KATO SYMI VIANNOU. - Sanctuaire d'Hermès et d'Aphrodite - 1993
Kato Symi
A. Lébessi a dirigé en 1993 une dernière campagne de fouilles dans le sanctuaire d'Hermès et d'Aphrodite. L'exploration a porté sur les secteurs suivants :
1) Secteur central. — Un sondage stratigraphique a permis de déterminer les relations des vestiges architecturaux fondés sur la couche de débris sacrificiels et datés d'entre l'époque néopalatiale et le VIIIe ou VIIe s. av. J.-C. : les murs G et F appartiennent au même bâtiment que le foyer archaïque, accolé à l'extérieur de sa face occidentale et installé sur la plate-forme détruite du péribole sacré néopalatial ; cette plate-forme avait bien la forme d'une aire rectangulaire hypèthre (7 x 12 m), où se déroulaient les cérémonies.
La fouille du remblai de l'édifice postpalatial Q remet en cause la chronologie des plus anciens bâtiments du sanctuaire. L'élément architectural le plus ancien est un dallage de 6,40 x 3 m, en partie recouvert par le sol enduit des pièces de l'édifice U. Ce dallage est à mettre en relation avec l'édifice V, dont la datation à l'époque paléopalatiale est désormais confirmée. Il en est de même pour l'édifice U, dont l'aile Nord fut soigneusement nettoyée après sa destruction pour construire l'édifice Ub : on célébrait dans ce petit péribole hypèthre des cérémonies non sanglantes. On a mis au jour des dépôts successifs de tables d'offrandes en pierre, en relation avec au moins sept tas de cendres de forme ellipsoïdale ; l'une des dix-neuf tables porte quatre signes de linéaire A. Le péribole Ub, immédiat successeur de l'édifice U, fut construit au MM IIB ; il rie fut en usage que le peu de temps nécessaire à la réfection de l'édifice U, dont témoignent les importants remaniements de son aile Sud-Est.
2) Secteur Ouest. — On a dégagé le mur extérieur occidental de l'édifice U, des vestiges d'une rue dallée qui le longe, ainsi que son angle Sud-Ouest. Dans le mur occidental, une grande porte ouvre sur la plate-forme située devant les trois terrasses (cf. BCH 109 [1989], Chron., p. 686). Deux murs de soutènement, qui retenaient le remblai de la plate-forme, attestent que l'accès à la place depuis le Sud-Ouest était en pente.
3) Secteur Sud-Ouest. — Les données architecturales prouvent l'importance des travaux effectués afin d'aplanir la pente raide devant les trois terrasses et de daller la rue longeant l'édifice U qui conduisait vraisemblablement vers la source du sanctuaire, premier pôle d'attraction du site sur lequel l'installation du culte est antérieure aux édifices paléopalatiaux V et U.
Le remblai de la terrasse Sud recouvrait un bâtiment plus ancien, précédé d'une aire hypèthre retenue par un mur de soutènement : la céramique MM IB invite à dater la fondation du sanctuaire de la période paléopalatiale.
4) Secteur Nord-Ouest. — On n'a pu déterminer le lien entre l'escalier dallé mis au jour en 1992 (cf. BCH 117 [1993], Chron., p. 889) et le dallage à degrés plus large découvert cette année, détruit par des chutes de pierres et datant lui aussi de l'époque néopalatiale.
Parmi le matériel recueilli, on signale deux figurines géométriques de taureau en bronze, la figurine anthropomorphe en terre cuite, du MR IIIC (fig. 145), un sceau en ivoire paléopalatial, ainsi qu'un fragment de table à quatre pieds avec inscription en linéaire A. Ergon (1993) [1994], p. 100-107.
A. Lébessi publie, PraktArchEt (1990) [1993], p. 300-308, un compte rendu des fouilles effectuées en 1990, dont les résultats avaient déjà été mentionnés dans le BCH 115 (1991), Chron., p. 941.
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