PYRGOS. – Mavrorachi - 2008
Informations Générales
Numéro de la notice
1404
Année de l'opération
2008
Chronologie
Mots-clés
Canalisation - Parure/toilette - Flore - Métal - Os - Édifice religieux - Installation hydraulique - Habitat - Production/extraction - Sanctuaire
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Pyrgos Lemesou, Pyrga, Pyrgos
Pyrgos Lemesou, Pyrga, Pyrgos
Notices et opérations liées
2008
Description
La mission archéologique du Conseil National Italien pour la Recherche à Chypre [1] a effectué une nouvelle campagne en 2008, sous la direction de Maria Rosaria Belgiorno.
La fouille a dégagé un complexe architectural d’environ 2000 m2, qui a été détruit par un tremblement de terre vers 1800 av. J.-C., à la fin du Bronze Moyen II (fig. 1-2). D’après les résultats de la prospection géophysique et du SIG, le site devait s’étendre sur 4000 m2. Le matériel recueilli dans les sondages profonds indique qu’il était occupé dès le début du Bronze Ancien (2400-2000 av. J.-C.).
La découverte la plus importante est celle d’une zone industrielle, organisée autour de la production d’huile d’olive. Cette zone était également utilisée pour la réduction du minerai de cuivre, la production de bronzes, l’extraction d’essences aromatiques afin de fabriquer des parfums, la teinture, la préparation de fibres végétales, l’élevage, le tissage, et la préparation de substances pharmaceutiques. On a, en outre, découvert une pièce possédant des installations destinées à la production de vin, qui était aussi utilisé dans des buts thérapeutiques et aromatiques. Les différentes pièces où ces activités avaient lieu communiquaient entre elles.
L’importance du site réside dans sa nature industrielle et dans la qualité de conservation de ses niveaux préhistoriques, qui ont été scellés par le brusque effondrement des murs après un tremblement de terre. Ces conditions particulières permettent, grâce au recours à l’archéologie, à l’archéométrie, à la paléobotanique, à la paléozoologie et à l’ethnoarchéologie, de reconstituer les techniques de la métallurgie, de l’agriculture, de la production de médecines et de l’artisanat textile au IIe millénaire av. J.-C.
En 2008, on a dégagé un deuxième bâtiment, au Sud de la zone industrielle. Selon la fouilleuse, il s’agit d’une construction sans parallèle, faite de deux pièces agencées en un ensemble triangulaire (12x12x24 m, 90°/45°/45°). Comme le bâtiment voisin, il a été probablement détruit par un tremblement de terre et abandonné vers 1800 av. J.-C. La fouilleuse a émis l’hypothèse que cette construction avait une vocation cultuelle, qu’elle possédait un autel, flanqué d’un canal. Le canal, fait de galets et enduit sur les côtés, servait peut-être à évacuer le sang des animaux sacrifiés. Une fosse carrée, située sur le côté Nord de l’autel, contenait peut-être l’eau qui était utilisée lors des rituels. Selon la fouilleuse, le matériel recueilli dans le bâtiment étaie l’hypothèse cultuelle : les trouvailles sont nombreuses, et non pas seulement céramiques, elles comprennent notamment quatre cornes en calcarénite de tailles différentes et des ossements animaux, pour l’essentiel des fragments de crânes de taureaux et de béliers. La structure triangulaire paraît dater de la dernière période de reconstruction, c’est-à-dire, d’après la céramique, du Bronze Moyen II.
Si l’on cherche des parallèles historiques, les autels flanqués de canaux pour évacuer les liquides sacrificiels sont attestés dans plusieurs passages bibliques, mais ils ne sont pas situés dans des structures triangulaires toutefois. La structure triangulaire de Pyrgos est tout à fait originale, il pourrait s’agir d’une version agrandie d’une construction triangulaire plus petite, localisée à l’intérieur du bâtiment principal, et fouillée au cours des années précédentes. Cette structure plus petite pourrait, selon la fouilleuse, appartenir à un sanctuaire antérieur, qui daterait du Bronze Ancien (ses fondations reposent sur des niveaux plus profonds). Au milieu de cette structure, un grand trou, cerné d’une double rangée de pierres, devait sans doute accueillir à l’origine le pithos qu’on a découvert en fragments autour de l’autel. Des fragments d’un autre pithos se trouvaient au Sud de l’autel, avec un bol Red Polished à quatre pieds de forme rare (fig. 3). On a recueilli, dans les niveaux les plus profonds, une paire de boucles d’oreilles en bronze de la phase de Philia (la phase la plus ancienne du Bronze Ancien), ainsi que des pendentifs en coquillage et des vases à fond plat, également caractéristiques du début du Bronze Ancien. Tous ces indices suggèrent que le bâtiment fait partie des constructions les plus anciennes du site.
La localisation de ce sanctuaire à proximité de la zone où se déroulaient des activités métallurgiques doit être rapprochée, selon la fouilleuse, de la tradition plus récente du Bronze Récent, qui voit l’érection de sanctuaires à proximité d’ateliers métallurgiques (Myrtou-Pigades, Kition, Athiénou, Enkomi).
[1] La mission, créée en 1998, est subventionnée par le Ministère italien des Affaires Étrangères, l’association culturelle Tuscia Cultura, Le Centre d’Expérimentation Archéologique « Antiquitates » de Blera et par la Municipalité de Pyrgos. Les résultats préliminaires sont publiés sur le site www.pyrgos-mavroraki.eu.
Auteur de la notice
Texte transmis par Pavlos FLOURENTZOS - (traduction : S. Fourrier)
Références bibliographiques
Belgiorno, R. M., dans le rapport d'activités du Département des antiquités de Chypre.
Lien vers le rapport de 2008 sur le site du projet : http://www.pyrgos-mavroraki.eu/pyrgos-mavroraki_000006.htm
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran
Date de création
2010-11-02 00:00:00
Dernière modification
2024-02-16 13:08:41