CHALCIS. - Manika - 1986
Manika
On trouve dans l'ArchDelt 41 (1986) [1991], A', p. 101-270, sous la plume d'E. Sapouna-Sakellaraki, un compte rendu détaillé, abondamment illustré, des fouilles menées depuis 1983 sur le terrain Zoussi, qui recouvre une grande partie de l'habitat HA de Manika, lequel semble avoir été occupé pendant tout l'Âge du Bronze, ainsi que, comme l'ont démontré les fouilles récentes, au début de l'Âge du Fer (sur l'habitat et la nécropole attenante, cf. BCH 107 [1983], Chron., p. 807 ; 108 [1984], Chron., p. 813 ; 111 [1987], Chron., p. 561 ; 113 [1989], Chron., p. 667 ; 114 [1990], Chron., p. 811 ; 116 [1992], Chron., p. 925 ; 117 [1993], Chron., p. 873 ; sur la fouille du terrain Zoussi, cf. BCH 115 [1991], Chron., p. 925). L'habitat, entouré d'un péribole, de 1,85 m d'épaisseur, était constitué de maisons à deux ou trois larges pièces rectangulaires, séparées par des ruelles. L'article concerne en particulier le secteur où les structures les plus caractéristiques sont la large rue qui traversait la ville depuis le Nord-Est et les rues qui la coupent à la perpendiculaire, indices d'un réseau urbain bien organisé, ainsi qu'un grand bâtiment avec nombreux murs de refend, espaces dallés, cage d'escalier et réserves, qui fut détruit à la fin de l'ΗΑ III, après avoir été remanié à plusieurs reprises. L'auteur propose une présentation analytique des vestiges mis au jour secteur par secteur, avant d'étudier les données architecturales (complexes architecturaux, phases de construction, appareil des murs, rues, orientation, urbanisme, forme, type et dimensions des maisons, entrées, portes intérieures, sols, banquettes, toits, foyers, puits, étage, rempart, p. 118-136) et de donner un catalogue raisonné du matériel (céramique, p. 137-216 ; lithique, p. 216-224 ; métallique, p. 224- 226 ; ossements et coquillages, p. 226-234).
Le secteur étudié constitue une partie remarquablement riche et particulièrement importante de l'habitat, où certains vases cultuels suggèrent des pratiques religieuses, et où l'un des habitants possédait un sceau et une bague en bronze, possibles signes d'un quelconque pouvoir. La répartition des tâches se faisait au sein de la famille, dont plusieurs membres étaient chargés du travail de l'obsidienne ; la métallurgie, l'extraction et le travail du bronze constituaient l'une des principales activités des habitants. Le commerce était pratiqué non seulement avec les Cyclades, les îles orientales et Troie, mais aussi avec la Crète. Les différents types architecturaux des habitations (à abside, à mégaron, à plusieurs pièces) pourraient correspondre à la taille de la famille, à ses activités principales (commerce, travail de la pierre, agriculture...) et aux divers besoins de la population. Le fonctionnement de cet établissement à fonction commerciale et artisanale suppose l'existence d'une autorité locale. Le site, sans aucune trace de destruction violente ni de dépeuplement à la fin de l'ΗΑ III, était encore occupé à l'époque mésohelladique.
Les coupes caractéristiques du matériel recueilli sur le terrain Zoussi correspondent à des types de Lerne III et de la phase Β d'Haghia Irini (Kéos). La céramique des phases Lefkandi I, Kastri, C d'Haghia Irini, rare dans l'habitat, est fréquente dans les nécropoles ; l'habitat pourrait correspondre à l'apogée de l'ΗΑ II, contemporain de la phase Β de Kéos. Les types HA IIA coexistent à Manika avec les types HA III, prouvant la courte durée de la période HA III.
A. Sampson, dans le rapport qu'il publie in Wace and Blegen, p. 159-164, conteste l'origine anatolienne de la culture HA III.
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