ATHÈNES. – Fouilles d'urgence - 1990
Âge du Bronze - Bronze Ancien - Bronze Moyen
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Athènes, Athens
En 1989-90, la Ie Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques a surveillé, dans le quartier de Plaka, plus d'une vingtaine de chantiers (travaux publics, réhabilitation de maisons classées), récoltant plus de 900 blocs architecturaux, sculptures et inscriptions antiques (fig. 4) ; la IIIe Éphorie, de son côté, a mené à bien, dans le reste de l'agglomération athénienne, vingt-cinq fouilles d'urgence. Un compte rendu détaillé de ces travaux est publié dans AD 44 (1989) [1995] Β'1, p. 18-21, 23-27 et AD 45 (1990) [1995] Β'1, p. 19-23, 29-48. Nous n'en retiendrons ici que l'essentiel.
Enceinte du IVe siècle.
Trois nouveaux tronçons de l'enceinte urbaine d'époque classique, appartenant au rempart Sud, ont été dégagés 34, rue Propylaion, 18, rue Érechtheiou et 5-7, rue Tsami Karatassou. Le premier, orienté Est-Ouest, large de 3 m et long de 9,80 m, présente deux états, dont le plus récent date du IIe s. av. J.-C. ; il nous révèle le tracé exact du rempart à l'Ouest de la Porte Sud, découverte en 1955 par Miliadis. AD 45 (1990) [1995] Β'1, p. 29-33 [E. Lygouri-Tolia].
Le deuxième tronçon (larg. 4 m, long. 19 m), de même orientation, conservé sur 16 assises, appartient à l'avant-mur du IVe s. av. J.-C. (fig. 1). De cette époque datent aussi le fossé et un puissant mur Nord-Sud, qui renforce le dispositif tout en servant d'analemma à une rue : ce renforcement est sans doute consécutif à la destruction des Longs Murs et du mur de Phalère, à l'issue de la guerre du Péloponnèse. Au ΙIe s. av. J.-C. l'avant-mur fut transformé en un véritable mur de fortification, doublant l'ancien rempart, qui demeurait en usage ; à l'époque de Justinien, il fut renforcé par une tour carrée, dont la construction perturba les tombes d'époque romaine tardive creusées dans le remblai du fossé, où une nécropole s'était installée depuis le Ier s. ap. J.-C. ibid., p. 33-37 [L. Parlama].
Le troisième tronçon (long. 15,35 m) appartient aussi à l'avant-mur du IVe s. av. J.-C., qui, à cet endroit, était double. Dans la même fouille on a recoupé le fossé, conservé ici sur toute sa largeur (12 m), et la « rue périphérique » d'époque classique, qui passait entre le rempart et l'avant-mur ; on a aussi mis au jour les restes d'un vaste bâtiment public du IIe s. ap. J.-C. dont la destruction, au siècle suivant, est peut-être liée à l'invasion des Hérules (fig. 3). AD 44 (1989) [1995] Β'1, p. 27; 45 (1990) [1995] Β'1, p. 37-41 [E. Lygouri-Tolia].
Rue des Trépieds.
Un tronçon de la voie antique a été mis au jour dans le sous-sol d'une maison néoclassique. La rue, bordée à l'Ouest par un grand monument chorégique, a été dégagée sur 12,50 m de long et une largeur maximum de 1,80 m (sa largeur totale étant de 6 m). Deux silos médiévaux, dont l'un avait partiellement détruit le monument chorégique, ont été découverts dans la même fouille.
AD 44 (1989) [1995] Β'1, p. 18-19 [A. Chorémi].
Agora romaine.
Les fouilles d'urgence ont mis au jour, à l'angle des rues Panos et Dexippou, un segment du péribole Nord de l'agora, conservé sur quatre assises d'une hauteur totale de 2,50 m ; entre les rues Panos, Pélopida et Dexippou, une statuette acéphale d'Asclépios du type Justini, d'époque hellénistique tardive. Ibid., p. 21 [Ead.].
Rue du Dipylon à l'Académie.
À l'angle des rues Platonos et Keratsiniou, un sondage a recoupé des vestiges appartenant à la vaste nécropole qui s'étendait de part et d'autre de la voie antique : une tombe à tuiles sans offrandes ; deux tombes à ciste, dont l'une a livré des vases en verre datant du Ier s. av. au Ier s. ap. J.-C. ; deux bases de monuments funéraires orthogonales incorporant des remplois, parmi lesquels une colonnette funéraire en marbre de la fin de l'époque hellénistique portant l'inscription ΣΙΜΟΝ | Ἐχετίμου | Χαλκιδέως | θυγάτηρ. Ibid., p. 23-24 [Ε. Lygouri-Tolia].
Un groupe de trois tombes et un tronçon de péribole funéraire appartenant à la même nécropole ont été découverts à l'angle des rues Platonos et Pythodorou. Les tombes, d'époque classico-hellénistique, sont de types divers : une larnax en terre cuite contenant un squelette d'enfant accompagné d'un petit lécythe à vernis noir du IVe s. ; un « bûcher » auquel étaient associés une pyxide à figures rouges (scène de gynécée sur le couvercle) et un miroir en bronze ; un sarcophage en calcaire coquillier renfermant deux strigiles. Signalons aussi une colonnette funéraire inscrite : Ἀφροδίσιος Ἀφροδισίου Μιλήσιος (Ier s. av. J.-C.). Ibid, p. 24-25 [Ead.].
