THESSALONIQUE. – Nécropoles - 1995
Nécropole Ouest
Dans trois terrains, fouillés en 1989, on a découvert en tout quarante-trois tombes, datées du IVe-Ve s. ap. J.-C. : trente-huit à voûte en berceau, généralement groupées, quatre à couverture de tuiles et une à ciste. AD 44 (1989) [1995] Β'2, p. 344-346 [E. Marki].
L'année suivante, la fouille de la rue Langada a révélé, outre le complexe funéraire déjà signalé (BCH 114 [1990] Chron., p. 790), un ensemble de vingt-trois tombes à couverture voûtée contemporaines de celui-ci (IIIe-IVe s. ap. J.-C). AD 45 (1990) [1995] B'2, p. 335-337 [D. Makropoulou].
En 1995, à l'angle des rues Aghiou Dimitriou et Langada, l'installation de canalisations de gaz naturel a amené la découverte d'une église paléochrétienne entourée de monuments funéraires dont la chronologie s'échelonne entre la fin de l'époque hellénistique et le VIe s. ap. J.-C. Cette église, dont l'abside est conservée sur au moins 2 m de haut, est la troisième découverte hors des murs de la ville ; elle était située près de la porte Léteia. Ελεύθερος Τύπος, 10.7.95 ; Καθημερινή, 11.7.95.
Nécropole Est
Campus universitaire. — Une tombe paléochrétienne voûtée abritant trois fosses a été fouillée, en 1990, au Nord de la station météorologique.
AD 45 (1990) [1995] B'2, p. 334-335 [K. Élefthériadou].
Terrain de la Foire internationale. — Une seconde et dernière campagne a été menée, en 1993, dans la partie Sud du terrain (v. BCH 119 [1995] Chron., p. 956), où l'on a fouillé au total deux cent soixante tombes hellénistiques et romaines (ibid., p. 957). Ces dernières sont pour la plupart couvertes de tuiles et ne contiennent que de rares offrandes, parmi lesquelles plusieurs figurines en terre cuite (fig. 2), des oiseaux en verre (fig. 3) et une monnaie funéraire en or. Les tombes hellénistiques appartiennent en majorité au type de la fosse rectangulaire à parois enduites ; l'utilisation de lits funéraires en bois y est attestée par la présence de cavités aux quatre coins de la fosse (fig. 1) et/ou de clous sur le sol ; les incinérations et les sépultures en jarre sont rares. Le mobilier de ces tombes comprend des unguentaria, des canthares, des pyxides en céramique ou en plomb (fig. 4), ainsi que des bijoux et des objets de toilette (miroirs, strigiles).
ΑΕΜΘ 7 (1993), p. 311-319 [D. Koussoulakou].
Cimetière de la Vierge Évanghélistria. — En 1991, une fouille d'urgence effectuée dans la partie Nord du cimetière a mis au jour les vestiges d'un édifice rectangulaire construit sur deux terrasses et environné de nombreuses tombes (fig. 5). Le bâtiment se compose de deux espaces dallés de marbre, flanqués à l'Ouest par un couloir, probablement voûté, dont le sol était pavé de mosaïques (1re moitié du VIe s. ap. J.-C.) et les murs décorés de peintures. Ce couloir Nord-Sud, d'une longueur totale de 65 m, se prolonge à l'extérieur du bâtiment, obliquant vers le Sud-Ouest puis vers le Sud : dans cette partie, il était dallé de marbre et probablement à ciel ouvert. Il devait mener, vers le Nord, à un édifice cultuel (église ? martyrion ?) qu'il reste à découvrir. À l'Ouest de cet ensemble, on a exploré cent cinquante-neuf tombes (en fosse, à tuiles ou à ciste) datées de la fin du IIIe au milieu du Ve s. ap. J.-C., dont trois étaient surmontées d'un autel funéraire construit ; elles ont livré un riche mobilier comprenant notamment des vases en verre, des bijoux en or et en bronze, des figurines — parmi elles, un poisson en cristal de roche de l'espèce Tillapia nilotica, qui faisait l'objet d'un culte en Egypte. À l'Est du bâtiment, la fouille a mis au jour un ensemble de treize tombes à ciste, dont trois avaient conservé leur voûte en berceau. Elles appartiennent à un cimetière qui s'étend vers l'Est et le Sud, et furent apparemment utilisées jusqu'après le VIe s. ; dans l'une d'elles on a trouvé 382 monnaies de bronze posées à la hauteur de la poitrine du défunt.
Ibid., p. 373-387 [E. Pélékanidou].
Quartier de Saranda Éklissiès. — Un ensemble de quarante-neuf tombes, qui sont pour la plupart de simples fosses sans offrandes, a été fouillé, en 1990, dans le terrain de la Fondation Telloglou. Trois d'entre elles ont livré des restes d'étoffes brodées de fils d'argent, qui couvraient la poitrine ou la tête des défunts. La datation de ces tombes est malheureusement impossible à préciser. AD 45 (1990) [1995] Β'2, p. 305-307 [A. Lioutas].
Non loin de là, on a fouillé, en 1995, une tombe paléochrétienne (IVe s. ap. J.-C.) à couverture voûtée en berceau, décorée de fresques d'excellente qualité : scènes de chasse, représentations d'animaux et d'oiseaux sauvages (cygne, paon) ou domestiques (coq), mais aussi de poissons, de viande fumée et d'amphores ; le décor s'organise suivant deux registres, séparés par une bande rouge. On précise que cette tombe a été découverte à l'occasion du démontage d'une tombe mitoyenne, découverte en 1993, qui présente les mêmes caractéristiques architecturales et un décor peint identique. Le programme iconographique des deux tombes a dû être conçu en même temps, dans le même atelier, mais sans doute par deux artistes différents, car le rendu diffère légèrement. Ces deux tombes appartenaient probablement à un couple : dans celle qui a été découverte cette année on a trouvé des perles, dont certaines sont dorées, tandis que la première avait livré des ornements en bronze provenant d'un ceinturon. Presse du 23 au 25.7.95, surtout Μακεδονία, 23.7.95.
Des détails sur les tombes romaines et paléochrétiennes fouillées, en 1989, aux abords de l'hôpital Saint-Démétrius (v. BCH 116 [1992] Chron., p. 905) ainsi que dans le terrain du nouveau Musée de la civilisation byzantine (v. BCH 114 [1990] Chron., p. 790) sont fournis par les rapports publiés dans AD 44 (1989) [1995] B'2, p. 336-337 et 346-352.
E. Trakossopoulou-Salakidou présente, dans Τεκμήρια 1 (1995), p. 130-135, une inscription funéraire romaine de la nécropole Est, qui se trouve aujourd'hui dans le campus universitaire ; elle appartenait à un hérôon érigé pour deux jeunes gens, Flavia Hédéa et son frère Euporos.
G. Souris publie dans Τεκμήρια 1 (1995), p. 66-76, une inscription gravée sur un sarcophage fragmentaire, de provenance inconnue, conservé au Musée de Thessalonique ; son contenu enrichit nos connaissances sur la manufacture romaine d'armes (fabrica) de Thessalonique.
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