THESSALONIQUE - 1993
Rue Apellou. — L'imposant édifice (mentionné dans le BCH 116 [1992], p. 905), partiellement dégagé en 1993, a une importance particulière pour l'histoire religieuse de la ville, puisqu'il est lié au martyre de saint Démétrius et qu'il jette une lumière nouvelle sur la topographie urbaine et l'identification d'autres monuments. Il s'agit d'un théâtre-stade du Haut-Empire, dont on a mis au jour la sphendonè, large d'environ 100 m. Dans la largeur du mur extérieur (3,50 m) étaient aménagés deux escaliers symétriques flanquant une entrée voûtée. Cette disposition est typique des entrées réservées aux places secondaires situées sur la périphérie du koilon ; cependant, c'était en l'occurrence la partie la plus proche du palais de Galère. Une série de piliers suivaient la courbe extérieure du mur. À proximité de ce mur extérieur s'élevait le puissant mur limitant la cour du palais, dans laquelle était construit un bâtiment de fonction encore inconnue.
Cet édifice, auquel on restitue une longueur de 250 m, doit être identifié avec le « stade » que mentionnent plusieurs inscriptions ; il combinait probablement les traditions grecque et romaine. Situé à la limite de la ville, entre la basilique située sous l'actuelle Ste-Sophie et le palais de Galère, plus récent de deux siècles, il fut construit à la fin du Ier s. ap. J.-C, et en usage jusqu'à la fin du IVe s. G. Vélénis et P. Adam-Véléni, Αρχαιολογία 46 (1993), p. 69-75.
Le terrain a finalement été exproprié, et le Conseil de l'Europe a voté une aide financière destinée à des travaux de restauration. Ta Νέα, 30/12.
Place de la Préfecture. — Les autorités archéologiques s'opposant au creusement d'un parking souterrain sur un site qui pourrait avoir été celui du centre administratif de la ville de l'Antiquité à l'époque byzantine, les travaux ont été arrêtés. Ils avaient provoqué la destruction d'un quartier d'habitation d'époque byzantine et d'un bain du Ve s. ap. J.-C, de 5,25 x 4,50 m, où avait été recueilli un relief en bronze représentant la tête d'Athéna. Presse, 28/01-28/05, 30/09-15/12.
On signale la découverte d'une tête de statue hellénistique d'Aphrodite (?). Douze tombes d'époque chrétienne ont par ailleurs été dégagées au centre de la place, ainsi qu'une mosaïque du Ve s. ap. J.-C. Θεσσαλονίκη, 7/09 ; Απογευματινή, Καθημερινή, 8/09.
Autres fouilles. — Sur la place Syntrivianou, on signale la découverte d'un ensemble funéraire d'époque impériale. Θεσσαλονίκη, 27/01.
À côté de l'église St-Pantéleïmôn, on a mis au jour des vestiges datant d'entre le IVe s. ap. J.-C. et l'époque post-byzantine, qui appartenaient vraisemblablement à des ateliers. Θεσσαλονίκη, 17/02.
Sur le terrain du futur centre des congrès de l'Exposition internationale, on a dégagé, sous les niveaux de tombes hellénistiques et romaines de la nécropole orientale, des cavités creusées dans le rocher naturel, qui contenaient de la céramique néolithique, ainsi qu'une sépulture, attestant dès cette époque une occupation du site de la ville. Ta Νέα, 19/03 ; Θεσσαλονίκη, 3/04.\
Quatorze tombes, dont six intactes, appartenant à la nécropole paléochrétienne occidentale, n'ont livré que quelques offrandes ; parmi le mobilier, on signale cependant un trésor de 270 monnaies. Ta Νέα, Απογευματινή, 15/03.
Les travaux de démolition nécessités par l'aménagement d'un parc archéologique longeant l'extérieur de l'enceinte Ouest de Thessalonique, décidé par la mairie de Sykia, ont commencé. Ελεύθερος Τύπος, 2/03.
D.B. Gramménos et G. Knithakis publient, sous l'égide de la Société des Études macédoniennes, leur Κατάλογος των αρχιτεκτονικών μελών του Μουσείου Θεσσαλονίκης, Μακεδόνική Βιβλιοθήκη 81 (1994) : ils y donnent le catalogue de 723 fragments architecturaux – conservés au musée, au Ghéni Tzami (ancien musée archéologique), et encastrés dans les murs de la buvette municipale de la colline de Kédrinos (Séïch-Sou) – découverts avant 1973. Excepté les fragments provenant du temple de l'archaïsme tardif, ils datent de la Basse Antiquité et de l'époque byzantine.
On signale la parution, à l'occasion de l'inauguration du Musée de la Civilisation byzantine (oct. 1994), du catalogue Βυζαντινοί Θησαυροί της Θεσσαλονίκης. Το ταξίδι της επιστροφής, publié par les soins de la 9e EBA. H. Torp publie, in L. Rydén et J.O. Rosenqvist (éds.), Aspects of Late Antiquity and Early Byzantium (1993), p. 113-132, un article concernant l'histoire de la ville et de ses monuments à l'époque paléochrétienne.
J.-M. Spieser, Ευφρόσυνον, p. 561-569, se fondant sur l'étude architecturale de l'église St-Démétrios, suppose que l'incendie du VIIe s. n'avait pas été à l'origine de modifications importantes de la structure ou du décor de l'édifice et propose de dater sa construction de 510-520.
A. Tourta publie, Ευφρόσυνον, p. 607-617, une nouvelle étude de l'icône de la Vierge Dexiokratoussa provenant de la chapelle d'Haghia Paraskévi, dans le cimetière Ouest de la ville. Datant du XIIIe s., elle pourrait avoir été importée de Chypre.
K. Loverdou-Tsigarida, Ευφρόσυνον, p. 630-646, présente les phases antérieures du même monument, mises au jour à l'occasion des travaux de restauration effectués dans la crypte en 1986-1988 : elle y signale même les vestiges d'une construction hellénistique. Vingt-cinq fragments de la plate-forme et de la base de l'ambon ont été découverts encastrés dans un mur ; l'auteur date cet ambon du VIe s. ap. J.-C.
Ch. Mavropoulou-Tsioumi, Ευφρόσυνον, p. 658-669, se fonde sur les nouvelles fresques de la 2e moitié du XIVe s. découvertes en particulier dans l'église de la Transfiguration du Sauveur et le katholikon du monastère Vlattadôn pour rendre compte du développement artistique de la ville à cette époque.
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