AMORGOS. - Minoa - 1993

L. Marangou a dirigé en 1993 une nouvelle campagne de restauration et étude du matériel et de nettoyages sur le site de la ville antique.

1) Acropole. — On a désormais reconnu le plan du « prodomos » du temple géométrique, ainsi que ses différentes phases. On a d'autre part achevé le relevé architectural de la tour Nord-Est du rempart géométrique. Un nettoyage des constructions taillées dans le rocher sur les terrasses supérieures de la pente orientale de la colline, à l'extérieur de l'habitat fortifié, a recueilli quelques objets du Néolithique Final ou Récent, qui confirment l'hypothèse de leur identification avec l'habitat le plus ancien.

2) Ville basse. — On a effectué dans le secteur du Sarapieion des travaux de consolidation et de tamisage des déblais de fouilles anciennes. Le démontage de deux murs en pierres sèches a mis au jour deux murs exceptionnellement conservés, dont l'un (fig. 106) datant du Géométrique Récent ou du début de l'époque archaïque et l'autre appartenant à la fortification déjà partiellement reconnue. On a recueilli de nombreux fragments architecturaux en marbre, parmi lesquels un fragment de la base de colonne ionique du temple hellénistique recollant avec le fragment trouvé en 1982, une inscription archaïque, un fragment d'anthémion en marbre de la fin de l'époque archaïque appartenant au couronnement d'une stèle de type parien. On signale également un fragment d'idole cycladique, un abondant matériel céramique d'entre le X^e s. av. J.-C. et le IV^e s. ap. J.-C, dont des fragments de pithoi à reliefs géométriques ou archaïques (fig. 107), avec représentation de chimère, un fragment de statuette d'Aphrodite en marbre, des moules de figurines et de bols mégariens ...

On a par ailleurs achevé le nettoyage du puits creusé dans le rocher à l'Ouest de la Citerne et commencé la restauration du matériel, de la fin de l'époque hellénistique et du début de l'époque impériale. Quatre tombes du VIII^e s. av. J.-C. ont été localisées sur la pente Sud : un vase pithoïde à deux anses, qui contenait les ossements d'un homme et des armes en fer, à proximité des restes du bûcher, au-dessus duquel le corps avait été installé sur une grille de bois ; les vestiges de la tombe à incinération d'une femme, avec une fibule en bronze et deux pesons en terre cuite ; une tombe de nourrisson dans une amphore du Géométrique Moyen, posée sur une couche d'éclats de schiste et qui contenait également quelques bijoux de bronze et trois vases. Ces tombes, installées à l'intérieur de la ville et près du péribole du lieu de culte, protégées par des murets, apportent d'importants renseignements sur l'histoire de Minoa au VIII^e s. av. J.-C. Ergon (1993) [1994], p. 92-99.

Sur les fouilles menées en 1990, déjà résumées dans le BCH 115 (1991), Chron., p. 929, on dispose désormais du compte rendu détaillé de L. Marangou, PraktArchEt (1990) [1993], p. 236-270.

G. Rougemont, R. Dalongeville, M.-F. Boussac, L. Marangou, D. Kokkonis, G. Charpentier et P. Vieillat, Cyclades, p. 97-122, publient une étude consacrée au site d'Arkésinè (aperçu géologique, évolution de l'environnement morphologique, histoire de l'occupation du site et étude de l'enceinte).

Les deux ensembles de céramique publiés par V. Pappa, Ελληνιστική Κεραμική, p. 82-99, découverts l'un dans un puits de la ville basse, l'autre dans la tranchée de fondation du mur Nord du gymnase, indiquent l'existence d'ateliers de potier.