THESSALONIQUE - 1987
La 9e EBA, pour sa part, dresse dans l'ArchDelt 42 (1987) [1992], B'2, p. 377-383 et 387-388, un bilan de ses travaux de restauration et de consolidation des monuments byzantins et turcs de la ville (remparts – nous illustrons (fig. 52) un tronçon de l'avant-mur du rempart Ouest découvert dans le quartier de Vardar – et tours, Tour Blanche, campaniles des églises Ste-Sophie et de la Panaghouda, rotonde de St-Georges, fontaines ...), ainsi que de la restauration des mosaïques de la Rotonde et des peintures murales de divers édifices. Elle a également assuré la restauration de deux fontaines turques, la Vryssi tou Platanou – où une plaque de chancel du XIe-XIIe s. est remployée, et où le bassin est constitué d'une cuve de sarcophage inscrite – et la Krini tou Nouman Pascha – l'une des rares fontaines datées par une inscription, de 1754 (ibid., p. 414).
Elle rend compte également, ibid., p. 388-408, de 29 fouilles d'urgence menées en 1987, dont nous retiendrons ici :
— la partie orientale d'un bâtiment de plus de cinq pièces, de la fin de l'époque byzantine, qui reposait sur des vestiges plus anciens (angle des rues Olympiades et Théotokopoulou) ; après sa destruction, le site a été réutilisé par un cimetière turc ;
— l'embouchure d'un puits, dont la partie inférieure est carrée et la partie supérieure constituée de l'embouchure d'un grand pithos (rue Kassandrou). À proximité, les installations d'une distillerie du XIXe s. comprenaient une citerne construite avec les blocs d'une maison romaine ; elle a réutilisé comme fond la mosaïque à trois dauphins du péristyle sur lequel elle est érigée (cf. déjà BCH 116 [1992], Chron., p. 905). Encastrée dans le mur Ouest de la citerne, on lit l'inscription suivante, du Ier s. ap. J.-C. : G. Vibio (filio) C[ vaco ] | Mille cum | de Curioni alae | (s)tratego strategia | ee coh( orti ) Cyreneicae | istae praef( ecturae ) aega( ecae ) class Aug( usta ) Alex ( andria ) ;
— à l'Acheiropoiétos, à l'occasion de sondages destinés à contrôler la stabilité des fondations, on a mis au jour les restes d'un pavement et les murs d'un bâtiment plus ancien que l'église paléochrétienne ;
— deux sondages à la Panaghia ton Chalkéôn, qui ont dégagé une partie des fondations, ainsi que des tombes tardo- et postbyzantines autour de l'édifice, et un bâtiment du Bas-Empire, ont fourni d'importants renseignements sur l'histoire de cette église mésobyzantine ;
— un puits et une citerne découverts à proximité de l'église du Prophète Élie, qui date de la fin de l'époque byzantine, ont livré plusieurs fragments architecturaux et sculptés ; on a également mis au jour au Sud de l'église une petite citerne et quelques vestiges du péribole du monastère byzantin ;
— un couloir dallé en pente menait à un escalier à six degrés débouchant sur une installation hydraulique avec voûte maçonnée qui avait utilisé un espace carré creusé dans le rocher, où l'eau jaillissait naturellement (rue Akropoléôs) ;
— sur un terrain qui jouxte l'agora romaine (carrefour des rues Ménélaou, Egnatia et Ghennadiou), un vaste bâtiment paléochrétien, avec mosaïques grossières et traces de dallage de marbre, a livré quelques fragments architecturaux ; on signale également des vestiges de la turcocratie et du matériel (perles en bronze et céramique sgraffilo à glaçure) des XIIIe-XIVe s.
Plusieurs terrains de la ville haute ont livré par ailleurs, outre les vestiges de diverses citernes – une citerne paléochrétienne au Sud de la porte d'Anne Paléologue (rue Périandrou) et une citerne byzantine (rue Théophrastou) ;
— au Nord-Ouest du rempart oriental (rue Korinis), six pièces, probablement pavées de mosaïques, d'une maison bâtie sur le rocher ; une tombe à ciste découverte dans l'une des pièces était ornée sur ses parois internes de motifs floraux sur fond blanc, décor qui peut être daté du IVe s. ap. J.-C. ; elle pourrait être contemporaine de la maison ;
— à l'Est de l'église des Taxiarques (angle des rues Môréas et Mossôn), la mosaïque de l'angle Sud-Est d'une des pièces d'un bâtiment à destination inconnue (fig. 53) ;
— un tronçon du rempart paléochrétien (rue Philikis Hétaireias), accolé au parement externe de la courtine romaine ; il semble former, au Sud-Ouest du terrain, une tour triangulaire ; la céramique datait des époques byzantine et turque.
Quelque 420 tombes ont été mises au jour ; il s'agit, pour la nécropole Est :
— des 31 tombes de la cour de l'hôpital de St-Démétrius, déjà mentionnées par D. Mavropoulou, Μακεδονικά 27 (1990), p. 396-397 (cf. BCH 116 [1992], Chron., p. 905). Au Sud de la cour, douze autres tombes ont été dégagées : cinq d'entre elles abritaient des sépultures multiples. On signale une stèle funéraire d'époque impériale avec l'inscription Χρηστός Σαγίρω|νι τη ιδία θυγα|τρί μνήμης χά|ριν.
— 19 tombes du Bas-Empire, dont une tombe voûtée avec décor floral et croix rouge (rue Langada).
Dans la nécropole Ouest :
— 18 tombes du Bas-Empire et de l'époque paléochrétienne, pour la plupart voûtées (angle des rues Kalou et Kolôniari) : six d'entre elles étaient regroupées dans un enclos ; on y signale une importante quantité de petits objets de bronze (monnaies, fibules, bijoux...), ainsi que des fragments de peintures murales ;
— 20 tombes du Bas-Empire et de l'époque paléochrétienne (rue Manika) ;
— six tombes voûtées, trois tombes à ciste et 310 tombes à tuiles (carrefour des rues Kolôniari, Galanaki et Papathanassiou) – dont l'une ornée d'un décor géométrique (fig. 54) ; on a mis au jour également les vestiges de deux fours de potier (fig. 55).
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