THESSALONIQUE. – Toumba - 1993
Toumba, Thessalonique. Habitat
Fouilles du Service archéologique. — En 1989-90, des fouilles pratiquées sur le versant Est de la « table » (rues Empédokléous et Kalavrytôn) ont confirmé l'existence de plusieurs phases de construction, datées respectivement du Fer Ancien (construction circulaire établie directement sur le rocher), du VIe s. av. J.-C. (sols et tronçons de murs, dont l'un pourrait appartenir à l'enceinte de l'habitat), du Ve s. av. J.-C. (construction en L et bâtiment rectangulaire de 7,70 x 6,30 m.) et du IVe s. av. J.-C.
AD 44 (1989) [1995] B'2, p. 321-322 ; 45 (1990) [1995] B'2, p. 307-308 [K. Souéref].
D'autre part, un sondage a mis au jour, au 6, rue Isidorou, un tronçon d'un aqueduc bien conservé, en moellons pris dans du mortier, qui, par sa situation et sa direction, diffère du seul aqueduc connu jusqu'à présent, qui venait de Chortiatis et aboutissait au Nord de l'Heptapyrgion.
AD 44 (1989) [1995] Β'2, p. 336 [K. Élefthériadou].
En 1993, dans le cadre de l'exploration de la « table » — dont on s'efforce de raccorder la séquence stratigraphique à celle du sommet de la toumba — , on a fouillé un nouveau terrain dans la rue Dryos et procédé à plusieurs sondages dans les environs.
La fouille du terrain a recoupé une succession de niveaux correspondant à cinq grandes phases : la première, à partir de la surface, est représentée par des tronçons de murs (de soutènement ?) et un sol sur lequel on a retrouvé des vases en place datant de la seconde moitié du VIe s. av. J.-C. (fig. 1) ; la deuxième par des constructions circulaires (citernes ou silos ?) et deux puits, qui ont livré du matériel du VIIe s. av. J.-C., ce qui correspond à la phase 1 du sommet de la toumba ; la troisième par un mur curviligne et des sols associés à de la céramique — à peinture mate (fig. 2) et protogéométrique — antérieure au VlIIe s. av. J.-C. ; la quatrième par des vestiges plus évanescents et par une épaisse couche grise assignables au Xe-IXe s. av. J.-C. ; la cinquième, au contact du sol vierge, par une couche de destruction contenant de la céramique submycénienne (XIe s. av. J.-C.). La troisième et la quatrième phase correspondent apparemment à la phase 2 du sommet, la cinquième à la phase 3.
La fouille de ce terrain, dont tous les niveaux ont fourni une intéressante céramique locale et importée, confirme que l'habitat du Bronze Récent et du Fer Ancien n'était pas cantonné sur la toumba mais s'étendait aussi à ses pieds, et qu'au VIIe s. av. J.-C. les premières couches de la « table » étaient déjà constituées.
ΑΕΜΘ 7 (1993) [1997], p. 287-301 [K. Souéref].
Fouilles de l'Université de Thessalonique. — La campagne de 1993 visait à élucider certains problèmes stratigraphiques et à compléter l'image des ensembles architecturaux fouillés au cours des années précédentes. Elle a porté sur quatre points.
1) L'organisation spatiale de l'habitat des phases 3 et 4 : ces deux phases (fin du ΧIIe-début du Xe s. av. J.-C.), ne sont représentées que par le complexe du bâtiment absidal (v. BCH 119 [1995] Chron., p. 958), dont il importe de savoir s'il était seul de son espèce sur le site. La fouille menée dans cette perspective a montré que, pendant la phase 3, ce secteur de l'habitat était organisé sur plusieurs terrasses, dont la plus haute était occupée par le bâtiment absidal (fig. 3), mais que vers la fin de cette même phase les terrasses inférieures furent remblayées. Elle a aussi montré que, du côté Nord, le complexe central était délimité (comme sur les trois autres côtés) par une rue, dans laquelle on a découvert une sépulture féminine datant de la même phase ; plus à l'Est, une série de silos en terre crue appartenait à une phase postérieure. À l'intérieur du complexe central, on a poursuivi la fouille en profondeur et atteint les sols des phases 4 et 5, entre lesquels on a recueilli de la céramique HR IIIC. Sur le sol de la phase 5, les tessons HR IIIC étaient mêlés à du matériel plus ancien (HR IIIB et IIIA2) ; la présence de petits silos, de foyers et d'ustensiles de cuisine confirme la fonction domestique de ces pièces.
2) Les rapports stratigraphiques entre les constructions du sommet et celles des versants : les recherches menées à l'extérieur du bâtiment central ont confirmé qu'au Bronze Récent ce secteur de l'habitat s'étageait sur plusieurs niveaux.
3) Le contraste entre la rareté des vestiges des phases récentes du Fer Ancien sur le sommet et leur abondance sur les versants : ce phénomène semble s'expliquer par des travaux de nivellement qui, sans doute au début du VIe s. av. J.-C. ou un peu avant, ont arasé cette couche au sommet de la toumba et dispersé son contenu sur les pentes.
4) L'exploration des plus anciens niveaux d'habitat dans les sondages inférieurs : malgré la destruction d'une grande partie de la terrasse du Bronze Ancien par une fosse du début du Fer Ancien, la présence d'un sceau néolithique semblerait confirmer que la première occupation du site est antérieure au Bronze Ancien.
ΑΕΜΘ 7 (1993) [1997], p. 279-286 [K. Kotsakis, St. Andréou].
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