'un atelier local. On a également trouvé, pour la première fois à Kastelli, de la céramique néolithique (non tournée et brunie) et deux haches de pierre polie ;
— sur le terrain Z. Péraki, un mur néopalatial, en pierres de taille, a été découvert sur 25 m de long : son orientation Est-Ouest, qui reprend celle du bâtiment néopalatial de la place St-Georges, est également parallèle à la voie processionnelle (cf. BCH 115 [1991], Chron., p. 943), à laquelle il servait peut-être de mur de soutènement ;
— sur le terrain Kampitaki, à 200 m de la place St-Georges, un ensemble de petites pièces au sol de terre battue remonte aux périodes proto- et néopalatiale. L'une d'elles comportait en son centre une base en pierre de forme irrégulière, destinée à supporter une colonne en bois. Le mobilier recueilli dans ces pièces ressemble à celui du bâtiment néopalatial de la place St-Georges (calices, coupelles et récipients tubulaires) ; il comprend également une matrice en argile représentant une chèvre sauvage dans un paysage rocailleux.
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