KATO PAPHOS. – Fabrika - 2008
Informations Générales
Numéro de la notice
1400
Année de l'opération
2008
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Káto Páfos, Nea Paphos
Káto Páfos, Nea Paphos
Notices et opérations liées
Description
En 2008, a été créée une mission archéologique française à Paphos (MaFaP), dirigée par Claire Balandier, en collaboration avec Eric Morvillez (Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse), sous l’égide du Ministère des Affaires Étrangères et Européennes. Cette mission a pour objet scientifique d’étudier l’évolution de l’espace politique et de l’urbanisme de l’ancienne capitale de Chypre de sa fondation au IVe siècle av. J.-C. jusqu’à l’époque franque. À la demande du directeur du Département des Antiquités de Chypre, Pavlos Flourentzos, la première campagne de fouilles, qui s’est déroulée du 15 avril au 9 mai 2008, a été menée sur la colline dite de Fabrika au Nord-Est du site antique, dans un secteur menacé par des projets d’aménagements urbains aux abords du théâtre hellénistique.
L’objectif premier de cette campagne exploratoire était de tenter de repérer le tracé de l’enceinte urbaine de Néa Paphos dans le secteur Nord-Est où il demeure inconnu. Une prospection au sol menée sur la colline a permis de découvrir un alignement de trois blocs in situ au Nord, en contrebas de la plateforme sommitale, près de l’avenue Dédale. La fouille a montré que ces blocs appartenaient à un mur Nord-Sud qui a été dégagé en partie, sur plus de 20 m. en direction du Nord. Un sondage effectué à l’arrière de la face Ouest de ce mur a montré qu’il ne s’agit pas d’un mur à double parement : il est adossé à la roche (en place ou effondrée) et l’espace entre celle-ci et la face appareillée a été rempli de pierres. Il s’agit donc apparemment d’un mur de soutènement. Un autre sondage, effectué contre la face du mur, a montré que ce mur est fondé plus de 2,80 m. au-dessous du niveau de circulation actuelle. Il est construit sur un remblai épais d’énormes pierres brutes d’extraction (fig. 1). La roche en place n’a pas été encore atteinte en profondeur. L’étude stratigraphique et les premières estimations céramologiques effectuées par H. Meyza permettent de penser que ce mur, constitué de blocs calcaires grossiers, de blocs de taille remployés et de pierres de calage a été érigé à l’extrême fin de l’époque hellénistique ou au début de la période romaine (fin du Ier s. av.-Ier s. apr. J.-C.). Cette datation devrait pouvoir être précisée l’an prochain.
Sur le versant oriental de la colline, l’accès ancien à celle-ci a été recherché au Nord du théâtre hellénistique, où une interruption de la falaise avait été observée, là où un sentier accédait au sommet de la colline pour déboucher sur des soubassements taillés dans la roche. Aucune porte n’a été identifiée, mais différents murs et niveaux ont été mis au jour. Sur la ligne de rupture de pente, un mur a été dégagé, conservé sur une hauteur de 0,50 m., soit deux assises pseudo-isodomes, aux blocs très soigneusement taillés, liés au mortier, et dont les joints étaient recouverts d’un enduit (fig. 2). Pour l’heure, on ne sait pas quelle était la fonction de ce mur M1 ni à quelle construction il appartenait. Après sa destruction, il a servi de fondation à un bâtiment plus tardif, dont ne subsistent que quelques pierres. À l’Ouest de ce mur M1, a été entreprise la fouille d’un remblai très épais comportant de nombreux fragments de céramique médiévale, notamment franque. Cette couche a également révélé la matrice d’un sceau épiscopal ayant appartenu à un évêque de Bologne, Gerardus (fig. 3). Celui-ci reste à identifier, mais l’écriture permettrait de dater cette matrice du XIIIe siècle, selon J. Richard, en dépit de la facture très fruste de sa représentation selon les spécialistes du Cabinet des Sceaux aux Archives Nationales, M.-A. Nielsen et Cl. Blanc. Ces découvertes et la trace d’une voûte en négatif dégagée sur un front de taille situé à l’Ouest du mur M1 semblent indiquer qu’un bâtiment important se trouvait en ce point de la colline de Fabrika à la période médiévale, peut-être une église. La fouille de 2009 apportera probablement plus de précisions sur la fonction et la datation de ce bâtiment.
Enfin, à l’Ouest de la colline de Fabrika, près de l’avenue Apostolos Pavlos, des degrés taillés dans la roche ont été nettoyés car ils avaient été interprétés comme un possible accès à une courtine par des chercheurs s’étant intéressés à ce secteur. Aucune trace du mur d’enceinte de Néa Paphos n’a été repérée. Ces degrés pourraient correspondre à l’escalier d’accès à une tombe, détruite par l’exploitation de la carrière implantée sur la colline de Fabrika dès l’Antiquité. En contrebas de ces degrés, un sondage a été ouvert qui a permis de mettre au jour les vestiges très ténus d’une habitation extrêmement modeste — voire un simple abri à moutons — construite contre la falaise, probablement à l’époque ottomane, comme le laisse penser un fragment de pipe ottomane trouvé sur le niveau de circulation.
En 2009, la mission archéologique française à Paphos tentera de déterminer la fonction du mur mis au jour au Nord de la colline de Fabrika ainsi que celle du bâtiment médiéval découvert sur le versant oriental. Elle s’efforcera aussi de préciser les données chronologiques.
Auteur de la notice
Texte transmis par Pavlos FLOURENTZOS - (traduction : S. Fourrier)
Références bibliographiques
Balandier, C., dans le rapport d'activités du Département des antiquités de Chypre.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran
Date de création
2010-11-01 00:00:00
Dernière modification
2024-02-16 13:03:46