Les travaux d'aménagement d'un passage souterrain, au carrefour des rues Konstantinoupoléôs et Kavalas, ont amené la découverte d'un groupe de quatre tombes tardo-classiques (3 à ciste, 1 à couvercle de tuiles), dont le mobilier comprend notamment des fragments de feuilles d'or et deux bagues en or à chaton en pierre semi-précieuse gravé (Pan, deux Psychés face à face) ; on mentionne aussi une stèle funéraire à fronton, fragmentaire, dont le relief représente une femme assise et sa servante, avec l'inscription : ΕΡΠΥΛΙΣ ΧΡΗΣΤΗ ΠΑΙΣ | ΓEΡΑΙΔΟYΚΕΠΑΧΕΝΤΑΥΤΗΝΜΟΙΡΑ Θ|[ΑΝΑΤOΥ].
Au cours des mêmes travaux on a aussi dégagé, à l'angle des rues Konstantinoupoléôs et Achilléôs, un groupe de trois tombes à ciste hellénistiques ; rue Serrôn, deux tombes à tuiles établies au-dessus de la chaussée d'une rue classique, qui doit être celle qui menait du Dipylon à l'Académie, un sarcophage en marbre d'époque romaine contenant au moins cinq squelettes et plusieurs vases en verre (fin du Ier-début du IVe s. ap. J.-C.), et une stèle funéraire avec scène de dexiôsis ; rue Kastorias, trois tombes à ciste, dont une du Ve s. av. J.-C. contenant un lécythe blanc très bien conservé. AD 45 (1990) [1995] Β'1, p. 43-47 [Ead.].
Nécropole de la Voie sacrée.
Entre le pont du Kiphissos et la rue Thivôn, des travaux publics ont mis au jour quatre tombes appartenant à la nécropole qui bordait la Voie sacrée : une ciste couverte d'une dalle sur laquelle étaient posés vingt unguentaria du ΙIe s. av. J.-C., et trois tombes à tuiles contenant deux figurines féminines en terre cuite et des vases du IVe s. av. J.-C.
AD 44 (1989) [1995] Β'1, p. 27 [I. Tsirigoti-Drakotou].
Nécropole Nord-Ouest.
Un ensemble de neuf tombes du IVe s. av. J.-C., dont cinq bûchers, deux sarcophages et deux tombes à tuiles, a été dégagé au 200, rue Lenormand. L'un des sarcophages a livré six perles en pâte de verre, trouvées près de la main gauche du défunt, l'autre un strigile en fer. L'une des tombes à tuiles était couverte à l'aide d'éléments de revêtement pour les parois de puits.
Ibid., p. 26-27 [E. Lygouri-Tolia].
Nécropole Sud-Ouest.
Au Sud du tronçon de rempart découvert 34, rue Propylaion (v. supra), on a fouillé plusieurs dizaines de tombes appartenant à cette nécropole, qui connut deux grandes périodes d'utilisation : la première à l'époque tardo-archaïque et classique, la seconde pendant la deuxième moitié du ΙΙIe s. ap. J.-C. Sept bûchers et douze sépultures en jarre datent de la première période, trente-sept tombes à tuiles — pour la plupart des tombes d'enfants — de la seconde. AD 45 (1990) [1995] B'1, p. 29-33 [Ead.].
À cette nécropole se rattachent aussi quinze tombes à tuiles du IVe s. av. J.-C., pauvrement dotées, découvertes rue Markou Botzari. Ibid., p. 42 [I. Tsirigoti-Drakotou].
Académie de Platon.
Deux nouveaux tronçons du mur de péribole de l'Académie ont été découverts au 107, rue Platonos (v. BCH 119 [1995] Chron., p. 853). Des quatre assises dégagées, seule l'assise supérieure était apparente, les trois autres faisant partie de la fondation.
Ibid., p. 47-48 [E. Lygouri-Tolia].
Constructions et aménagements.
Les vestiges d'un atelier — probablement de coroplathe — du début du Ve s. av. J.-C., ont été mis au jour rue Aghiou Orous, près de la Voie sacrée. On y a fouillé trois bassins de décantation (deux rectangulaires et un circulaire), dont le fond était revêtu de carreaux en terre cuite et de fragments de tuiles. L'installation a été découverte sous une couche charriée par un torrent, qui contenait des tessons HA, HM, archaïques et classiques. AD 44 (1989) [1995] Β'1, p. 25-26 [Ead.].
Un tronçon de mur dégagé rue Kékropos doit être en rapport avec des maisons d'époque romaine et tardo-romaine précédemment fouillées dans cette rue. Ce mur incorporait en remploi une statue d'homme en toge, du Ier s. ap. J.-C, dont on a récupéré plusieurs fragments. AD 45 (1990) [1995] Β'1, p. 42 [Ead.].
On signale enfin la découverte, rue Halikarnassou, d'un ensemble de canaux creusés dans une couche argileuse et sans doute destinés à l'irrigation des cultures (fig. 2). AD 44 (1989) [1995] Β'1, p. 23 [Ead.].
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran